NATIONS-UNIES,VOUS ÉTES OBJECTIVEMENT RESPONSABLES DES CRIMES COMMIS EN HAITI,DE 2004 À NOS JOURS.

SEP 9, 2020

Les auteurs subjectifs de l’assassinat de Me Monferrier Dorval, comme de bien des victimes qui l’ont précédé, hommes politiques ou enfants anonymes des quartiers populaires, vous les connaissez, leurs noms vous sont familiers, leurs antres et salons vous sont ouverts. De 2004 à nos jours, missionnaires de la Minustha, de la Minuha,de la Minijusth ou de la Binhu, loin d’œuvrer à la stabilité, au maintien de la paix, au renforcement du secteur de la justice ou à la promotion des Droits de l’homme, vous avez sciemment, selon des approches et techniques relevant du ponce-pilatisme pluridimensionnel, perverti les institutions étatiques de mon pays, converti en un lieux de non-droit de justice et de progrés pour tous. Vos rapports périodiques, fantaisistes et mensongers, d’entrée et de pause de mission, sur les avancées positives en matiére de stabilisation et de protection des droits humains en Haiti, confortent l’opinion de plus en plus  partagée à l’échelle mondiale d’une réforme urgente et méthodique de l’Organisation des Nations Unies, en état avancé de myopie régionale et d’errance planétaire.

Je veux ignorer la nature et la provenance des vents contraires qui ont charrié vos contingents militaires, vos personnels et volontaires sur ce coin de terre. Il se dit que vous aviez mission d’interposition entre des camps ennemis ou en guerre. Avez-vous pris connaissance de leurs manifestes antagoniques? Qui sont-ils? Des barbares venus de l’extérieur? Des tribus qui n’ont pas reçu le baptéme de 1804?Les avez-vous porté à dialoguer? A se retrouver autour de la table de concertation? A retrouver les voies de la paix et de la fraternité dans l’exemplaire république victorieuse de la colonisation et de l’esclavage?

Non.Oh non. Je ne le pense pas. D’ailleurs, ce serait faire du Nation Building. C’est pas votre tàche. C’est interdit. La votre, l’histoire d’Afrique en traine encore les blessures ouvertes, vivantes, c’est la déconstruction de  Nation, en priorité les nations noires. Vous avez réussi. Un modèle de réussite, qui éléve l’acte de corruption à l’État de corruption, par les voies de la négation institutionnelle programmée. 

Ainsi avez-vous, Organisation des Nations-Unies, créé les conditions objectives, propices à la perpétration quasi permanente d’actes criminels dirigés contre tous les secteurs de la société, en particulier contre tout citoyen ou citoyenne engagés à mener le combat pour la renaissance des institutions étatiques et la récupération de la souveraineté nationale.

L’assassinat du Bàtonnier Dorval en est un de plus, un de trop. Les forces de l’ordre et de la justice ont le devoir de découvrir et de trainer les coupables devant leurs juges. Elles doivent assumer leur responsabilité. La main qui a pesé sur la gàchette doit étre identifiée. De méme que le ou les commenditaires du crime. Arrétes et mis derriére les barreaux. C’est justice. Cependant, comment, dans le contexte d’une investigation objective, rationnelle, impartiale, ne pas mettre en question le role des successives missions des Nations Unies,en référence à la floraison d’armes de guerre en circulation dans le pays, alors que ,de juin 2004 à octobre 2017,un effectif d’environ 7000 soldats,2000 policiers, assistés de personnels civils, internationaux et de volontaires avaient pour mission de seconder les institutions nationales, afin de promouvoir la stabilité, la paix et la justice.

Les résultats? 

Le bilan des œuvres onusiennes en Haiti? 

Pas question de compliquer les choses.Ils tiennent en ce jargon, dont la répétition saisonniére en lieux de miséres et de malcitation entretenues, provoque rires et pleurs : free, fair and transparent elections!  Mais,assez, c’est assez! L’insécurité généralisé, qui caractérise la société haitienne actuelle n’a-t-elle rien à voir quant à l’approche et à la pratique des questions haitiennes par les successives  Missions Onusiennes, de 2004 à nos jours?

