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En proposant de piloter la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti, une décision mal perçue par la population, Nairobi a pris un risque politique important. Confrontés sur le terrain à des gangs puissants, les policiers kényans doivent en outre faire face à des retards dans le versement de leurs salaires. La Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), pilotée par le Kenya et déployée en juin 2024 en Haïti, semble passer d’un défi à l’autre après avoir survécu aux obstacles juridiques et logistiques initiaux. Sur le terrain, cette mission onusienne, qui a été créée en octobre 2023 et dont le Kenya a accepté de prendre la tête afin de redorer son image, est confrontée à une situation explosive. La mission est censée aider la police haïtienne à « restaurer la sécurité de base et le contrôle de l’État ». Mais on en est loin. La douzaine de gangs violents qui dirigent de facto le pays et qui contrôlent 85 % de la capitale, Port-au-Prince, ne cessent de gagner du terrain.En interne aussi, les problèmes s’accumulent. Ainsi, il semble que les policiers kényans n’ont pas été payés depuis le mois de septembre. En guise de protestation, une vingtaine d’officiers envoyés en Haïti auraient proposé leur démission, alors que le Kenya a déployé 425 policiers au sein de la MMAS.Ils auraient adressé des lettres de démission au siège des Nations unies en invoquant le non-paiement de trois mois de salaires et d’indemnités. Selon l’agence de presse britannique Reuters, après avoir tenté de démissionner verbalement, trois officiers ont rédigé des lettres de démission dès le mois d’octobre, et quinze autres, parmi lesquels des commandants supérieurs, en novembre.Des informations démenties par la mission onusienne et par les autorités kényanes. « Les informations selon lesquelles des officiers ont proposé de démissionner ne sont pas exactes, tous nos officiers de police en service en Haïti ont été payés jusqu’à la fin du mois d’octobre », a déclaré l’inspecteur général de la police, Douglas Kanja. Dans un démenti de la MMAS, il est indiqué que les officiers ont été payés jusqu’en septembre.
UNE EXPÉDITION MAL PENSÉE
Ces allégations ont également été démenties par le commandant de la force, Daniel Otunge, qui les a qualifiées de « malveillantes et inexactes », alors même que des témoignages faisant état d’insatisfaction et de désaffection se multipliaient sur les médias sociaux. « Les choses ne se sont pas passées aussi bien que nous l’avions prévu. Nous n’avons jamais reçu nos salaires et nos indemnités à temps, et les conditions dans notre camp sont mauvaises car nous manquons de produits de base, y compris de nourriture »,affirme John, un officier de la mission interrogé par Afrique XXI, qui a requis l’anonymat. Selon David, un autre officier contacté par Afrique XXI, les membres de la mission n’ont pas été équipés des armes sophistiquées qui leur avaient été promises. « Les choses ne vont pas bien, le moral est bas et, par conséquent, les gens n’ont pas envie de risquer leur vie en affrontant des criminels », indique-t-il, lui aussi sous le sceau de l’anonymat.#rezolatibonit https://www.facebook.com/share/159eEo935E/?mibextid=WC7FNe
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In Haiti, the Kenyan police between anger and impotence by proposing to pilot the multinational security support mission in Haiti, a decision ill perceived by the population, Nairobi took a significant political risk. Faced with powerful gangs on the ground, Kenyan police officers also face delays in paying their salaries. The Multinational Security Support Mission (MMAS), led by Kenya and deployed in June 2024 in Haiti, seems to move from one challenge to another after surviving the initial legal and logistical obstacles.
On the ground, this UN mission, which was created in October 2023 and of which Kenya has agreed to take the lead in order to restore its image, is faced with an explosive situation. The mission is supposed to help the Haitian police “restore basic security and state control”. But we are far from it. The dozen violent gangs who de facto lead the country and who control 85% of the capital, Port-au-Prince, are constantly gaining ground. Internal also, the problems are accumulating. Thus, it seems that the Kenyan police have not been paid since September. As a protest, about 20 officers sent to Haiti would have proposed their resignation, while Kenya deployed 425 police officers within the MMAS. Non-payment of three months of salaries and allowances. According to the British news agency Reuters, after trying to resign verbally, three officers wrote resignation letters in October, and fifteen others, including senior commanders, in November. Information denied by the UN mission and by the Kenyan authorities. “Information that officers have offered to resign is not accurate, all of our police officers on duty in Haiti were paid until the end of October,” Police Inspector Douglas Kanja said. In a denial of the MMAS, it is indicated that the officers were paid until September. An ill-thought-out expedition These allegations were also denied by the Force Commander Daniel Otunge, who called them “malicious and inaccurate”, even as testimonies of dissatisfaction and disaffection on the social media.
“Things didn’t go as well as we had planned. We have never received our salaries and allowances on time, and the conditions in our camp are bad because we lack basic products, including food,” says John, a mission officer interviewed by Africa XXI, who requested anonymity. According to David, another officer contacted by Africa XXI, the members of the mission were not equipped with the sophisticated weapons promised to them. “Things are not going well, morale is low and, therefore, people do not want to risk their lives by confronting criminals,” he also says, under the seal of anonymity. https://www.facebook.com/share/159eeo935e/?mibextid=wc7fne