LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT JEAN BERTRAND ARISTIDE

Monsieur le Président Jean Bertrand Aristide,
Après avoir pris connaissance de cette partie de l’entrevue que tu as accordée au journaliste Nicolas Rossier (http://www.hayti.net/tribune), je me suis décidé de te diriger cette lettre ouverte. Je te tutoie comme je l’aurais fait à un ami ou à quelqu’un pour qui j’ai une grande affection, d’autant plus d’autres langues comme l’anglais ne fait pas différence.
Au cours de cette correspondance, je te dirai tout ce que je pense, tout en tenant compte que ce n’est pas une lettre privée, elle devrait avoir d’autres effets sur ceux qui en prendront connaissance.
Tu es pour moi le plus grand homme qu’ai produit Haïti à la fin du 20e siècle. Ton intelligence est d’or et quoique ceux qui te haïssent ne veuillent pas l’accepter, tu es d’un calibre extraordinaire. J’ai suivi avec attention le cours de l’entrevue et ai analysé les questions et réponses reportées. Mon cher président, tu as une grande capacité d’appliquer des notions sociologiques et psychologiques dans la réalité haïtienne et internationale à nul autre pareil. Et quand je vois des aigris te traiter « du petit prêtre de cite soleil » je comprends exactement à quel point ils t’envient. Ils t’envient pour tout : pour tes connaissances, ton charisme, ton amour pour Haïti et le peuple haïtien, ta popularité, les différentes langues que tu parles et domines très bien, la superbe intelligente femme que tu t’es choisi, ta détermination, ton courage etc.
Cependant, l’objectif de cette correspondance ne saurait seulement de faire ressortir tes points forts, mais aussi de porter une critique particulière à cette entrevue et d’une manière générale sur ta personne.
Monsieur le président, je comprends qu’il n’est pas toujours facile d’accepter publiquement qu’on a commis des erreurs. Toutefois, le journaliste, selon moi, s’attendait à ce que tu lui dises au moins une erreur que tu as compris que tu as faite qui pourrait éviter que tu sois aujourd’hui en Afrique du Sud.
Pourtant, je vois aux Etats-Unis, que le président Obama vient de reconnaître que si le peuple a voté contre les démocrates, c’est à cause de lui. C’est très noble, je pense, de reconnaître qu’en tant que président, de même que les bons résultats font sa gloire, les choses négatives font sa défaite, le président est donc le premier responsable de tout ce qui se passe, quand bien même il ne serait pas informé.

J’adore la description d’esclaves mentaux que tu as donnée pour expliquer l’attitude de bons nombres d’haïtiens qui travaillent pour le compte de l’étranger.

Monsieur le président, nombreux sont ceux-là qui croient que non seulement tu as été le problème, mais aussi tu es déjà du passé. Moi, je crois le contraire, effectivement, tu étais une partie du problème, cependant, je peux affirmer tant que tu es vivant, tu es aussi une partie de la solution.

Je constate aussi que tu restes attaché aux élections de 1990. L’histoire évolue. En 2010, ce n’est pas le même contexte que. Néanmoins, tu es resté incarné même dans la nouvelle génération qui aurait souhaité que les choses furent différentes.

En 2006, le peuple a voté pour le retour, moi aussi j’ai voté pour le retour. Mais je suis sur que Préval, ton porte malheur par excellence, savait qu’il n’en était pas question.

Dans 4 jours, si les élections ont lieu, la question du retour, n’est plus une priorité, et voila comment on est parvenu sans te tuer à t’isoler, au point qu’aucun candidat mentionne même ton nom. Aujourd’hui, monsieur le Président, tout le monde marche avec tout le monde. Les militants soutiennent dans la majorité des cas les mêmes candidats. Voila pourquoi je t’assure que seul le moment des votes déterminera exactement l’orientation du choix du peuple. D’un autre coté, tu ne t’es pas manifesté non plus pour aucun des candidats Lavalas ouvertement, Est-ce par stratégie ou par anticipation au report des élections-sélections comme tu les appelles.

