Is Clinton About To Force Martelly To Admit Criminals Into Government?

Robert Bénodin*, 2011-07-27

Haiti Democracy Project web page item #4692 (http://www.haitipolicy.org)

Devrions-nous être surpris par la possibilité que les interventions des
diplomates et celles de Bill Clinton ex-président des Etats-Unis, semblent
être sur le point de résorber le bras de fer entre les deux pouvoirs
législatif et exécutif, au point où, on espère avoir l’approbation du
nouveau premier ministre désigné peut être vers la fin de la semaine ?
Cependant, ne serait-il pas une erreur d’ignorer que cette crise n’ait
jamais été unidimensionnelle ? Elle ne s’est jamais posé uniquement qu’en
termes d’approbation du dossier d’un premier ministre désigné. N’y a-t-il
pas une autre dimension de la crise que si elle n’est pas résolue, affectera
la cohésion et la cohérence de l’Exécutif, d’une part ? Mais d’autre part,
n’hypothéquera-t-elle pas automatiquement au départ, l’avenir du nouveau
pouvoir exécutif, pour le submerger littéralement dans les profondeurs
abyssales, du népotisme, de la corruption et de l’impunité, les trois plaies
purulentes de la gouvernance haïtienne traditionnelle ? Ce n’est un secret
pour personne que, pour l’approbation du dossier du premier ministre
désigné, des parlementaires ont manifestement exigé en échange, la
répartition de ministères, indiquant spécifiquement ceux ayant des
allocations budgétaires substantielles. La question est de savoir, est-ce
que Martelly et son équipe accepteront de bon gré ce marché funeste pour
l’avenir du pays ? Est-ce que la communauté internationale peu soucieuse des
conséquences, l’encouragera à l’accepter ?

Si à cette croisée de chemin, il est vraiment question de *changement*, pour
satisfaire les attentes d’une nation à bout de souffle et aux abois, le
nouveau pouvoir ne peut pas se laisser guider vers les sentiers battus pour
garantir le *confort* de la caste, maintenir le *statu quo* et assurer la *
continuité*. On a été témoin du désastre que la répartition des ministères,
a causé. On a vécu la dislocation de l’articulation interministérielle. On a
constaté dans les faits, la perte de la cohérence et de la cohésion du
cabinet ministériel en tant que collectif, par le développement graduel de
l’autonomie des ministères concédés aux partis composant les blocs
parlementaires.

Cette fois-ci, la répartition des ministères revêt un cachet supplémentaire
particulier qui n’est pas des moindres, mais qui va au-delà de la seule
satisfaction des besoins népotiques des partis politiques qui en
bénéficient. Aristide a de fait *anxieusement besoin d’un financement
substantiel* pour pouvoir récupérer son espace, sa clientèle, sa
prépondérance et sa pertinence politique. L’attaque subie par Martelly au
Cap-Haïtien, n’est qu’un prélude de ce qui va venir, en termes de *violence
des rues*, pour qu’Aristide puisse mettre à exécution ses manœuvres pour
accomplir la récupération totale capitale qu’il convoite. Qu’en sera-t-il de
la sévérité de la réticence parlementaire ?

