DE PRESSE POUR PUBLICATION

12 JANVIER 2023

Dans un point de presse tenu dans la capitale haïtienne, En Avant a fixé sa position par rapport à la crise et les  discussions en cours pour un accord politique devant baliser la transition. En cette date marquant le 13e an niversaire du tremblement de terre dévastateur de 2010, le Coordonnateur National de EN AVANT Jerry Tardieu  a insisté sur l’obligation de « réparer » Haïti et de préparer les haïtiens aux calamités naturelles qui sont iné vitables. Tardieu précise que, par contre, les haïtiens peuvent éviter désordre politique, combattre le chaos  et résoudre l’insécurité s’ils mettent ensemble leur volonté et leur compétence. Pour cela, martèle-t-il, il faut  un sommet politique qui pourrait s’inspirer des formules à succès déjà expérimentés dans certains pays en  crise. Entouré des dirigeants du parti, Tardieu s’est dit confiant que 2023 peut amener une lueur d’espoir. « Il  faut mettre fin à la formule du « PASE SIYEN » pour réaliser une conférence politique organisée dans les règles  de l’art avec un protocole républicain et solennel à la dimension de la crise » dixit Jerry Tardieu.  

Depuis 1986, Haïti se retrouve dans une spirale infernale. La difficile transition démocratique s’est caractéri sée par la destruction des institutions, la régression économique, la misère des familles, la criminalité, la vio lence bref un véritable chaos. Aujourd’hui la détérioration de la société haïtienne est totale. Un pays sans élu,  véritable désert. Haïti n’est plus une république mais un cimetière à ciel ouvert, avec un peuple qui souffre, un  État failli, des familles aux abois. Une police dépassée par la multiplication des bandes armées.  

Depuis 2020, Haïti est sorti de l’ordre constitutionnel démocratique. Pour un retour à la légalité, seul le consensus  politique prévaut. Cette compréhension n’est pas nouvelle pour EN AVANT qui n’a jamais cessé d’encourager un  consensus suffisant. C’est la position intelligente, lucide, patriotique que commande l’intérêt général.  

A ce propos, EN AVANT salue la position des uns et des autres qui ont abordé le problème à leurs façons. Leur  divergence est normale. Elle participe même de la vitalité de la démocratie. EN AVANT n’a pas de préjugés par  rapport aux différents accords : l’accord Montana, l’accord du 11 septembre 2021, l’accord de Louisiane, l’ac cord Pen–Montana, l’accord du 21 décembre, le dernier né de la série. Cette profusion d’accords témoigne  d’une société qui se recherche. Mais la réalité est têtue. Aucun de ces accords n’est parvenu à obtenir une  légitimité suffisante tandis que, dans l’intervalle, Haïti continue à dépérir. Aujourd’hui Il y a un choix à faire  entre les lamentations quotidiennes favorisant le statu quo et l’effort d’un vrai dialogue national qui nous  permette de sortir de la crise.  

En Avant encourage la tenue d’un sommet politique entre les signataires du 21 décembre et les forces natio nales qui n’ont pas signé. L’accord du 21 décembre peut être considéré comme un premier round de discus sions, et le sommet politique devrait être organisé dans des conditions qui tiennent compte des principes  républicains et qui s’inspire des formules à succès déjà expérimentés dans certains pays.  

POUR CHANGER HAÏTI ENSEMBLE 

Nous déconseillons la formule du PASE SIYEN qui ne correspond pas à la dimension du problème haïtien. Elle  parait chiche et maigre. Le pays a déjà perdu 17 mois. Il y a une décision à prendre et celle-ci réclame la grande  implication. C’est pourquoi EN AVANT qui n’a pas signé l’accord du 21 décembre insiste sur la nécessité de ce  sommet qui devrait être organisé autour quatre grands thèmes  

1-LA QUESTION DE LA GOUVERNANCE  

– Le principe de la formation d’un nouveau gouvernement formé de personnalités crédibles et en dehors de  toutes appartenances politiques. Technocrates intègres au-dessus du conflit. Le gouvernement de transi tion doit inspirer confiance. Le rôle essentiel de ce gouvernement qui devrait être (selon nous) est d’organi 

ser des élections. Celui des partis politiques est de veiller à la mise en place des mesures et dispositions les  plus efficaces pour avoir de bonnes élections dans des conditions sécuritaires acceptables.  

– La forme de la gouvernance c’est à dire l’option du bicéphale, du monocéphalisme ou une formule mitoyenne  qui est celle d’un Haut Conseil de Transition au-dessus d’un conseil des ministres. Il faut un vrai débat au tour de ses trois formules pour trancher. La décision à retenir doit bénéficier d’une légitimité qui ne peut  sortir que d’un sommet politique.  

2-LA QUESTION SÉCURITAIRE 

Un tel forum serait l’espace idéal pour discuter des termes de références de l’assistance à obtenir de la com munauté internationale. Au cours du sommet, les haïtiens entre eux dégageraient une compréhension com mune de la menace sécuritaire et de la crise humanitaire. C’est la meilleure façon de construire une position  haïtienne par rapport à la crise, ce qui nous rendrait plus apte et habile à discuter avec la communauté inter nationale.  

3-LA QUESTION ÉLECTORALE  

En tout et pour tout, le rôle du gouvernement de transition est d’organiser les élections. Donc il faut discuter  et s’entendre sur les fondamentaux qui rendront possible de bonnes élections (Quel système électoral ? quel  découpage électoral ? Quel financement électoral ? Quel financement pour les partis politiques ? Quel conten tieux électoral ? Quid de l’évaluation du système DERMALOG ? Quid du droit de vote des haïtiens de la diaspora  ? Quid des secteurs habilités à désigner un membre au CEP ? Quid du calendrier électoral ?  

4-LA QUESTION CONSTITUTIONNELLE  

Le débat sur l’opportunité d’un toilettage minimal de la constitution doit être de mise. S’il est évident que  la polarisation actuelle n’est pas propice à une réforme en profondeur, il n’en demeure pas moins vrai qu’il  pourrait y avoir consensus sur certaines révisions nécessaires (les mandats des élus, la participation de la  diaspora, la question de décharge, etc)  

POUR CHANGER HAÏTI ENSEMBLE 

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