Tu as voulu prendre en main la destinée compromise de notre pays. Ta vision était extraordinaire et tes réalisations sont incontestables. Il suffit de comparer Préval 1 et Préval II, Il fallait comparer l’état des places publiques avant le 12 janvier, Demande à Préval II combien de lycées, écoles nationales, hôpitaux, campus universitaires, km de routes, logements sociaux etc. a-t-il construits? Même si tes détracteurs font semblant d’ignorer ces réalisations, l’histoire les retiendra toujours. Cependant, monsieur le président, dommage ! Dommage que tu as laissé comprendre que tu voulais à tout prix obtenir la gloire, dommage que tu n’as pas compris que le plus important ne saurait être tes réalisations. On a pris le temps de te connaître, et on est parvenu à te détruire puisque tu étais devenu très prévisible, l’entrevue a démontré que tu n’as pas changé.

Manque d’humilité.

Je vois toujours le même Aristide, qui ne reconnaît pas ses erreurs comme éléments importants dans la tournure des choses. Je ne doute pas de ta vision pour le pays, de tes bonnes intentions, tu aimes le pays de tout cœur. J’ai vu tes larmes suite au séisme dévastateur du 12 janvier 10. Ton amour pour le peuple est vrai et sincère. Cependant, il y a ceux qui aiment tellement qu’ils parviennent à mal démontrer cet amour. Tu es très jaloux. Tu ne voudrais pas que personne d’autre occupe ta place dans l’esprit du peuple. Donc, tu voulais diriger tout toi-même. Cette belle relation entre toi et la grande majorité ne t’a pas ouvert les yeux sur la gestion de cette minorité qui fait aussi parti du peuple. Lorsque l’élite économique et intellectuelle d’une nation s’élève contre toi, ils te vaincront, quand bien même tu aurais le support du peuple en grande majorité. Voila pourquoi Obama est en train de négocier le « Tax break pour tous » avec les républicains. Voila pourquoi il a négocié en grande partie la réforme de santé (ce qui pourrait lui causer même sa réélection), il fallait être plus humble, mon président.

Manque de tolérance :

Tu dis que tu prônais le dialogue, mais comment ? Tout dialogue réel implique un pardon inconditionnel et des signes concrets : tu as parlé des criminels comme Cedras et Jean Claude Duvalier, mais nombreux sont ceux pour qui tu es considéré ainsi. Tu as fait une réserve quant à leur cas, c’est une preuve d’intolérance. Je suis sur que tu n’es au niveau de Cedras, un criminel dans le sens réel du mot, cependant, le pardon est pour lui aussi dans un processus de dialogue, ce que j’appelle comme beaucoup d’autres, réconciliation nationale. Tu étais celui qui devait pardonner et réconcilier la nation d’avec elle-même comme l’a fait Nelson Mandela. Tu es celui qui ne devait pas accepter de l’exil de ces citoyens sous aucune forme.

Ton porte malheur :

Monsieur le président, tu n’as aucune idée de l’estime que j’ai pour toi, toutefois, je trouve que c’est mon devoir de te dire que ton unique porte malheur se nomme René Préval. Il est le premier faux pas que tu as fait. Tu te souviendrais des délégations étrangères faisant pression sur toi avant les élections, c’est-à-dire qu’il y avait déjà une hostilité internationale face à ta candidature. Le peuple a défié tout soupçon en te votant massivement le 16 décembre 1990. Cependant, tu as surpris tout le monde, le FNCD en particulier en nommant René Préval ton premier ministre. C’est ce même Préval aujourd’hui qui comme un esclave mental a été utilisé pour te maintenir paisiblement à l’écart.

