Une cargaison de cocaïne aurait été recueillie à Anse-d’Hainault au cours du week-end du 18 mars dernier. Elle aurait été reçue par Ralph Théano, ministre de la Présidence, chargé des relations avec le Parlement, et le sénateur Michel Clérié, deux farouches partisans du chef de l’État. C’est ce qu’ont affirmé Sorel Jacinthe, ancien président de la Chambre des députés, Arnel Belizaire, député de Delmas/Tabarre, et Guy Philippe, ancien commissaire de police et candidat au Sénat de la République.

Ces déclarations ont été faites sur les ondes de radio Caraïbes le 31 mars 2012. Les deux parlementaires et Guy Philippe qui soutiennent ces accusations, ont rappelé que Ralph Théano et Michel Clérié étaient lourdement armés lors de cette opération.

Cette importante cargaison de cocaïne destinée à Michel Martelly et à ses amis, serait à la base de la révocation du chef de la sécurité rapprochée du Président, l’ancien commandant du Cimo, Carel Alexandre. Certaines informations de sources diverses auraient aussi mis en évidence une question de couleur associée à cette affaire de drogue. Arnel Belizaire et Guy Philippe ont fait remarquer que les mulâtres ont le monopole du trafic de la drogue et n’hésiteraient pas à éliminer tout potentiel adversaire comme, ce fut le cas pour Carel Alexandre.

Selon les informations révélées par l’ancien commissaire de police Guy Philippe, la cargaison de cocaïne aurait été mal distribuée. Cela serait à la base d’un conflit entre les partisans de Carel Alexandre et ceux de Gros Soso ainsi nommé.

Par ailleurs, le ministre Ralph Théano et le sénateur Michel Clérié, très impliqués dans cette affaire, selon les déclarations de Guy Philippe, Arnel Belizaire et Saurel Jacinthe, rejettent d’un revers de main ces allégations. Selon le sénateur Clérié, ce sont des informations mensongères qui ont pour objectif de salir son image comme sénateur de la République. Il accuse le député Jacinthe de s’acharner, dit-il, à le discréditer.

Le ministre Ralph Théano a, pour sa part, dénoncé énergiquement ce qu’il appelle une campagne de déstabilisation du pouvoir en place. Il ne comprend pas pourquoi autant de gens se liguent contre le gouvernement et donc contre le pays. Il est convaincu que ces gens ne font que défendre leurs propres intérêts au détriment de l’image saine du pays. Ce sont, ajoute-il, des hommes qui ne veulent pas le changement.

En effet, les avis divergent sur la façon dont les questions politiques se traitent dans le pays de nos jours. Pour certains analystes, la question haïtienne est complexe parce que la nouvelle administration politique du pays ne sait pas comment gérer les crises. Ils font valoir le fait que personne ne saurait dire si cette affaire de drogue est vraie ou fausse. Encore une affaire qui se règlera dans l’ombre.

Jackson Joseph
jajph@yahoo.ca