Est-ce une nouvelle facon de dire que les Haitienss manquent un chromosome?

Haïti : 3 décennies de retard par rapport à la République dominicaine
Le Nouvelliste | Publier le : 2012-05-28
30 ans. C’est le retard affiché par Haïti face à la République dominicaine, selon le coordonateur spécial du département d’État américain pour Haïti, Thomas Adams, en visite ce week-end à Ottawa sur le dossier d’Haïti.
Thomas Adams, le coordonateur spécial du département d’État américain pour Haïti
« Il faudra patienter trois décennies avant qu’Haïti ne parvienne au statut de « pays à revenu intermédiaire » et se hisser au niveau de son voisin, la République dominicaine », a avancé, le week-end écoulé, le coordonateur spécial du département d’État américain pour Haïti, rapporté par la presse canadienne. Lors de son passage au Canada pour deux journées de rencontres, M. Adams est convaincu qu’Haïti atteindra le niveau de pays à revenu intermédiaire, mais pas avant quelques décennies. « Il n’y a aucune raison pour qu’Haïti ne devienne pas un pays à revenu intermédiaire. Mais puisqu’on part d’aussi loin, il faudra encore entre 25 et 30 ans pour y parvenir, et ce, même s’ils ont une bonne croissance économique», a-t-il expliqué, rappelant toute la complexité des problèmes d’Haïti en faisant référence aux systèmes d’éducation et de santé, au choléra et à la faiblesse des infrastructures. Voulant être réaliste, l’expert américain semble comprendre que le développement d’un pays ne peut pas se faire en un tour de main. « C’est bien d’être réaliste, et cela ne veut pas dire que nous ne faisons pas de progrès année après année. Mais vous ne verrez pas l’Haïti que vous souhaiteriez avant encore un bon moment », a soutenu Thomas Adams, rappelant qu’il y a quarante ans, Haïti avait une légère avance économique sur la République dominicaine, car pas moins de 20 grandes entreprises américaines y avaient établi leurs quartiers généraux pour la région des Caraïbes. Cette estimation sur trois décennies pour qu’Haïti soit un pays à revenu intermédiaire ne devrait pas être perçue, selon le coordonateur spécial pour Haïti, comme un frein pour les pays qui soutiennent financièrement le pays. « Et cela ne devrait pas non plus décourager les investisseurs, qui occupent un rôle central dans la reprise économique à long terme d’Haïti, tant et aussi longtemps que des institutions démocratiques et crédibles y seront instaurées », a ajouté Thomas Adams, identifiant les textiles et l’agriculture ainsi que le tourisme comme l’avenir économique du pays. Les dons de la communauté internationale ne peuvent pas, selon M. Adams, assurer le développement du pays, meurtri par le tremblement de terre de janvier 2010. Le responsable américain fait appel à des capitaux privés pour que le pays puisse se refaire une santé. « Haïti a besoin de capitaux privés. L’argent de tous les donateurs, aussi généreux soient-ils, n’est pas suffisant pour rétablir la santé financière de ce pays», a reconnu, dimanche, l’expert américain dans la capitale du Canada, Ottawa, soulignant que les Etats-Unis et le Canada sont très actifs en matière d’aide à Haïti.
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