A ton retour en 1994, tu voulais récupérer tes 3 ans, l’OPL, les gens avec qui tu cohabitais t’ont convaincu de réaliser les élections ; sachant que toi seul pouvais définir ton successeur, le peuple attendait patiemment ton choix, âpres l’avoir sévèrement critiqué, tu as finalement opté pour René Préval comme candidat. Au vu et su de tout le monde, Préval n’était pas le plus capable, mais c’est lui que tu as choisi et le peuple a voté. Tu avais choisi Préval parce que tu savais qu’il ne serait qu’une doublure. Tu laisses comprendre que Préval n’a pas fait suite a tes recommandations alors que le siège du gouvernement était plutôt à Tabarre qu’au Palais national. Les constantes luttes entre les parlementaires de l’OPL et la présidence ont amplifié l’écart entre les gens avec qui tu cohabitais. Et te voila en face de la convergence démocratique en 2000. Je suis témoin des diverses rencontres de négociations et je m’attendais avant le 7 février 2001 à une entente. Tu pouvais être plus conciliant et tolérant, de cette façon, tu aurais débuté ton 2e mandat en paix, ce qui était tout à fait le contraire. Tu as poussé des gens de toutes sortes à s’unir dans le seul but de te détruire. Ces gens-là, monsieur le président, ont même accepté de détruire tout le pays, pour atteindre leur objectif. Voila pourquoi je les considère aussi coupables du sort de notre pays. Ils n’ont pas pris la voie démocratique, car par là, ils n’auraient jamais te vaincre. Ils étaient de très mauvaise foi. Cependant, tu aurais mieux fait, si tu avais accepté de partager le pouvoir avec eux, pour le bien du peuple que tu aimes vraiment.

Quant aux choix de tes collaborateurs.

Tu as toujours voulu t’imposer, si quelqu’un discute avec toi, tu l’écartes de ton équipe. Donc, tu choisis des gens qui font semblant de te suivre et de fait, tes collaborateurs ne sont jamais stables. Il aurait fallu travailler et conserver l’equipe de 1990 qui t’avait choisi, en lieu et place de venir avec un Préval qui n’était pas dans la liste. En lieu et place d’Yvon Neptune, pourquoi tu n’avais pas choisi Gérard Pierre-Charles comme premier ministre ? Il n’était pas ton ami, c’est ca ? Evans Paul ? Victor Benoit ? Je vois que tu n’as pas su tout au moins jouer le jeu de maitresse dame, comme Préval. Il a préféré cohabiter avec eux pour les étrangler. Mais moi, je le recommande dans le sens constructif du terme. Tu croyais que Yvon Neptune était un ami, pourtant, il vient de démontrer qu’il était un mercenaire à tes cotés. Tu as preferé des collaborateurs malhonnêtes, mercenaires, corrompus, sans conviction en lieu et place de partager le pouvoir avec des gens dont tu connais déjà la pensée à ton égard.

Tu pouvais négocier avec eux honnêtement et céder à la plupart de leurs demandes. Obama avait promis une reforme sur la santé aux Etats-Unis. Il a du négocier certains paramètres de sa reforme pour avoir le vote de quelques républicains. Cependant, les retombées de ces mêmes paramètres sont en train d’affecter sa popularité, sa réélection en 2012 est déjà compromise. Mais c’est le peuple qui vote, si le peuple qui l’a voté en 2008 pense en 2012 qu’il n’a pas été a la hauteur, le même peuple votera contre lui, et si le peuple se trompe en faisant un choix qui n’améliorera pas ses conditions, c’est encore la responsabilité du peuple, c’est ca la démocratie. C’est à ce point que je critique ceux qui prétendent qu’Haïti n’est pas prêt pour la démocratie parce que le peuple est analphabète. Le peuple choisit ce qu’il veut aujourd’hui et choisit ce qu’il veut demain selon qu’il pense que celui-ci ou celui-là ne le convient pas, même s’il se trompe, on ne doit pas le condamner. Pour le bien commun, pour la stabilité du pays, tu devais négocier et partager le pouvoir, de la sorte tu éviterais tout cette triste finalité.

