LaNouvelliste:Haïti: Les meetings organisés au Cap-Haïtien, à Fort-Liberté, à Solino et à Cité Soleil, depuis l’ouverture de la campagne électorale, sont de nature à faire croire que le train de la réalisation du second tour de la présidentielle et des législatives est en marche et s’avance à vitesse rationnelle. La participation de la population dans ces différents meetings était sans équivoque. Contrairement à la tradition du second tour des législatives précédentes qui n’avait jamais attiré la grande foule, le 20 mars semble réserver bien des surprises. Le financement de cette campagne électorale ne constitue plus un obstacle, car le Forum du secteur privé a révélé publiquement la mise en place d’un fonds pour appuyer les deux candidats. Encore une fois, cette entité du secteur privé n’a rien prévu pour le financement des candidats à la députation et au Sénat. 14 candidats sont en lice pour obtenir 7 sièges au Sénat contre 154 candidats à la députation qui courent derrière 77 sièges.

Au sein du « Groupe des Douze », c’est l’incertitude jusqu’à aujourd’hui. On ignore la position que vont adopter les contestataires dans la perspective de l’organisation du second tour. Si certains candidats continuent d’exiger l’annulation des élections du 28 novembre pour fraudes massives, d’autres préfèrent garder le silence. Il en est de même pour les quatre plateformes de l’opposition qui avaient appelé à l’annulation totale de ces joutes. Les différents chefs de partis politiques sont divisés sur la position à adopter dans le cadre du scrutin du 20 mars. Edgard Leblanc Fils de la plateforme Alternative croit nécessaire et même indispensable que le Forum du secteur privé se penche aussi sur le financement des législatives. Cette position du coordonnateur de l’Organisation du Peuple en lutte, membre de la plateforme Alternative, traduit de façon voilée l’appui de son parti au second tour de ces élections. Le scrutin du 20 mars, qui oppose un chef de parti politique expérimenté à un chanteur populaire étranger à la vie des partis politiques, plonge l’univers politique haïtien dans le plus grand désarroi.

Entre les promesses des candidats et les messages véhiculés dans le cadre de cette campagne, l’électeur haïtien commence à se positionner. Cependant, les débats télévisés, qui avaient permis au candidat Michel Martelly de projeter une image de révolutionnaire, pourront être déterminants dans la course à la présidence. La maîtrise de certains dossiers et la capacité de convaincre les journalistes et plus particulièrement les téléspectateurs pourraient changer la donne d’un moment à l’autre.

Lemoine Bonneau
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