C’est un fait certain que ces deux éléments de base, la *milice* et l’*OP*,
aient été créés après que les deux partis aient conquis le pouvoir. Il
s’agit aujourd’hui d’aspects particuliers du populisme lavalassien que se
distinguent et se différencient du populisme duvalierien. Alors que la
structure de l’élément de base du populisme *fascistoïde* duvalierien, est
paramilitaire avec une liaison verticale et une articulation rigide, la
milice. L’élément de base du populisme *anarchopopuliste* lavalassien, a une
absence totale de structure, dû à son caractère anarchique. Le leadership au
sein de l’élément de base, l’Organisation *Populaire (OP*), est axé
uniquement sur la capacité de violence du chef d’OP. Duvalier a permis que
les miliciens fassent parti de l’administration publique. Aristide a dressé
un cloisonnement étanche entre l’administration publique et les membres des
OP. Les membres d’OP peuvent aller dans les ministères et les entreprises
publiques demander de l’argent. Mais ils ne peuvent pas être des employés
publics. Cette mesure a été prise pour maintenir les relations entre l’OP et
le pouvoir dans le cadre stricte du *mercenariat*, pour l’efficacité de
l’utilisation de l’OP, comme exécuteur de basses œuvres, en leur tenant la
dragée haute. Cette relation avait été établie par Aristide au pouvoir et à
dessin, pour qu’il ait le monopole absolu du contrôle des OP. Il est
absolument clair qu’au sein du parti il n’y a absolument aucune hiérarchie,
que ce soit au niveau de l’élément de base, qu’au sommet du parti. L’absence
de hiérarchie au sommet, vient du fait qu’Aristide ait opéré deux mutations
de suite, au pouvoir, en 1991 et ensuite en 1996. On en a constaté les
conséquences, quand il s’agissait de trouver un candidat à la présidence
pour représenter le parti tant aux élections de 2006, que celles de 2010 et
de 2011. Aristide avait refusé de désigner un candidat, pour ne pas imploser
son parti, à cause du fait de l’absence d’une *hiérarchie reconnue*. La
différence aujourd’hui est aussi qu’Aristide n’est plus au pouvoir ! Il n’a
plus l’accès à la caisse publique !

Qu’a-t-on constaté après l’opération Baghdâd, quand au début du nouveau
pouvoir, Préval et Alexis avaient voulu récupérer la base lavalassienne,
pour gouverner ? On se rappelle cette fameuse phrase : *« Il faut dialoguer
et négocier avec les bandits ! »* Pourquoi, ce dialogue et cette
négociation, n’ont pas pu apporter aucun fruit, ni aucun résultat ? Les
organisations populaires armées jusqu’aux dents à l’occasion de l’opération
Baghdâd, s’étaient enrichies énormément par le kidnapping, le braquage, le
vol etc., au point de développer une certaine autonomie par rapport au
pouvoir politique. On se rappelle qu’à l’occasion de la visite des bailleurs
de fond et des officiers de haut niveau de la Banque Mondiale à
Port-au-Prince le 27 juillet 2006, Préval pour négocier une trêve, avait dû
payer rubis sur ongle *$320,000.00 US* à Amaral Duclona et compagnie.
C’était alors l’époque des *zones de non-droit.*

Il ne faut pas se trompé, même quand il y a une énorme différence entre la
personnalité et le leadership politique de Préval versus celui d’Aristide.
Indépendamment de ce fait, la réalité et le contexte politique des relations
entre l’OP en tant qu’une entité ou un instrument à vocation criminelle et
politique au service du pouvoir, a subi une transformation importante, une
métamorphose même, au cours de ces 7 dernières années. L’OP a pris et
maintenu une autonomie par rapport au pouvoir et à la hiérarchie du parti.
Certes, les relations d’amitié demeurent avec l’autorité. Elle n’est pas
bête. Elle sait qui détient le monopole de la force violent légitime et du
système judiciaire, garantissant l’impunité, pour qu’elle puisse opérer sans
inquiétude. Maintenant ces service coûte plus chers. Il y a des précédents.
Elle a négocié en mainte fois le prix de ses services avec Préval. Les
pitances et les miettes qu’Aristide leur jetait au par-avant, pour
l’exécution de ses basses œuvres par l’intermédiaire de la faune du palais,
de la police et du ministère de l’intérieur, ne suffisent plus.

Certes, les prises de contacte d’Aristide se multiplient, à travers le pays,
avec des acteurs politiques lavalassiens. Mais, dans les rapports existant
entre Aristide et les éléments de base de son parti, l’argent joue toujours
un rôle prépondérant et central. C’est lui qui a établi ces règles du jeu
pour lui en garantir le monopole ! *« The golden rule. »

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