Quant à la perception de la réalité.-

Je reste convaincu que la question de la dette de l’indépendance que tu as soulevée a augmenté la quête de ta destruction. La communauté internationale hypocrite négociait avec toi, et en même temps te coinçait par tous les moyens. Ils ont facilité l’armement des rebelles. Le montage était parfait, tous les acteurs ont joué leurs rôles au détriment de mon pays. La convergence négociait avec toi et négociait avec Guy-Philipe à St Domingue qui lui aussi était envoyé. Au moment où tu voulais tout négocier, il était déjà trop tard. Tu vois, tous ces policiers sont morts, tous ces innocents, toutes ses pertes matérielles, pour un seul but : te faire partir. La coalition était très forte. On nous a imposé par la suite un Gérard Latortue qui durant son passage en France sur TV5 déclara : la question de la restitution de la dette est une folie, La France ne doit rien à Haïti, au contraire, La France a beaucoup donné à Haïti. Ces paroles du Premier Ministre d’alors, monsieur Gérard Latortue mit a nue la participation active de la France dans ta chute. Le mercenaire, l’esclave mental d’alors, (je ne sais pas s’il a changé aujourd’hui puisque tout le monde accepte et parle de cette dette, même la presse américaine et de grandes figures américaines) en lieu et place de défendre une question d’intérêt national préféra vendre son âme. Quand je dis et je répète que tu aimes Haïti, crois moi, je le crois, puisque tu ne seras jamais un mercenaire, encore moins un esclave mental. Tu veux encore retourner chez toi, dans ton pays, tu le dis chaque jour. Beaucoup d’autres auront profité de ce refuge tout au contraire pour jouir et vivre en toute sécurité. Par exemple, ce même Gérard Latortue, n’est jamais retourné en Haïti depuis son départ suspicieux, et n’a pas même manifesté le désir d’y retourner.

En conclusion.-

Président Aristide, tu restes et demeures le seul qui peut motiver ce peuple aujourd’hui, 20 ans âpres ton ascendance, il n’y a pas encore un autre. Tu es le seul dont l’anniversaire est toujours célébré au milieu du peuple. Ils sont nombreux ceux la qui t’aiment encore et qui souhaitent te revoir. Ils sont nombreux ceux la qui croient qu’en te détruisant, on les a détruits aussi. Ceux-là sont aussi du peuple et méritent d’être respectés. Tu ne saurais être du passé comme Nelson Mandela ne saurait l’être en Afrique du Sud. Mon grand remords, c’est que tu n’as pas été à sa hauteur, mais ma grande espérance c’est que nous pouvons aujourd’hui opter pour une génération à sa hauteur, de son calibre. Je n’accepterai jamais le fait qu’on se soit présenté chez toi pour t’enlever comme on l’a fait le 29 février 2004, ils devront nous le dédommager. Ils n’avaient aucun droit à le faire et ensuite déclarer que tu es du passé. Un de leurs présidents avait tout prévu : nous maintenir divisés pour freiner notre épanouissement en tant que peuple. Ils ont beaucoup investi pour te détruire et te maintenir isolé. Mes frères haïtiens qui ont accepté et contribué à ce fait, doivent aussi prendre conscience de leurs rôles dans la décente aux enfers de mon pays. Nous devons nous unir pour dévier le plan macabre des ennemis de notre nation et travailler ensemble à sa reconstruction. Tout le monde voudrait être comme toi, même ceux qui sont candidats aujourd’hui auraient souhaité pouvoir bénéficier de cette confiance de la grande majorité. Mais parmi ces candidats, un seul devra succéder à ton porte malheur, pourquoi tu n’as pas pris une position ouverte en faveur de l’un d’eux ? Il n’est pas trop tard, serait-ce vrai qu’aucun d’entre eux ne puisse recevoir ton appui comme tu l’as fait pour Préval en 2006 ?

Tu dois stimuler l’éveil de cette conscience collective et prôner aussi une véritable réconciliation nationale. La situation d’Haïti est au pire, elle n’est pas même explicable, je veux que tu retournes parce ce que tu es aussi important que moi et que tous les autres qui aimons vraiment notre pays pour travailler à sa reconstruction. Je dis que ta mission n’est pas encore finie, tu dois être un élément significatif dans le processus de la réconciliation nationale, tu dois être traité et respecté à ta juste valeur. Quant tu parles, j’aimerais que tu ailles au delà de Fanmi Lavalas qui de toute façon aujourd’hui est dysfonctionnelle. Nous devons aussi laisser une porte de sortie pour les esclaves mentaux et les mercenaires. Nous devons les enseigner à Aimer Haïti et à accepter que tout le monde soit inclus dans la nouvelle Haïti.

Reçois, Monsieur le Président, mes patriotiques salutations dans l’attente de te voir vivre, comme tu le souhaites, avec toute ta famille dans ton pays que tu aimes tant.

