Facilitation de commerce extérieur, Haïti 125e sur 138 e


Dans le rapport du Forum économique mondial sur la facilitation de commerce extérieur présenté le jeudi 3 avril par le Group Croissance, Haïti est classée 125e sur 138 pays. Ce qui peut être considéré comme une bonne nouvelle; Haïti ne se retrouve plus dans le peloton des dix derniers comme d’habitude mais plutôt parmi les quinze derniers, nuance Kesner Pharel.
Ce rapport, a, d’entrée de jeu, clarifié l’économiste, est un dérivé du rapport sur la Compétitivité présenté chaque année par le Forum économique mondial. De nombreux indices, tels l’accès au marché domestique et au marché international, les transactions au niveau des frontières, les infrastructures, à savoir ports et aéroports, et les services qui y sont fournis, ont été pris en compte dans l’établissement de ce document. Le fonctionnement des douanes n’a pas non plus été négligé. Le rapport tient compte de la capacité de l’institution à livrer dans un délai raisonnable les marchandises arrivant ou à expédier par la mer. Ce facteur a une très grande importance compte tenu du poids de la sous-traitance dans notre économie, fait remarquer Kesner Pharel.
La publication de ce document doit être pris très au sérieux, selon l’animateur de l’émission Rendez-vous économique sur Télé Métropole. Le commerce extérieur est fondamental dans le produit intérieur brut (PIB). Il permet, précise-t-il, d’augmenter le PIB, de créer beaucoup plus d’emplois et réduire le taux de chômage et aussi améliorer les conditions de vie de la population. Les pays qui exportent beaucoup plus sont ceux-là qui parviennent à créer chez eux le plus d’emplois, tranche encore M. Pharel. Avec des chiffres d’exportation qui ne dépassent pas les 800 millions de dollars, Haïti importe pour 3.2 milliards de dollars l’an soit deux fois moins par rapport à la Jamaïque et six fois moins en comparaison à la République dominicaine. “Avec une population estimée à 2.7 millions d’habitants et une superficie de 10 000 km2, le pays de Bob Marley exporte pour près de 2 milliards de dollars et importe 6 milliards de dollars de biens chaque année. Les exportations de la République dominicaine, qui est arrivée en 79e position dans le classement du Forum économique mondial devant la Jamaïque, 80e, sont estimées à 9.1 milliards de dollars contre 17.8 milliards de dollars d’importation”, à en croire Kesner Pharel.
Ces deux pays ont obtenu 3.9 et 4.0 respectivement comme moyenne sur 7 contre 3.1 pour Haïti. Conscient des efforts des autorités en vue d’identifier les produits haïtiens à exporter sur le marché international, Kesner Pharel pense qu’il ne suffit pas seulement d’avoir ces produits. “Il faut une vision et la capacité de les placer sur les marchés internationaux. C’est le mariage entre le travail de marketing et la production réelle qui pourra permettre d’atteindre les résultats escomptés”, croit Kesner Pharel. Les obstacles au commerce freinent la reprise économique mondiale. De nombreux gouvernements ne parviennent toujours pas à adopter des réformes parfois évidentes qui pourraient avoir un effet profond sur la croissance et le progrès social, selon le Global Enabling Trade Report 2014, publié le 1er avril par le FEM.
L’indice de facilitation des échanges commerciaux, utilisé dans le rapport, révèle que les grandes économies émergentes du monde rencontrent d’énormes difficultés dans leurs efforts pour faciliter les échanges et passer à un stade supérieur de développement. Parmi les BRIC, la Chine, principal exportateur mondial, se classe en 54e place et devance de peu l’Afrique du Sud (59e position). L’évaluation repose sur l’indice de facilitation des échanges, une méthodologie qui apprécie la mesure dans laquelle les économies possèdent des institutions, des politiques, des infrastructures et des services qui facilitent la libre circulation de marchandises par-delà les frontières et jusqu’à leur destination.
Ces facteurs facilitant les échanges sont organisés en sept piliers : accès aux marchés nationaux; accès aux marchés étrangers ; efficacité et transparence de l’administration aux frontières ; disponibilité et qualité des infrastructures de transport ; disponibilité et qualité des services de transport ; disponibilité et utilisation des TIC et environnement opérationnel.
Au classement général, le Singapour occupe la première place, suivi de Hong Kong, des Pays-Bas. Le Royaume-Uni est 6e, l’Allemagne 10e, le Japon 13e, les Etats-Unis arrivent à la 15e place, la Chine 54e, le Mexique 61e, le Brésil 81e. .

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