COMPRENDRE LA TRANSITION HAITIENNE ACTUELLE

Fevrier 25, 2016

L’actuelle transition politique haïtienne a cette particularité qu’elle n’est pas née d’un renversement de pouvoir par des forces civiles ou militaires. Le Président Michel j. Martelly a boucle son mandat constitutionnel de cinq années et a transmis le pouvoir, selon les termes de l’Accord du 5 Février, au Parlement. L’incapacité du Conseil Electoral Provisoire à mener à terme le processus électoral n’a pas permis à un président élu de passer le pouvoir a un président légitimement élu, comme l’exige la Constitution.


Le cas le plus récent, présentant la même spécificité, remonte à 1956, qui a vu la fin du mandat du General Paul E. Magloire et l’ouverture d’une période de transition fort mouvementée, trainant son lot de cadavres, de grevés générales, de luttes et de divisions sociales.


Allons-nous emprunter les mêmes chemins, avec en prime d’élections, un Président métamorphose, éduque par les péripéties et actes antidémocratiques de la transition?


Bien que l’inscription d’Haïti dans l’espace mondial démocratique est une réalité, que l’éveil du peuple à la démocratie ne laisse aucun avenir au despotisme élu, il y a lieu de tirer des leçons du passe et de veiller à la réussite de l’actuelle transition. En référence, limitons nous a deux faits, on ne peut plus inquiétants quant à leurs incidences sur la réussite de l’actuelle transition démocratique:


Le premier renvoie à la déclaration du Président Provisoire Jocelerme Privert, selon laquelle” le pays est dans une situation financière chaotique’ ‘L’analogie est tentante. Chaos financier et chaos politique et social vont ensemble, en règle générale. Au plus presse, le Ministre des Finances, Wilson Laleau, a rétabli les faits et fait la lumière sur l’état de sante de l’économie. Bien plus en forme que durant les 20 dernières années, et au bilan de réalisations mieux note et cote. Mais le Ministre Laleau doit, sans le moindre doute, se persuader que, par-delà sa personne et sa gestion, l’objectif à atteindre est Jovenel Moise, son élimination du second tour des élections.

L’analogie ne s’arrête pas là. Car l’histoire révèle que l’acte premier, capital, des transitions qui ne veulent pas finir, s’ouvrent avec la critique, généralement empressée, non documentée, partisane du Ministère des Finances et de leur titulaire. En 1956, ce fut Clement Jumelle. Ajour hui, c’est Wilson Laleau. Bien que déjà décerne a l’ex-Premier Ministre Laurent S. Lamothe, le gros lot de 5 milliards de dollars-conversion équivalente des 5 milliards de gourdes prétendument détournes par Clement Jumelle-ne tardera pas à lui être donne en cadeau. Un peu de patience. A chaque heure de la transition ses années d’accusations injustifiées et intéressées, destinées à alimenter la chasse aux sorcières à venir.


Le second fait, aussi, sinon pus inquiétant que le précèdent, se traduit par la délimitation et la présence de ce que certains chefs de groupes ou de groupuscules, même de partis ou d’associations de la société civile, qualifient de Camp démocratique. Bien entendu, le camp démocratique regroupe une catégorie de politiciens qui, eux-mêmes, sont les uniques représentants du régime démocratiquement tant que tels, ils ont droit d’exclusion sur tous les autres. Sans aucun doute, Staline est passe par la et a donné son enseignement sur la science de bâtir le totalitarisme, sous le couvert de la promotion du libéralisme et de la démocratie. Ses élevés sont en pleine action et font démonstration de leur talent à nager dans les eaux troubles de la transition.


Il n’est pas nécessaire de multiplier les exemples, ni de s’attarder aux temps passes. La Transition actuelle est mal partie. Les résurgences de la Gouvernance Totalitaire se font jour. Elles menacent les acquis de la construction démocratique. Plus que jamais, les citoyens et citoyennes, attaches aux idéaux et pratiques de la Constitution, doivent faire entendre leurs voix et se faire les défenseurs de l’Etat de droit démocratique haïtien.



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