PetroCaribe : Haïti commence les exportations en novembre

October 13, 2013

Pour compenser la dette d’Haïti – de plus d’un milliard de dollars contractée pour l’achat de produits pétroliers – le gouvernement va commencer à exporter des denrées agricoles vers le Venezuela au cours du mois de novembre. Le café, le sirop de canne à sucre, la banane et l’haricot noir – communément appelé chez nous pois noir – figurent au menu.

L’haricot noir, les pâtes alimentaires, les produits laitiers, la farine ; le Venezuela en importe beaucoup.

Dans le cadre de la Zone économique PetroCaribe, nourriture contre produits pétroliers, ces produits sont les bienvenus dans la République bolivarienne. Lors de sa visite, lundi, chez Nicolas Maduro, le Premier ministre haïtien, accompagné, entre autres, de son ministre de l’Agriculture, a présenté aux autorités vénézuéliennes le café, le sirop de canne à sucre, la banane et l’haricot noir comme des denrées qu’il compte leur exporter.

Dans une conférence de presse, tenue mardi à la Primature, Thomas Jacques a annoncé que le pays va commencer à exporter des produits vers le Venezuela au cours du mois de novembre, afin de commencer à rembourser la dette contractée auprès de PetroCaribe. Le ministre de l’Agriculture n’a cependant pas explicité la façon dont le gouvernement compte s’y prendre…

En revanche, Laurent Lamothe a annoncé que les deux pays signeront, le 18 octobre, un accord phytosanitaire des produits destinés à l’exportation. Pendant cette visite de vingt-quatre heures, le chef de la Primature s’est aussi entretenu avec le secrétaire général de PetroCaribe, Astrobal Chavez. Les deux hommes ont notamment discuté des meilleurs moyens de renforcer la structure de la société mixte Pétion-Bolivar, la qualité et les produits à exporter vers le Venezuela, le remboursement de la dette d’Haïti à la République bolivarienne.

Haïti va importer de nouveaux produits pétroliers du Venezuela : 20 000 barils d’asphalte et 100 000 barils de mazout tous les mois, a annoncé M. Lamothe.

Le Venezuela avait déjà promis à Haïti la construction de 4 400 logements sociaux pour un coût estimé à plus de 260 millions de dollars. Des responsables du l’UCLBP ont accompagné Laurent Lamothe dans sa visite éclair pour discuter de la mise en oeuvre de cette promesse. 3 900 logements seront construits dans la zone métropolitaine pour palier le déficit de logement dans la capitale et ses environs, a indiqué le chef du gouvernement.

500 autres logements seront construits à l’Ile-à-Vache dans le cadre du développement touristique de cette zone. Un partenariat mixte Haïti-Venezuela permettra un investissement de 66 millions de dollars sur l’île pour la seule construction de chambres d’hôtels. Un protocole d’accord a été signé en ce sens.

Laurent Lamothe dit avoir rencontré aussi Gustavo Hernandez, président de la Banque de développement du Venezuela, qui est aussi le président de la Banque de l’ALBA. Cette personnalité a deux projets spécifiques pour Haïti. D’abord, un projet d’alphabétisation d’un million de personnes évalué à 10 millions de dollars. L’autre projet concerne des interventions dans le domaine de la santé : construction de dispensaires et de centres de santé. Une enveloppe de 15 millions de dollars est disponible à cette fin.

Gustavo Hernandez et Laurent Lamothe ont également abordé les travaux de construction de l’aéroport international de Cap-Haïtien financé par la Banque de développement de Venezuela à hauteur de 33 millions de dollars. 23 millions de dollars ont été déjà débloqués. Selon le Premier ministre, Hernandez fait du déblocage des 10 millions de dollars restants une priorité.

Lamothe a également profité de cette visite chez Nicolas Maduro pour solliciter une augmentation de la capacité des trois centrales électriques construites par le Venezuela à Carrefour, au Cap-Haïtien et aux Gonaïves. Une compagnie va étudier la faisabilité de cette demande et comment augmenter la puissance de ces usines électriques. Selon le ministre de l’Agriculture, Thomas Jacques, sur l’ensemble des projets proposés aux autorités de la Républiques bolivarienne, deux retiennent le plus leur attention. Un projet de forêt sur 3 000 hectares et l’utilisation de patates et de moringa dans la production d’aliments pour bétail.

En somme, une visite courte mais bien remplie. « Je voulais personnellement m’assurer du suivi avec les autorités vénézuéliennes, surtout sur la question de PetroCaribe », a expliqué le Premier ministre, content que les relations entre les deux soient meilleures que jamais.

Auteur:Robenson Geffrard

Le Nouvelliste,

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