Haïti aux mains de nouveaux bandits

Le Kenya va se mettre à la tête d’une force internationale de 3000 policiers pour ramener l’ordre en Haïti. Mais quel ordre au juste? Celui de bandits et d’incompétents.

Depuis des décennies, et surtout depuis le tremblement de terre de 2010, ceux qui gouvernent Haïti montrent leur corruption et leur incapacité totale à reconstruire le pays.

Les excuses sont toujours les mêmes: c’est de la faute des étrangers. Ceux qui gouvernent Haïti sont en réalité tapis dans l’ombre des ambassades américaine, canadienne et française.

C’est un tissu de mensonges destiné à excuser les politiciens qui gouvernent Haïti.

Qui donc ose parler des marchands étrangers, libanais notamment, qui accaparent une grande partie du commerce de détail dans les villes du pays?

Qui dénonce une église catholique qui encourage la procréation dans cette île surpeuplée?

Qui parle de la contrebande de drogues et d’armes dans laquelle trempent des politiciens haïtiens?

Mais surtout, comment excuser l’absence d’élections et la consolidation de la dictature d’Ariel Henry, le premier ministre par intérim d’Haïti?

 

Gangs unifiés

Un ancien policier devenu chef de gang, Jimmy Chérisier, vient d’annoncer qu’il est parvenu à unir les gangs qui font la loi à Port-au-Prince.

Il demande le départ d’Ariel Henry.

Sous son leadership, les gangs haïtiens ont attaqué la prison principale de la capitale et libéré de nombreux chefs de gangs qui y croupissaient.

Chérisier a d’autres objectifs stratégiques. À l’évidence, il cherche à s’emparer de l’aéroport et à mettre la main sur le maximum d’armement. C’est la raison pour laquelle il attaque des commissariats de police.

Les gangs ne veulent pas que les avions qui transporteraient les policiers puissent atterrir en Haïti. Ils sont prêts à se battre ensemble contre les forces venues de l’extérieur.

Par conséquent, à présent, pour bien lutter contre les gangs, il faudrait plus que des policiers, il faudrait une armée.

Mais qui protégeraient ces forces étrangères? D’autres bandits, des bandits à cravates, regroupés autour d’Ariel Henry.

Mauvais choix

Le Canada et les autres pays qui appuient l’envoi de policiers en Haïti font le mauvais choix.

Entre des bandits en cravates qui n’ont pas le courage de descendre se battre dans les rues et des chefs de gangs qui sont confrontés à la brutalité de conditions difficiles, les seconds sont préférables aux premiers. Ils savent comment s’organiser.

Et surtout, Chérisier semble caresser l’idéal de la restauration d’un ordre politique efficace. En plus, il est soutenu par le parti de l’ancien président Jovenel Moïse, qui a été assassiné en 2021.

La meilleure façon de régler le problème en Haïti est de laisser les Haïtiens s’en occuper eux-mêmes. La lutte entre les gangs est certainement horrible. Mais quand elle sera terminée – et il est possible qu’elle le soit dès à présent –, un groupe suffisamment fort pour gouverner Haïti émergera. Un groupe que l’on pourra aider.

En attendant, mieux vaut ne pas intervenir directement.

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