Petrocaribe, un procès sous l’eau ?

LoopHaiti

Les institutions et la justice Haïtiennes ne sont pas en mesure de réaliser le procès Petrocaribe.

Des propos tenus, par le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Stanley Gaston, le dimanche 23 septembre lors de sa participation à une émission sur Radio Vision 2000.

L’homme de loi utilise ces arguments en tenant compte de la crise généralisée qui ruine le pays.

« Aucune institution n’est crédible en Haïti », regrette Me Gaston citant notamment le parlement, la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif(CSCCA), l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) ainsi que les tribunaux du pays. Me Gaston prévient des actions entreprises dans le cadre du dossier Petrocaribe feront l’objet de constatation quelles que soient les institutions sous l’égide desquelles elles seront réalisées.

Le bâtonnier qui souligne également que le pays a toujours été incapable de réaliser des procès emblématiques qui soient équitables, conseille aux autorités concernées de solliciter l’expertise internationale, question de mettre en place des tribunaux mixtes c’est-à-dire des tribunaux constitués de magistrats Haïtiens et Étrangers pour la tenue du procès Petrocaribe.

Le coordonnateur national du mouvement patriotique populaire dessalinien (MOPOD), Jean André Victor, lui, minimise les déclarations des autorités concernant le dossier Petrocaribe. Selon lui, la volonté de faire avancer ce dossier passe par des actions concrètes notamment la protection des témoins et l’entraide judiciaire. Il fait remarquer qu’Haïti qui a ratifié la convention internationale contre la corruption peut solliciter l’aide d’autres pays ayant, eux aussi, approuvé le document.

Jean André Victor juge également que certains secteurs seraient favorables à la création d’un organe national qui serait chargé de coordonner les actions des institutions luttant contre la corruption.

L’ex-conseillère électorale, Ginette Chérubin s’est montrée confiante quant à la possibilité pour que toute la lumière soit faite sur le gaspillage des fonds Petrocaribe.

Les autorités, a-t-elle dit, ont pour obligation d’agir en ce sens. Selon Mme Chérubin, ce procès est d’une grande importance non seulement pour que les coupables soient punis mais aussi pour blanchir les innocents dont les noms ont été cités dans cette affaire. Elle demande à la population de faire preuve de vigilance et de motivation jusqu’à la tenue du procès.

Depuis environ un mois, des citoyens de différentes villes haïtiennes élèvent leurs voix, gagnent le béton, entonnent un seul cantique : “Kot kòb Petrocaribe a?”. Des compatriotes vivant à l’étranger demandent également des comptes sur l’utilisation des fonds Petrocaribe. Des institutions haïtiennes ont annoncé leur enquête sur le dossier.

La cour supérieure des comptes et du contentieux administratif a promis de rendre public son rapport en janvier 2019. L’ULCC et l’UCREF expriment leurs volontés. Toutefois, ces instances se plaignent des maigres moyens mis à leur disposition  pour investiguer sur ces fonds destinés au développement du pays qui, encore se faire attendre. Le peuple haïtien, à quoi, peut-il s’attendre?

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