Quand Jacques-Edouard Alexis dénonce le commissaire Dellile

Le Nouvelliste | Publié le : 2013-01-08
Danio Darius daniodarius001@yahoo.com

L’ancien candidat à la présidence  Jacques- Edouard Alexis est sorti de son silence.  Conjoncture politique oblige. Mardi, sur les ondes de Radio Magik 9, celui qui fut ministre de l’Education nationale avant de devenir chef du gouvernement en deux occasions, a dressé un bilan négatif de la gestion du pouvoir en place.

« Les perspectives pour l’année 2013 qui vient de commencer ne  sont pas bonnes», a-t-il déclaré.

S’appuyant sur le manque de résultats dans les différents programmes lancés par le gouvernement, Jacques-Edouard Alexis dénonce ce qu’il appelle le manque de vision à la base de  ces actions. Ce ne sont que des phrases creuses et des slogans, dit-il.  De plus, a-t-il déploré, la mise en œuvre de ces programmes ne passent pas par les institutions républicaines.

M. Alexis digère très mal le fait que le premier ministre Laurent Salvador Lamothe n’a pas répondu à l’invitation des sénateurs  en décembre dernier en vue de donner des explications  sur les cinq milliards de gourdes qui auraient été déjà dépensées selon certains parlementaires, mais non encore engagées selon la ministre de l’Economie et des finances.  «  Le président de la République aurait dû convaincre le chef du gouvernement à répondre à l’invitation des parlementaires», soutient l’ancien Premier ministre soulignant n’avoir jamais fait preuve d’irrespect envers le pouvoir législatif durant ses deux mandats.

Sous l’administration Martelly/Lamothe, la bonne gouvernance, selon lui,  n’est pas au rendez-vous. « Tout est dysfonctionnel dans le pays. Chaque jour surgit de nouvelles crises », constate Jacques-Edouard Alexis qui croit que certaines d’entre elles sont créées par le gouvernement dans le but de passer sous silence les  problèmes fondamentaux du pays.

Jacques-Edouard Alexis considère les changements à répétition survenus au sein de l’équipe gouvernementale depuis la prise de fonction de Michel Martelly, il y a deux ans, comme une preuve de mauvaise gouvernance.  Les changements de commissaires de gouvernement, a-t-il poursuivi,  sont aussi  extraordinaires.

Dressant un tableau sombre de l’indépendance du pouvoir judicaire sous l’actuel régime, l’ancien Premier ministre de rené Préval a rejeté d’un revers de main l’invitation lancée par le commissaire  du gouvernement à l’ancien président Jean- Bertrand Aristide, attendu ce mercredi au parquet du tribunal civil de Port-au-Prince.

Le petit Lucmane Delille ne saurait prendre une telle décision, a déclaré le responsable du CENAREF avant de dénoncer le caractère « farfelu » des plaintes déposées contre le leader de  Fanmi Lavalas. « Tout le monde sait que c’est le président Michel Martelly avec le support de certains secteurs de l’international qui est derrière tout ça », soutient Jacques-Edouard Alexis qui, malgré tout, estime que le commissaire du gouvernement  devrait faire preuve d’honnêteté et se dessaisir de l’affaire.

Selon l’ancien chef du gouvernement, ni l’équipe au pouvoir ni certains secteurs qui soutiennent le chef de l’Etat ne souhaitent  que le mouvement populaire puisse prendre le pouvoir.  « Ces secteurs de l’international sont prêts à tout faire pour garder au pouvoir des dirigeants faibles qu’ils peuvent manipuler et dont ils déterminent des dossiers question surtout de leur faciliter de décrocher des contrats d’exploitation des ressources minières du pays », a expliqué M. Alexis qui refuse d’admettre que le dossier concernant la double nationalité du président de la république est clos.

Citant des sources  dont il n’a pas voulu révéler l’identité, l’ancien Premier ministre  croit dur comme fer que Michel Martelly est de nationalité américaine. Ce n’est pas un diplomate étranger qui pourra nous faire croire le contraire, dit-il en se référant à l’ancien ambassadeur américain Kenneth H. Merten qui avait déclaré que Michel Martelly ne détient pas la nationalité américaine.

Il a par ailleurs condamné la perturbation de la réunion des partis politiques de l’opposition, des membres de divers secteurs de la société civile samedi à l’Arcahaie.  Un incident qui, selon lui, symbolise le retour à une pratique antidémocratique longtemps révolue

Danio Darius daniodarius001@yahoo.com
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