Oct 5, 2017
Comment sortir Haïti, l’économie haïtienne des voies d’un sous-développement chronique et poser les fondations d’une démocratie durable porteuse de paix sociale, de justice et de stabilité institutionnelle. C’est la question incontournable posée au 58éme président élu d’ Haïti, Jovenel Moïse?
L’interrogation prend l’allure d’un dilemme lorsque l’on considère le poids de l’héritage légué par ses prédécesseurs et la tragique situation d’un peuple qui n’en peut plus de subir des conditions de vie sociales et économiques à nulle autre pareille dans l’aire Caribéenne et l’Amérique.
De 1987, année de l’adoption du régime Démocratique, à nos jours, les gouvernements qui se sont succédés, à quelques exceptions prés, se sont efforcés de prendre leurs distances vis-à-vis des traditions politiques mortiféres, mais le changement tant attendu et espéré qui améliorerait de façon irréversible les conditions déplorables de vie du peuple haïtien, ne s’est pas produit. Aussi est-il arrivé que l’on change de véhicules sans pour autant changer de route. D’où la permanence et l’imbrication d’un ensemble de problèmes socio-économiques et politiques qui auréolent Haïti d’une légende de pays ingouvernable dont l’avenir pour ses fils et ses filles résident dans la fuite vers d’autres lieux plus accueillants.
Le Dilemme du Président Jovenel Moïse n’est pas dans le choix entre ce qui est et ce qu’il y a à faire. Le Président Moïse a été élu sous l’empire d’une Constitution démocratique. A la suite et à l’égal de l’ex Président Michel Joseph Martelly, il entend affirmer ses convictions démocratiques et établir résolument la rupture avec les actes et les principes d’un passé récent ou gouverner se ramène à pratiquer le dechoukaj des vies et des biens et à entraver le processus de construction de la démocratie.
Les faits sont probants.Avec une mauvaise foi sans précédent dans notre histoire,et avec l’expertise financiére qu’on lui connait,le Président provisoire Jocelerme Privert a englouti 84% du budget national en six mois,
gonflant la fonction publique d’un effectif de 6.000 contractuels.Les services extérieurs sont demeurés sans salaires,les locaux loués non payés,alors que prés de 215 nouveaux nommés,pour la plupart des vacanciers,sont dépéchés vers les consulats et ambassades.La part du lion revient au Ministére des Affaires Sociales et à l’OAVCT, investis respectivement par 2800 et 1253 contractuels.L’ONA,Le Ministére de la Justice,le Ministére de l’agriculture ,le Ministére de l’Éducation Nationale,le Ministére de l’intérieur sément à tout vent des contrats, dont la quantité se multiplie 1 mois avant la prise de fonction de l’élu,Jovenel Moise.
Point n’est besoin d’épiloguer sur les procédures irréguliéres utilisées.Le Président de la transition,Jocelerme Privert est un magicien des finances publiques,doté de lumineuses lettres de noblesse acquises à la Direction Générale des Impots et au Ministére de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales sous les Gouvernements Lavalasse.Une occasion en or lui a été donnée de formaliser les recettes du brigandage politique pour compromettre et piéger les options de progrés du nouveau gouvernement élu.
Au cœur de la transition qui n’en finit pas,le Président Privert a planté les semences de l’instabilité permanente,étayée sur deux poles tactiques :le renversement et le recommencement.Renversement du gouvernement par l’agitation permanente et recommencement par le retour au point de départ ,qui invalide le processus de rationalisation et de modernisation des facteurs d’une économie de progrés durable.
Voilà où l’on est.Le dilemme de l’élu,Jovenel Moise,c’est de prendre une autre voie.D’assumer sa mission de changer les conditions de vie de son peuple,lors méme que les ressources économiques font défaut.S’arréter sur la route lui est interdit.Tout comme de sacrifier aux stéréotypes.Il a pris le parti de faire bouger les mentalités,convaincu de l’obligation de construire un autre État dans le méme mouvement qui garantit,sans affrontements et effusion de sang,le rétablissement de la stabilité et l’émergence de la prospérité.
SOGENOR – HAYTRAK – E-POWER
Le dilemme du President Jovenel est de « MENER LE PAYS À BON PORT », prendre les mesures qui s’imposent,aussi difficiles soient-elles,afin de mettre le cap sur des lendemains meilleures.Serait-ce demander à son peuple de se serrer la ceinture?De consentir plus de sacrifices? Le pari est risqué,quand on sait que la faim le tenaille,et compte tenu de l’exploitation sans vergogne faite durant deux siécles de la sueur et du sang de ce peuple. De fait, comme l’on s’y attendait,et sans surprise aucune, la mobilisation des éternels profiteurs est faite. Le vote du budget 2017-2018 les a réunis dans un dernier sursaut contre la construction démocratique, symbolisée par la Caravane du Changement.
