DOSSIER GARY CONILLE — CONSTITUTION OU DEMAGOGIE DES INTELLOS : Des parlementaires détenteurs de passeport étranger ou de “Green Card”, peuvent-ils questionner la résidence d’un citoyen haïtien seulement cadre de l’ONU?

September 11, 2011
Je suis toujours contre toute violation de la loi. Je suis embarrassé quand
le débat politique se porte sur un point de droit public d’application
stricte. Car, “Dura lex sed lex.”

Il y a toutefois, les interprétations, le jeu des thèses et des antithèses
qui permettent de chercher de façon élégante à mettre le texte de son coté
ou à le rendre souple. Il n’y a rien de mal si les parties concernées font
valoir des interprétations allant dans le sens de leur intérêt. C’est ce qui
justifie l’existence d’un Tribunal. A ce moment, un juge tranche.

Mais d’abord, je suis contre la démagogie. Dire une chose et faire son
contraire est grave. Dire une chose alors qu’on sait pertinemment qu’elle
est loin de la réalité, qu’elle n’est pas faisable, pose un problème de
blocage continu. Ce comportement est à la base de tous nos problèmes. Nous
posons mal les questions, nous analysons mal les situations, et nous sortons
toujours avec des conclusions partisanes qui enfoncent le pays dans la boue.

Nous parlons de respect de l’article 157 de la Constitution de 1987.

Qu’en est-il des autres articles que nous violons chaque jour? Comment
expliquer que des soldats étrangers soient sur le sol national? Les
élections anticonstitutionnelles avec un Conseil Électoral Provisoire?
Peut-on respecter la Constitution à moitié quand cela va dans le sens de nos
intérêts partisans?

Des Sénateurs et des Députés détenteurs de passeport étranger ou de “Green
Card”, résidents en Amérique du Nord, peuvent-ils questionner la résidence
du citoyen haïtien sans “Green Card” qui n’a commis que le “crime” de
chercher du travail dans une organisation internationale?

Le principe résidence inscrit dans l’article 157 de la Constitution visait à
avoir des Premiers Ministres bien imbus de la situation du pays.

Au temps de Bill Clinton, Dr Garry Conille n’est-il pas membre de ce petit
monde qui maîtrise les grands dossiers du pays?

De plus, au temps de l’internet, il n’est pas nécessaire qu’une personne
réside dans le pays pour qu’elle puisse suivre l’actualité et les grands
dossiers. La France, n’a t-elle pas fait de Christine Lagarde qui a
travaillé toute sa vie à Chicago, Ministre de l’Economie et des Finances?
Elle a même fait d’elle, Directrice du FMI (Fonds Monétaire International) :
Première femme Directeur du Fonds. Les dirigeants sérieux dans les pays
sérieux voient un avantage dans l’expérience des expatriés : L’Inde, la
Chine, l’Europe, les pays émergeants misent sur l’accumulation de savoir et
de savoir-faire de leurs ressortissants.

Nous sommes à l’ère de la globalisation i.e. de la circulation des biens et
des personnes. Aujourd’hui le monde est un Grand village. Haïti défend la
libre circulation de ces citoyens dans l’espace Caricom.

Alors, les observateurs internationaux peuvent nous trouver ridicules et
archaïques d’interpréter la RESIDENCE dans le sens littéral. Et quand cette
interprétation vient de personnalités ayant vécu à l’étranger, on peut se
demander quelle est l’utilité des voyages d’étude pour Haïti.

Je vois des gens critiquer le Président Michel Joseph Martelly parce qu’il
donne trop d’espace à Bill Clinton, parce qu’il fait de l’International son
allié stratégique, parce qu’il travaille avec la CIRH.

Que pouvait-il faire quand les nationaux prétentieux, précieux ridicules,
refusent systématiquement de reconnaître son droit de diriger le Pays. La
stratégie de blocage était publique. Les intellos de la classe moyenne ont
donné un blanc seing à des parlementaires qui rejetaient toute désignation
d’un nouveau Premier Ministre. Des parlementaires réputés corrompus pour
leurs pratiques immorales et vénales ont été réhabilités par des directeurs
d’opinion qui faisaient du Président le seul responsable du blocage du pays.
Ces parlementaires s’amusaient à annoncer sur les ondes qu’ils comptaient
rejeter toute proposition du Chef de l’Etat s’il refuse la CONTINUITE.

Durant, environ 120 jours nous avons vu la manifestation de la résistance du
statu quo neoféodal à travers les médias, le silence complice et
encourageant de la société civile et des partis politiques. Le sabotage de
la prestation de serment de Michel Martelly (coupure d’électricité
programmée au Parlement), les jets de pierres au Cap-Haitien, les réunions
subversives dans le Plateau Central entre 6 Sénateurs Aristidiens, la
campagne médiatique mensongère de Moise Jean-Charles, les actes de sabotage
contre la Cathédrale du Cap-Haitien et la recrudescence du banditisme
politiquement téléguidé sont autant d’actes orchestrés par ceux qui
comptaient déstabiliser le pays. Les comptes-rendus de multiples réunions
organisées à travers le pays révèlent les consignes suivant: Martelly ne
restera pas au pouvoir. Il va être renversé. Préparez-vous à assumer le
pouvoir.

Alors, qu’est ce qu’on peut reprocher au Chef de l’Etat s’il cherche à
gouverner et à respecter ses promesses électorales en s’appuyant sur les
forces qui veulent l’accompagner dans ses objectifs? C’est aux intellos
irréalistes de tirer les leçons de leur comportement ridicule. Le Chef de
l’Etat ne pouvait pas rester comme un condamné à mort attendant sa
pendaison. L’extrémisme et la corruption rendent inabordables les acteurs
politiques haïtiens.

A ceux qui utilisent le nationalisme chauvin pour critiquer les manœuvres du
Président Martelly nous disons:

1- Où étiez-vous quand les Parlementaires du GPR avaient rejeté Daniel
Gérard Rouzier parce qu’il proposait de faire du CIRH une entité entre
haïtiens pour la reconstruction et de renégocier les contrats passés avec
des compagnies dominicaines contre les intérêts d’Haïti?

2- Où étiez-vous quand les 16 Sénateurs avaient rejeté Bernard Gousse, un
ancien Ministre compétent, courageux, un patriote convaincu qui a eu la
force de caractère nécessaire pour rappeler à un Diplomate Américain les
limites de ses interventions en Haïti tout en lui montrant la sortie de son
bureau?

3- Où étiez-vous quand le Président Martelly cherchait à adopter une
décision de volonté nationale autonome?

Vous étiez tous là, attendant en silence sa perte dans une logique primaire
d’orgueil de mauvais perdants. Nou tap veye zin! Nou tap tann rèl lakay
Makorèl!

Aujourd’hui, Taisez-vous!

Vous n’avez aucune leçon à donner, on n’attend aucune critique crédible de
vous quand le Chef de l’Etat cherche des voies et moyens pour satisfaire les
besoins de la population. La nature à horreur du vide, c’est normal que
Clinton et la communauté internationale cherchent à exploiter la bonne foi
du Président Martelly qui leur offre une chance de réussir leur mission en
Haïti.

Si vous êtes assez incapables pour ne pas voir le bon coté de l’homme
fougueux, déterminé et obsédé à respecter ses promesses en faveur de la
population, ayez le courage de tirer les conséquences de votre étroitesse
d’esprit. Continuez d’attendre en silence son échec. Mais, faites nous grâce
de vos phrases nationalistes et chauvinistes.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti

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