La Fusion et le RNDDH pour le respect des droits de Rony Thimotée

Le Nouvelliste | Publié le : 23 mai 2014 Rony Thimotée

Dans le fond et la forme, des organisations et personnalités de la société ne cessent de dénoncer

l’arrestation de l’activiste politique Rony Thimotée. Le parti politique Fusion appelle les autorités

à respecter la liberté d’expression alors que le RNDDH dénonce « l’appareil judiciaire haïtien

transformé en un outil de persécution politique ».

Arrêté depuis le 17 mai dernier, le dirigeant de l’organisation populaire dénommée FOPARC,

opposant au pouvoir en place, bénéficie du soutien de plusieurs partis politiques et organisations de

la société civile. Dans un communiqué, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dénonce l’arrestation de Rony Timothée et condamne le traitement qui est fait de ce dossier par le pouvoir en place.

Si avec l’arrestation de l’activiste politique la police nationale indique avoir exécuté un mandat d’amener émis par le parquet de Port-au-Prince contre M. Thimotée pour « troubles à l’ordre public et bris de voiture », le RNDDH voit une arrestation arbitraire et brutale. Selon l’organisme de défense des droits humains, Rony Thimotée a été giflé lors de son arrestation.

Ce que la police nationale a démenti. Le RNDDH appelle au respect des droits du militant politique et à sa libération pure et simple s’il se confirme que les accusations sont fantaisistes et politiquement motivées.

« C’est seulement dans le cas de flagrant délit que la loi donne au commissaire du gouvernement compétence pour émettre un mandat d’amener », fait valoir le RNDDH pour qui « l’appareil judiciaire haïtien est transformé en un outil de persécution politique ».

En outre, le RNDDH dénonce le fait que depuis l’arrestation de Rony Thimotée le 17 mai dernier « le militant politique n’a toujours pas comparu devant son juge naturel en violation de la Constitution haïtienne qui prévoit un délai de quarante-huit heures. » Dans la même veine, le Parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (FUSION) dit constater depuis quelque temps des « dérives », chaque jour, plus inquiétantes du pouvoir en place « qui tente sans prendre de gant de réduire les espaces de liberté et en particulier la liberté d’expression en utilisant des méthodes d’un autre temps ». « Toutes les manifestations sont régulièrement dispersées violemment. La FUSION et les démocrates haïtiens qui ont gagné de haute lutte ces droits démocratiques ne laisseront pas des apprentis dictateurs et des nostalgiques de l’ordre anciens’attaquer impunément aux acquis de la démocratie. »

Dans un communiqué, la FUSION condamne énergiquement « les manœuvres d’intimidation de l’exécutif qui a lancé de manière illégale et inconstitutionnelle des mandats contre des dirigeants politiques qui ont appelé à une manifestation pacifique infiltrée par des casseurs qui ont pu opérer sous l’œil de la police sans être inquiétés ».

« En procédant à l’arrestation de Rony Timothée le samedi 17 mai dernier et en l’enfermant jusqu’à l’Arcahaie, l’exécutif croit pouvoir intimider et faire peur à tous ceux qui veulent exercer leur droit d’expression publiquement pour contester le comportement du gouvernement, la corruption, la vassalisation de la justice, les tentatives de prise de contrôle de l’appareil électoral, les attaques contre la démocratie et l’État de droit », dénonce la Fusion.

L’organisation politique fait appel à la vigilance de tous les démocrates, des universitaires, des jeunes, des femmes, des paysans, des sociauxprofessionnels, des gens d’affaires pour constituer un « rempart contre les courants rétrogrades et empêcher ce retour annoncé vers la dictature ».

L’arrestation du militant politique arrive dans un contexte où le pouvoir en place ne jure que par l’organisation des élections cette année. Il faut souligner aussi que les dernières manifestations antigouvernementales à l’initiative du FOPARC et autres organisations de l’opposition politique ont été émaillées de violences.

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