Le mal de Jovenel Moise, c’est de vouloir mettre un frein au gaspillage, d’en finir avec la corruption et d’engager les taxes perçues dans des projets productifs.C’est un crime que de multiplier les salles de classes,de construire plus de 2000 logements dans le Grand Sud. Cela ne se pardonne pas de vouloir donner l’électricité 24 heures sur 24,de mettre en labours 32000 hectares ou l’on réalisait 2000 hectards pour le méme investissement. C’est un crime de connecter les villages de L’Artibonite, d’en élargir les sentiers et d’en faire des voies de communication sécurisées. Sur cette lancée, 22 km de routes sont construites dans le Sud en moins de 5 mois, des routes dont la qualité et le cout faible des travaux ont retenu l’attention des experts nationaux et internationaux.
Tout a été fait en évitant les deficits qui dépassent les bornes et déséquilibrent. Les projets ont été réalisés avec peu d’argent mais avec efficacité. Les ressources humaines compétentes et honnétes, trop souvent mises au rancart ,ont été valorisées et appelés à servir l’economie régionale. Quant aux équipements de l’Etat, objet quasi-permanent de déprédations, ils ont été recupérés, remis en service et consacré aux travaux d’infrastructures agricoles et routiéres. Les bulldozers et les excavatrices, les tracteurs, les camions et les traileurs sont réapparus, délaissant les la clandestinité des propriétes privées pour étre mis au service des infrastructures de la nation.
Le crime de Jovenel Moise semble étre d’appeler tous ses con-citoyens à une prise de conscience décisive à un moment décisif de l’histoire de ce pays. Le crime de Jovenel Moise c’est de proposer une alternative de sortie à une transition qui n’en finit pas de charrier et de nourrir un sous-développement chronique. Il n’est plus possible de fermer les yeux sur les aspirations au bien-étre d’un peuple en quéte de dignité. Il n’est plus possible de réduire l’économie haitienne aux jeux d’intérets sordides d’une poignée d’individus et de familles. D’un coté comme de l’autre, il y a une économie et une société à normaliser au rythme de la réparation de l’injustice qui a été faite au cours du passé à ce peuple.
En somme,le dilemme du President Jovenel Moise s’inscrit dans les moments forts de l’ouverture du peuple haitien à la Démocratie et au monde contemporain. Premier mandataire de la nation, il a la lourde et exemplaire responsabilité d’assumer pleinement son devoir citoyen,de prendre ses distances par rapport à l’imposture politique,les choix de gouvernance contraires aux intéréts d’Haiti et de son peuple.Bref,il lui faut empécher que la démocratie haitienne en construction ne renoue ,par les voies détournées de la corruption, de la paupérisation et de l’instabilité institutionnelle,avec les chemins de la dictature. Aussi, Jovenel Moise s’est-il fixé de mettre tout le monde en confiance et d’aller de l’avant. C’est la combinaison gagnante qui a permis le curage des canaux de l’Artibonite, la mise en train de 22 km de routes reliant les Cayes à Jeremie, le rééquipement des directions départementales, des travaux publics aux fins de curages des riviéres, des pistes et des routes. 123 millions de dollars ,produits de montage financier avec la banque centrale et les banques privées, sont préposés à l’achat de nouveaux matériels et équipements, tandis que 80 millions de dollars seront consacrés au financement et à l’élaboration de serres d’arbres fruitiers et de plantules de reforestation à travers les 10 départements.
Ces réalisations et projets, dont certains initiés sur le gouvernement de Michel Joseph Martelly, avaient déjà provoqué la grogne des professionnels de l’Opposition. Ils ne s’étaient pas gênés d’inviter les citoyens à ne pas honorer leurs taxes, les appelant à des gréves sectorielles. Gréves sectorielles appelées aujourd’hui à se multiplier, à se généraliser sous la forme de guérillas urbaines,paralysant les activités nationales et fermant les portes des écoles, du travail et des universités. Toujours sous la direction et la baguette des mémes trublions et soit- disant leaders qui ont fait la preuve de leur désintéressement à servir Haïti et à promouvoir la démocratie haitienne en construction.
Le dilemme de Jovenel Moise, cest qu’il lui faut libérer Haiti du carcan des affrontements politiques saisonniers,des dérives institutionnelles et réhabiliter l’homme haitien. Son choix est fait. Bien que le passif historique soit lourd, la mauvaise foi et l’inconscience des uns et des autres renouvelées, les idéaux et pratiques de la démocratie lui comandent de persévérer dans les voies du dialogue constructif, ouvert à tous les secteurs de la nation, bien au-delà des clivages idéologiques et des intéréts exclusifs.
Le dilemme de Jovenel Moise c’est à la fois le lieu d’un héritage à redéfinir et d’un dépassement historique à institutionaliser.La nation haitienne ne peut pas continuer à vivre sur des archaismes ni à persévérer dans la gestion et l’entretien du désastre et de l’échec économiques.Haiti est à la croisée des chemins du développement durable et de la stabilité démocratique.Le dilemme de Jovenel Moise,c’est qu’il a fait son choix :celui de l’émergence de son pays.
Le Président Jovenel Jovenel Moise sera-t-il compris?
TAMARIN
OCT 4, 2917