Ashley Pierre, Ph.D
Professeur/Formateur
Docteur en Sces de l’Education Physique et des Sports
Ancien boursier de Cuba,
Ex-Conseiller Technique/Directeur au Ministère de la Jeunesse et des Sports
Ex-Membre Representant du Ministere à la Commission Mixte Haitiano-Cubaine
Ex-Representant Cadre du Ministère au CCI

Dr Ashley,
Quelqu’un vient d’attirer mon attention sur votre lettre au Président Aristide : Un plaisir de la lire. Félicitations ! Au moins vous vous n’êtes pas hypocrite : vous felicitez ceux que vous croyez etre les bons côtés chez le President et vous blâmez ceux qui vous semblent mauvais. Mais, je remarque que vous ne connaissez pas suffisamment l’Homme et bientôt je partagerai avec vous, basé sur des exemples vécus, ma perception-réalité du Président, avec lequel j’avais des relations quelque peu privilegiées. Mais entre temps, si vous avez en tête un candidat que vous l’aimeriez voir endosser, c’est une erreur de lui demander de le faire de façon expresse. S’il le faisait, il n’est pas sûr que candidat gagnerait ; car contrairement à ce que vous pensez bon nombre de ceux qui etaient alliés au President le voient aujourd’hui sous un angle drastiquement different : je crois que la déchéance du President va plus loin que vous le pensez. De plus le candidat qu’il endosserait verrait bien des supporteurs initiaux le fuir en « toute bouline ». Mon jugement ici peut être faussé, mais il est difficile de prévoir de quel côté la balance pencherait entre les supporteurs titidiens et les eventuels fuyards. En tout cas quel que soit le cas de figure, un endossement direct ou exprès constituerait à moyen et long terme un lourd passif pour ce candidat, non un actif. La communauté internationale qui est déçue de ses efforts en faveur du President Aristide, verrait d’un œil suspect ce nouveau president redevable envers lui (President Aristide). Beaucoup de cadres haïtiens qui ont pris la fuite entre 1992 et 2004 (30000 pour le seul Canada) et qui sont retournés au pays après le départ du President en février 2004, pourraient reprendre la route du retour vers l’etranger, à la seule idée que le President pourrait avoir une certaine influence sur le nouveau pouvoir de Port-au-Prince. Nous avons plus que jamais besoin de nos cadres restant. Rappelez-vous, Docteur, d’après un recent rapport de l’ONU 84% de nos cadres sont à l’exterieur. Voulons-nous faire fuir ceux des 16% restant qui n’ont pas une attache lavalassienne? Le problème de la peur créé par le President Aristide est réel. Vous semblez avoir été proche du pouvoir. Faites une petite enquête sur les collaborateurs des Presidents Preval et Aristide de 1996 à 2004 et vous vous rendrez compte que la plupart d’entre eux déportaient leurs enfants du pays, certains deportaient et femmes et enfants auxquels ils rendaient visite de temps àautre. Les Ministres, Directeurs Generaux et autres tremblaient en permanence dans leur pantalon. Ils se « débarassaient les pieds » pour pouvoir mieux courir au cas où le President Aristide voudrait leur faire partager le sort du Père Jn Marie Vincent, Député Feuillé, Jean Domique, Colonel Jean Lamy, Capitaine Jacky Mitton, les frères Arbrouet (peut-être les 2 Izmery aussi) ect…
Autrement dit Dr Ashley, tout endossement de la part du Président constituerait une arme à double tranchant. Ce doit être fait de façon tacite ou indirecte, non de façon expresse.
Vous êtes acerbe envers le President Preval parce qu’il n’a pas facilité le retour du President Aristide. Moi je crois que le President Preval ayant dormi avec Jean, sait comment les ronflements de Jean sont nuisibles au repos de la maisonnée et il a décidé qu’il est mieux d’épargner la maison des ronflements de Jean en gardant Jean loin de la maison. De plus comment vous sentiriez-vous Docteur envers quelqu’un qui ditait de vous « Il est plus près du nul que du médiocre », si ce même quelqu’un faisait attaquer par balle votre sœur, pour faire pression sur vous et vous rappeler que le chef ce n’est pas vous, mais LUI. Réintroduiriez-vous ce quelqu’un dans vos seins? Allons donc Docteur !
