LA JUSTICE HAITIENNE EST-ELLE TOUJOURS DU COTÉ DES PÉDOPHILES ET DES TRAFIQUANTS DE PERSONNES ??? LES ACCUSÉS SONT TOUJOURS LIBÉRÉS SANS CONFRONTER LEURS VICTIMES DANS UN TRIBUNAL HAITIEN

Le Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP) réclame une enquête parlementaire sur la libération des trafiquants de Kaliko Beach.-

Au cours d’une conférence de presse à Port-au-Prince, le 16 mars 2017, le Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP) appelle le parlement haïtien à former une commission d’enquête sur la libération des 9 présumés trafiquants impliqués dans le dossier de Kaliko Beach. Ce qui permettra de faire la lumière sur cette libération surprenante qui avait été ordonnée par le Chef du Parquet de Port-au-Prince, Me Danton Léger.

Les trafiquants qui étaient environ une dizaine, avaient été arrêtés par la Police Nationale d’Haïti, le 5 février 2017, suite à une enquête de deux mois qui a été menée par la Brigade de la Protection des Mineurs (BPM).

Lors de cette arrestation, les malfrats ont été accompagnés de leurs victimes, en possession de substances illicites et d’images qui ont prouvé avoir été en plein exercice de pornographie infantile, a rappelé Dr Fils-Ely Thélot, Président du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes.

Malgré la flagrance et en dépit des circonstances aggravantes, les trafiquants qui pratiquent la traite des personnes ont été libérés sans qu’un jugement soit prononcé.

Dr Thélot qui s’est dit préoccupé par la décision du Commissaire du gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, a déclaré que cette décision tend à mettre en péril les policiers qui ont réussi à appréhender les présumés coupables.

Par ailleurs, le Président du CNLTP a précisé que l’arrestation de ces personnes impliquées dans le dossier de Kaliko Beach et la libération des 31 victimes représentent une importante avancée dans la poursuite contre la traite des personnes en Haïti. Il plaide en faveur de la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire en vue de l’aboutissement du dossier.

Haïti est classée en Tiers- 3 et occupe la huitième place parmi les pays les plus à risque en matière d’esclavage moderne. Après le passage du séisme du 12 janvier 2010 et de l’ouragan Matthew en octobre 2016, la population haïtienne est devenue beaucoup plus vulnérable à toutes les formes de traite des personnes, a indiqué Dr Thélot.

De son côté, Monsieur Philippe Jean Thomas, membre du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes, a déclaré que, conformément à la mission qui lui est confiée par la Loi du 2 juin 2014, le Comité s’est impliqué dans la prise en charge des victimes de Kaliko Beach. Il veut s’assurer que toutes les procédures ont été respectées dans la poursuite des malfrats qui étaient détenus par la Police Nationale d’Haïti.

Il en a profité pour inviter les autorités haïtiennes et la communauté internationale à apporter leur soutien en vue de combattre la traite des personnes en Haïti.

Intervenant en la circonstance, Fritz Paret et Samir Durek, respectivement actuel et ex-propriétaire de Kaliko Beach, ont nié la responsabilité de l’hôtel dans ce qui s’était produit. Ils se disent prêts à collaborer avec la justice haïtienne en vue de faire la lumière sur ce dossier.

Créé le 2 juin 2014 et installé le 2 décembre 2015, le Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes est composé de 12 membres dont des fonctionnaires de divers ministères, institutions autonomes et des représentant-e-s de la société civile.  Sa mission est de garantir la protection des victimes de traite et d’assurer que les trafiquants soient poursuivis par la justice.

Clinton Foundation Quits Haiti
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