Nous n’irons pas par quatre chemins. Les Nations Unies ont piteusement échoué dans leur mission d’assister la Gouvernance Haitienne et de renforcer la capacité des forces d’ordre et de justice. Pour preuve, entre autres, voici la nation confrontée au dilemme d’une force de police à laquelle sont dévolues progressivement des tàches d’armée.Comme hier, l’armée avait des taches de police, qui ont précipité sa démobilisation et sa réprobation. Avec, bien entendu, son cortége de deuils et de démantélement institutionnel, dont les conséquences pésent sur le présent d’une nation mise dans l’incapacité d’assumer son futur.

Assister, oui, vous avez assisté Haiti. Comme on assiste à un spectacle, une piéce de théàtre, un film, confortablement  installé dans votre dodine, tandis que s’appliquent vos mandaires locaux à pervertir les idéaux de solidarité et d’entraide populaire, ferments de la culture nationale de mon pays. Si hier, les colons de Saint-Domingue avaient la réputation de dormir au bord d’un volcan, aujourd’hui, Nations-Unies, de potions juridiques de somniféres en fatigues pléniéres d’assemblées, vous avez trainé et logé Haiti au mitan du volcan. 

Faire d’une querelle politique traditionnelle un état de guerre sociale larvée, promouvoir les idéaux de droits humains comme des instruments de gérance du désastre  économique et social, définir et ériger le concept et les exigences de démocratie comme des instruments de destructuration environnementale et politique, voilà ce à quoi les Missions des Nations-Unies se sont employées, en toute impunité, en Haiti durant prés de deux décennies.

Assez, c’est assez!

Monferrier Dorval est tombé sous les balles assassines. Les assassins, exécuteurs et commanditaires, doivent étre poursuivis, identifiés et jugés. C’est justice. Mais est-il avisé, est-il juste, est-il raisonnable de faire silence sur Vous, Nations-Unies, qui avez créé les conditions objectives d’ouverture des voies subjectives à la prolifération de la gangréne criminelle?

En étes vous conscient?

Auriez-vous la grandeur d’àmes de faire amende honorable et de vous engager à endiguer et à corriger le mal fait? Pourquoi la BINHU, suite à l’expression de sa « vive préoccupation»face à la montée de la violence, n’accompagnerait-elle pas la justice haitienne dans ses investigations pour identifier le ou les meurtriers du Bàtonnier Dorval?

La réponse, hélas,  est connue:  Providing security without intervention. Sécuriser sans intervenir, c’est ça la mission des Nations-Unies. On dit encore :mission d’interposition.C’est compris.Men(se kreyol ki ka di verite saa), a ki distans Fos Loni yo kanpe nan lojik entépozisyon? 

Nan mitan? 

A kote? 

Sou kote?

 Anwo? 

Anba? 

Adwat ou Agoch? 

Ça, on l’ignore. De méme qu’on ignore les tours de prestidigitation barbariques par lesquelles l’on morcelle, sans intervention,la terre d’Haiti en dix départements d’insécurité assistée.

Qu’à cela ne tienne! Aux termes de l’article 7,justifiant la présence des Nations-Unies sur cette terre, Haiti représente une « menace pour l’humanité ».Voilà,si c’est le cas(on a en mémoire le récidiviste, qui a défié la mondialisation colonialiste et esclavagiste)faut protéger l’humanité, en réduisant  Haiti au silence. La techique: émietter ce que 1804 a uni. Pénaliser la citoyenneté haitienne. Déshistoriciser la culture nationale.

En un mot: œuvrer à la mise à mort progressive d’Haiti, cette menace pour l’humanité! Pour se faire et mener à bien l’opération, mandat d’immunité est accordé!

Qui a encore une pensée pour les milliers de sœurs et de fréres emportés par le Choléra?  Qui portera devant le Tribunal Pénal International ce délit à nul autre pareil perpétré par les Nations-Unies en Haiti? 

Impunité et immunité ont créé les conditions subjectives et objectives de la criminalité en progrés dans la société haitienne, de 2004 à nos jours. Les Missions Onusiennes n’y sont pas étrangéres. Impartiale et objective, l’enquéte sur l’assassinat du Bàtonnier a le devoir et la responsabilité de sacrifier à la vérité. 

Ce sera justice pour Maitre Dorval. 

Ce sera justice pour Haiti.  

 Willem Roméus

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