Docteur Ashley,
Vous voudriez que le President Aristide revienne au pays, pour faire quoi ? Souhaite-t-il vraiment retourner ? Le President n’est plus seul, il a une famille qu’il doit protéger. Pourquoi viendrait-il exposer sa femme et ses enfants en Haiti.. Vous le saviez Docteur, le President payait à une firme étrangère, pour sa securite rapprochée, $12 millions par année (certains disent 9 millions). Saviez-vous que le budget annuel de Forces Armées d’Haiti durant les années 1990-1994 oscillait entre US$ 8 et 10 millions seulement ? Saviez-vous qu’avec ce budget, l’armée assurait non seulement la securite du Chef de l’Etat, mais de tous les 8 million et demi d’Haitiens sur le territoire national, assurait le contrôle de nos cotes et de nos frontières, assurait le transport rapide de nos officiels à travers le territoire grâce au Corps d’Aviation quand besoin etait. Que les hélicoptères de l’armee faisaient souvent office d’ambulance pour le transport de certains malades graves des provinces vers les centres hospitaliers de la capitale. Les nouvelles des coins reculés du territoire véhiculées par la TNH et la Radio Nationale émanaient de l’armée grâce à la couverture de tout le territoire par le Corps des Transmissions de l’armée, la Téléco n’ayant pu atteindre tous les recoins. Seul l’Hopital Militaire donnait des soins gratuits de dialyse à nos populations qui ne pouvaient se les payer au Canapé-Vert. Que les agronomes de l’armée donnaient leur concours aux cultivateurs de certaines régions du Sud’Est. Et le service d’incendie, le Corps du Génie ! L’armée dans les cas de catastrophe naturelle Nous n’allons pas parler de son rôle comme l’un des facteurs économiques les plus importants du pays.
Un rôle que j’ai decouvert après l’extinction de fait de l’institution militaire, malgré les fautes qui lui étaient imputables : à côté de nos institutions religieuses, l’armée assurait la stabilité morale de la nation!!! Auriez-vous cru ça Docteur ? J’ai failli « succomber de saisissement » quand j’ai découvert ça Doc. En effet Docteur comprenez- vous que la seule présence de l’armée aurait dissuadé certaines autorités d’armer nos adolescents de 13, 14 ans des quartiers populaires pour la protection de leur pouvoir ? Que ces autorités n’auraient pas introduit le kidnapping au sein de notre Police et la chimérisation en celui de notre société. Aujourd’hui 130000 armes de calibre divers « flannent » sans contrôle au sein de nos populations, savez-vous qu’avec l’armée, à laquelle la Constitution fait obligation de contrôler toutes les armes sur le territoire, ce danger permanent aurait été épargné ?
Rôle de sécurité physique, rôle de stabilisatrice de santé morale ! Tout cela avec $9 millions annuellement, soit les ¾ du budget de la sécurité rapprochée du Président. Aujourd’hui la PNH et la MINUSTHA absorbent respectivement 36 fois et 60 fois plus, soit 96 fois plus que l’armée. Et le résultat est inférieur à celui de l’armée. Et puis nous pouvions nous targuer d’une certaine fierté, même si c’était une fierté tizwit, tizwit, piti piti. Aujourd’hui nous n’avons rien!
Oh je m’excuse Docteur, j’ai ce défaut de faire du coq à l’âne quand j’écris et de dire beaucoup plus qu’il ne faille. Je suis trop pressé pour être organisé. Vous voulez le retour du Président ? Où l’Etat Haitien va-t-il prendre l’argent, 12 ou 9 millions US, pour sa sécurité? Dans l’argent de la reconstruction que nous disposons meme pas encore ? L’année derniére le President Preval a dû se rendre à Washington aux fins de quémander $100 millions pour compléter le budget de paiement du personnel, est-ce que le prochain Président aurait aussi à faire le meme geste pour trouver de quoi proteger le President Aristide et sa famille. Le Président a