Nos hommes politiques. Page retrouvee

Ciudad Trujillo, le 6 mai 1957

Monsieur LUC FOUCHE

Cap-Haitien, HAITI

Cher Monsieur Fouché,

Par suite du refus du Gouvernement Sylvain d’exécuter l’accord que j’avais avec le Gouvernement MAGLOIRE pour l’envoi de travailleurs en République Dominicaine, la moitié de la récolte de canne est restée sur pied cette année. C’est une réelle perte pour notre économie.

Je me suis empressé de faire reconnaitre le Conseil Collégial par le Gouvernement Dominicain pour lui donner un appui et provoquer la reconnaissance des autres puissances, parce que, sur la garantie de Monsieur Louis DEJOIE qui m’avait été confirmée par son gendre, M. Max Bolte, la première tâche du Conseil aurait été de provoquer l’exécution de l’accord et de nous permettre de ne pas subir les lourdes pertes due a la carence de la main d’œuvre.  M. Louis Déjoie que j’ai fait toucher, il y a trois semaines, par un intermédiaire fidèle, l’ami que vous connaissez, m’a fait répondre que ses représentants étaient gênés dans le Conseil par ceux d’un autre candidat et qu’il convenait d’attendre qu’il eut fait son travail d’élimination.

Je pense aujourd’hui les résultats assez concrets pour que je n’admette plus aucune tergiversation de leur part.  Dominant complètement dans le Conseil, M. Louis Déjoie peut, sans difficulté, faire exécuter l’accord.  Mes besoins sont actuellement de 50,000 travailleurs.  Je veux que vous lui fassiez comprendre que s’il hésitait à me donner satisfaction, je rendrais public son dossier ainsi que le fac-simile du reçu qu’il m’a signé.

Espérant que s’il veut réellement aller aux élections, la simple mise en garde que vous ferez en mon nom le convaincra de la nécessité de tenir parole, je demeure

Votre dévoué

RAPHAEL LEONIDAS TRUJILLO Y MOLINA

Share:

Author: `