Haïti – Transport aérien : Philippe Bayard et Sunrise Airways, entre critiques et nécessité

Port-au-Prince, 15 septembre 2025 — Présente aujourd’hui dans 11 pays, principalement aux Caraïbes, la compagnie impose des prix records en l’absence de concurrence. Selon des passagers, un aller simple Port-au-Prince–Brésil (4 heures de vol) peut atteindre 1 560 dollars, alors qu’un Brésil–Miami (11 heures) se négocie à 310 dollars, ou encore un Brésil–Saint-Domingue (9 heures) à seulement 215 dollars. Ce déséquilibre alimente la colère, beaucoup estimant que l’espace aérien haïtien est devenu un marché captif où voyager relève d’un luxe.

Interrogé par The Haitian Times, Philippe Bayard a reconnu les difficultés rencontrées par sa compagnie en 2024, marquées par des retards et annulations en série. « Certains ont juré de ne plus jamais prendre Sunrise. Je les comprends. C’était inacceptable. Si je pouvais corriger cela, je le ferais », a-t-il déclaré, tout en soulignant que ces désagréments existent aussi dans les compagnies étrangères.

Sunrise a toutefois repris une place cruciale en novembre 2024, après que la FAA a suspendu les vols américains vers Haïti, à la suite de tirs de gangs sur un avion Spirit. Depuis, la ligne Cap-Haïtien–Miami constitue un lien vital pour la diaspora et les voyageurs. « Je dois réussir parce que beaucoup de gens me disent de continuer. Nous relevons le défi d’établir une compagnie aérienne digne de ce nom en Haïti », a assuré Bayard.

Malgré les critiques, une partie des passagers se dit reconnaissante. « Je remercie cette compagnie car sans elle, personne ne pourrait voyager », confie Pierre Joseph, en attente de son vol pour Miami. Pour lui, Sunrise rend « un grand service à la communauté haïtienne », même si « rien n’est parfait ».

Wilda Dénestant
Vant Bèf Info (VBI)

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