déjà trop coûté au pays en terme de dégâts matériels et moraux. Qu’il lui donne enfin une chance ! Vous ne pensez pas Docteur ? J’imagine que Mireille Bertin, Michel-Ange Hermann, Dumarsais Romulus, Henry Max Mayard, Guy Francois, Mitton, Pasteur Leroy, Roger Cazeau, Major Medacier eurent préféré être aujourd’hui en exil, ils auraient au moins la joie de suivre de développement de leurs enfants et petits enfants. De meme Pères Vincent et Ti Jean, Jean Dominique, Brignol Lindor, les freres Arbrouets ect… ! Le Président devrait prendre un peu de patience, attendre que la situation se stabilise avant de retourner au bercail. C’est dur , je sais, je suis passé par là, moi aussi ! Et puis, Docteur, nous devons aussi apprendre à accepter les conséquences de nos actes. De nos chefs d’Etat du 20ème siècle, nul mieux que les Présidents Francois Duvalier et Jean Bertrand Aristide n’a travaillé autant pour terminer la vie en exil. D’ailleurs le Colonel Rébu avait avisé le Président que sa conduite délinquante à la tête de l’Etat le destinait à l’une des deux alternatives suivantes : assassinat ou exil. C’est déjà bien que sa vie ait été exemptée, pourquoi se tracasserait-il pour revenir en Haiti, quand il a deux iinnocentes enfants à protéger ? Il ne me sortira jamais de la mémoire que les deux premiers actes dans sa fonction de President, ont été la taloche administrée a la justice haitienne en humiliant publiquement notre Première Femme Présidente, six de nos Généraux et un Colonel.
Pour finir laissez-moi partager avec vous une anecdote. La semaine dernière, ma femme me demande de retirer mes papiers chez le Notaire Céant si j’en avais chez lui. Car en plus d’être un ami il est notre notaire. Voici l’explication que me fournit ma femme : En voulant actuellement être président « Pitit la » se donne un passeport pour l’exil. S’il devenait Président et les lavalassiens se considéraient être les artisans de sa victoire, ceux-ci constitueraient d’insurmontables pierres d’achoppement à son pouvoir. Il aurait à passer son temps à gérer leur propension à la violence. Ce faisant, il ne pourrait pas prêterr toute son attention aux problèmes cruciaux du pays ; des erreurs seraient commises en veux-tu et en voilà et on ne sait où elles pourraient conduire. Et les clients, dans tout ça pourraient payer un prix fort !
Au fait on a l’impression que dès que le Président pose son onction sur quelqu’un la constitution mentale de ce quelqu’un change illico, quelque avisé que puisse être ce quelqu’un. Aliénation !
Exemple 1 :Un idéologue lavalassien , universitaire avancé, qui a vécu longtemps au sein de la grande démocratie américaine eut a déclarer récemment à un groupe dont je faisais partie : « Le Président Aristide a perdu le pouvoir en février 2004 à cause de ses amis du clergé catholique qui lui ont empêché de joindre la violence à la politique. Dans l’etat ou se trouve le pays maintenant seul Aristive peut le gouverner. Il a appris ses leçons : on ne peut pas faire de la politique en Haiti sans violence ! ».
Exemple 2 : Considérons Monsieur Serge Pierre Pierre, un individu qui se frotte aussi continuellement avec la démocratie américaine. Il veut aider, mais applique une dose « tuatoire» pour Me Céant dans son attaque acide contre Madame Manigat. Levée de bouclier. Mais ayant lui aussi été inoculé du venin de la violence lavalassienne, il réagit. Voyez les deux (2) dernières ligne de son message du 22 novembre :
«TITID TE BAY TWÒP GABÈL!
A BON ENTENDEUR SALUT!”
Avec ces 9 mots on pourrait écrire des volumes! Monsieur Pierre Pierre ne peut s’empêcher de révéler son appurtenance au “mouvement de la violence”.
C’est ça la sustantifique moelle de l’esprit lavalassien : Violence. Une violence qui se trouve au coeur du bouquin-caractère du Président Aristide “ 100 versets pour la déduvaliérisation”
Félicitations encore Docteur Ashley!

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