Lamothe promet de contrecarrer l’insécurité

Le Nouvelliste | Publié le : 2012-11-27
Yvince HILAIRE

A l’issue d’une rencontre d’environ quatre heures avec les sénateurs ce mardi, le chef du Conseil supérieur de la police nationale(CSPN) a annoncé tout un train de mesures drastiques visant à contrecarrer le phénomène de l’insécurité, en nette  recrudescence dans le pays. « Nous allons, a promis Laurent Lamothe, intensifier la présence policière sur tout le territoire national afin que les fêtes de fin d’année se déroulent dans un climat serein. » «Des dispositions vont être prises pour mettre les bandits hors d’état de nuire », a-t-il poursuivi.

« Mettre en place  une police frontalière, renforcer la surveillance côtière, lutter contre le trafic de stupéfiants et contre la grande criminalité, augmenter la capacité d’accueil de la PNH en vue d’atteindre l’effectif de 15 000 policiers en 2016, établir un partenariat entre la PNH et la population pour résoudre les conflits entre les communautés, renforcer la direction de la protection de la haute personnalité » sont, entre autres, les mesures énumérés par le Premier ministre Lamothe.

La problématique de l’insécurité, a-t-il reconnu, n’est pas une chose facile à résoudre. « Nous sollicitons en ce sens l’appui du Parlement pour combattre ce phénomène. »

Néanmoins, le numéro un du CSPN croit que « les cas d’insécurité ont largement diminué durant le mois de novembre par rapport au mois d’octobre. » « Alors qu’on a enregistré 25 cas de kidnapping en octobre, le nombre a considérablement baissé au cours du mois de novembre », a-t-il sèchement fait remarquer. Le volet sécurité de la police nationale, s’est réjoui Lamothe, est déjà mieux structuré qu’avant. «  19 infrastructures policières ont été réhabilitées », a-t-il indiqué sans en donner des détails.

Il a par ailleurs félicité le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique, Réginald Delva, pour son engagement dans la lutte contre le phénomène de l’insécurité. « Le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique a fait le meilleur de lui-même pour lutter contre le phénomène de l’insécurité. Les statistiques le prouvent. Les actes de kidnapping et d’homicide ont baissé depuis sa nomination à ce poste. Compliments à Réginald Delva ! », a –t-il déclaré.

Ces compliments ne sont pas les bienvenus, selon les sénateurs. «  C’est le directeur général de la police que nous avions ratifié nous-mêmes », ont répondu certains sénateurs, fustigeant le comportement de Lamothe pour avoir fait l’éloge de Réginald Delva tout en ignorant Godson Orélus.

Pressuré par les sénateurs pour savoir pourquoi ce dernier n’est pas encore installé à son poste environ trois mois après sa ratification, le Premier ministre promet de faire le suivi dans les prochains jours. «  Godson Orélus sera installé le 13 décembre 2012 », a informé le chef du CSPN.

Quant au dossier de l’homme d’affaires Clifford Brandt, Laurent Lamothe  persiste et signe: «  Le cas de Clifford Brandt, a-t-il déclaré, est un exemple majeur, un test important pour l’Etat de droit prôné par le gouvernement. »

Le sénateur Moïse Jean-Charles se montre très critique à l’endroit du secrétaire d’Etat à la Sécurité publique. «  Réginald Delva doit nous dire s’il est toujours à la tête de « Alerte Haïti », structure formée pour faire le lien entre les kidnappeurs et les parents des kidnappés », a questionné le parlementaire, accusant le palais national d’être le vrai responsable du phénomène de l’insécurité et du kidnapping en particulier. « L’agence en ligne Alerte Haïti a été fermée bien avant ma nomination à ce poste», a réagi Réginald Delva.

De son côté, le ministre de la Justice et de la sécurité publique, Jean Renel Sanon, a dû répondre aux questions des sénateurs Steven Benoit et John Joël Joseph relatives à la libération de Calixte Valentin, conseiller du chef de l’Etat accusé dans l’assassinat d’un commerçant. Les sénateurs ont accusé le juge d’instruction qui a ordonné cette libération de forfaiture.  « Ce juge a été nommé illégalement avec mission précise de relâcher Calixte Valentin », ont-ils souligné. « Le juge Fermo Jude Paul a été nommé en conformité à la loi. Il n’est pas de ma prérogative de sanctionner un juge d’instruction», a réagi le ministre de la Justice, soulignant que l’ordonnance du juge n’est pas définitive. «  Cette défense n’est pas suffisante, monsieur le ministre », a tempêté le sénateur Jocelerme Privert.

A la demande du Premier ministre, un huis clos a été observé entre les parlementaires et les membres du CSPN pour discuter des questions relatives aux dossiers brûlants de la conjoncture.

Yvince HILAIRE
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