Lettre de Jean Henry Céant au président René Préval

Haïti: Port-au-Prince, le 24 janvier 2011

Son Excellence
Monsieur René Garcia Préval
Président de la République
Palais National.-

Excellence,
Je viens, une fois de plus, vous demander en application de l’article 136 de la Constitution faisant de Vous le garant de la stabilité des institutions, d’annuler la farce électorale du 28 novembre 2010. Je persiste dans cette voie en tenant compte des abus dont la majorité de candidats a été victime. J’en prends pour preuve le témoignage de certains techniciens du Centre de Tabulation.
En effet, le dimanche 23 janvier 2011, se sont présentés en mon domicile un groupe de huit jeunes techniciens s’identifiant comme des employés temporaires du Centre de Tabulation qui m’ont déclaré dans un élan de patriotisme qu’ils ont été instruits par un Conseiller du Conseil Electoral Provisoire d’amputer, du lot des procès-verbaux, tous les procès-verbaux qui affichaient un nombre de voix de 200 à 250 votes en faveur de Me. Jean-Henry Céant, candidat à la présidence. Vous comprendrez ainsi, Monsieur le Président, pourquoi le rapport de la Mission des Etats-Américains (OEA) confirme que 1,045 procès-verbaux sont portés disparus; c’étaient donc les miens!

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Dans une simple arithmétique au premier degré, il est aisé à tout modeste citoyen de se rendre compte que le CEP a amputé des résultats affichés plus de DEUX CENTS MILLE (200,000) VOIX ayant appartenu au candidat de RENMEN AYITI, ce qui porterait mon score, au bas mot, à plus de 300,000 voix, et cela sans tenir compte de la quantité de bulletins des votes exprimés en ma faveur, retrouvés dans les rues le lendemain de la catastrophe du 28 novembre. Voilà un élément d’une importance capitale énoncé par le rapport qui est de nature à influencer, dans une très large mesure, les résultats fabriqués, affichés par le CEP.

S’il est insolite que la Communauté Internationale, une frange du Secteur Privé, certains observateurs nationaux et d’autres instances, malgré les évidences de fraudes massives, de bourrage d’urnes, d’obstacles inacceptables au droit de vote du peuple haïtien, s’obstinent à réclamer l’application des «recommandations des Experts» de l’OEA, pour sauver les dépouilles de cette mascarade, il est tout aussi indéniable que ce rapport a, par ailleurs, confirmé la disparition scandaleuse des 1,045 procès-verbaux qui, s’ils étaient comptabilisés auraient modifié la configuration des résultats actuels. Il en de même, si, au lieu de recommander l’annulation des voix tirées d’une douzaine de procès-verbaux choisis, on en contrôlait la totalité. Comment comprendre qu’un échantillonnage soit traité comme un tout et non comme un élément indicateur qui forcerait soit un audit soit un élément de projection du tout ? Ce faisant, on aboutirait à la proclamation d’un Président dès le premier tour même quand il ne représenterait qu’à peine (4%) quatre pour cent de l’électorat haïtien, ou à la solution qui s’impose : l’Annulation des élections du 28 novembre 2010.
Isoler l’échantillonnage et le traiter comme un tout duquel se dégageraient des recommandations techniques comme l’a fait la Commission de l’OEA est une immoralité et une indécence. C’est imposer au peuple haïtien, à grand renfort de pressions diplomatiques intempestives, un leadership qu’il n’aura pas choisi.
Ce sont là des éléments indiciaires qui réclament votre urgente intervention afin que lumière soit faite sur les 1,045 procès-verbaux disparus mystérieusement.
Mû par les nombreuses constatations déjà faites et cette confirmation du fameux rapport de l’OEA, loin de vouloir, comme certains acteurs politiques, tirer avantages de cette situation ténébreuse, je vous réitère, Monsieur le Président de la République, ma demande d’annulation des joutes du 28 novembre dernier comme le réclame, à cor et à cri et à juste titre, le groupe des douze candidats à la présidence, victimes des manoeuvres et manipulations du Conseil Electoral Provisoire et consorts.

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En déclarant nulles les élections du 28 novembre 2010, vous vous hisserez à la hauteur de la tâche qui vous est confiée par la Constitution, la loi et les principes d’égalité des citoyens et répondrez ainsi à l’attente du peuple haïtien frustré dans son droit inaliénable de conduire à la première Magistrature de l’Etat le Candidat qu’il a choisi pour mener les destinées de la Nation.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, mes salutations patriotiques.

Me. Jean-Henry Céant
Candidat à la Présidence
Sous la bannière de
RENMEN HAITI
Cc : Organisation des Etats Américains (OEA)
Nations Unies (ONU)
Conseil de Sécurité des Nations Unies
MINUSTHA
CARICOM
Les Représentations Diplomatiques en Haïti
Le Département d’Etat des U.S.A.
Le Congrès Américain
Le Sénat Américain
Le Quai d’Orsay
Le Club de Madrid
Les Organisations d’Observation Electorale
Le Forum du Secteur Privé
La Presse

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2 thoughts on “Lettre de Jean Henry Céant au président René Préval

  1. Well done Ceant!
    Tres Bien!
    Muy bien!
    bien fet!

    Mr Ceant is th right man who should be president of Haiti.

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