Le Nouvelliste | Publi�  le :15 octobre  2013
Louis-Joseph Olivier  ljosepholivier@gmail.com
La justice haïtienne a procédé mardi à l’arrestation  de l’homme d’affaires Philippe Victor Chatelain, dans le cadre de l’enquête sur  la contrebande menée au sein de l’Administration générale des douanes toujours  paralysée par la grève des agents de douane. Le directeur de la compagnie  Chatelain cargo service, Philipe Victor Chatelain, a été interpelé mardi dans la  mi-journée. Selon des informations relayées par plusieurs médias, l’homme  d’affaires qui devrait comparaître devant le parquet de Port-au-Prince peu après  son arrestation, est poursuivi dans le cadre de l’enquête sur la corruption et  la contrebande initiée à la douane de Port-au-Prince. M. Chatelain est en effet  la quatrième personne écrouée dans le cadre de cette affaire après  l’incarcération de trois agents douaniers sur l’ordre du commissaire du  gouvernement de Port-au-Prince, Me Francisco René. Les douaniers, mécontents de  l’incarcération de leurs collègues, ont entamé depuis vendredi un mouvement de  grève paralysant ainsi les activités d’importation de marchandises dans la  capitale et plusieurs autres villes du pays. Ces agents regroupés au sein de  l’association des douaniers haïtiens, réclament désormais le départ du directeur  général, Fresnel Jean Baptiste de la tête de l’institution. Le mouvement de  grève des douaniers était maintenu ce mardi, enchaînant d’un coup avec une  troisième journée de dysfonctionnement au sein de l’administration douanière  déchirée par cette enquête sur la corruption et la contrebande.
Louis-Joseph  Olivier ljosepholivier@gmail.com
Un troisième douanier sous les verrous, la douane est au  point mort
Le Nouvelliste | Publi�  le :14 octobre  2013
Louis-joseph Olivier  ljosepholivier@gmail.com
Les douaniers de Port-au-Prince n’étaient pas à leur poste de  travail lundi. Tôt dans la matinée, ils ont entamé un arrêt de travail pour  protester contre l’incarcération de deux de leurs collègues vendredi. Un  mouvement de protestation qui a gagné en ampleur après l’arrestation d’un  troisième douanier au cours de la matinée. Les protestataires exigent le renvoi  du directeur général de l’institution douanière.
Il est à peine 13 heures. Un groupe de douaniers  plient bagages et rentrent à la maison. « Bonjour monsieur, la douane ne  travaille pas aujourd’hui. Les services sont fermés depuis vendredi »,  s’empresse de nous lancer l’un des agents de sécurité postés à la barrière  principale du bureau de la douane de Port-au-Prince. Fait inhabituel, ces agents  ne sont plus les seuls à assurer la sécurité des lieux. Une patrouille de  l’Unité départementale de maintien de l’ordre est présente depuis vendredi dans  la cour de la douane. L’arrestation vendredi de deux douaniers est à l’origine  de cette paralysie soudaine des services douaniers. Au lieu de diminuer, la  tension a augmenté au sein de l’administration des douanes après l’arrestation  d’un troisième douanier dans la matinée de lundi. Le mouvement de protestation,  qui a débuté à Port-au-Prince, semble maintenant gagner les villes de province.  « Tous les douaniers du pays ont cessé de travailler, tout est au point mort et  la grève est jusque-là observée à 100% », martèle Nelson Michelson, le  porte-parole de l’Association des douaniers haïtiens (ADH). Lundi, après qu’on  eut appris l’arrestation d’un troisième douanier, la colère a augmenté d’un  cran. Dans la cour, l’atmosphère n’est manifestement pas au travail en ce  premier jour de la semaine. Dans les différents coins, des groupes d’employés  discutent avec animation de la situation. Certains ne peuvent cacher leur colère  et leur frustration face à l’actuelle administration. Les douaniers en grève  accusent principalement leur directeur général, Fresnel Jean- Baptiste. Des  slogans hostiles au DG sont visibles un peu partout sur les murs. « Le  comportement du directeur Fresnel Jean-Baptiste relève de l’arbitraire, nous  exigeons son départ sans condition », s’insurge Nelson Michelson. Les douaniers,  qui en étaient lundi à leur deuxième journée de grève, n’entendent pas s’arrêter  là. Mais ils n’ont cependant pas fait état des moyens qu’ils entendent utiliser  pour obtenir le départ de monsieur Jean-Baptiste. « Si le directeur général veut  lutter contre la contrebande et la corruption, nous n’avons aucun problème avec  ça. Contrairement à ce que prétend M. Jean-Baptiste, il y a bon nombre de ses  collaborateurs immédiats qui sont impliqués dans la corruption. Il faudrait  qu’il se débarrasse d’abord de ces éléments ! » En effet, après l’arrestation,  vendredi, de deux chefs de service dans la Division de traitement des  marchandises, un troisième cadre de l’administration, Vanel Pierre-Louis, a été  arrêté, lundi, par le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Francisco  René. Les protestataires dénoncent les procédés utilisés par le numéro un de  l’administration douanière, arguant qu’il existe une procédure à suivre avant  que l’administration ne mette un douanier à la disposition de la justice. Avant  de livrer un douanier à la justice, il faudrait qu’il y ait d’abord une enquête  interne effectuée par le bureau du contentieux de l’administration douanière. A  la fin de cette enquête, ce bureau dresse un procès-verbal, et en fonction de ce  procès-verbal, la direction de la douane fait appel à la justice. Selon les  explications fournies par le porte-parole de l’association des douaniers  haïtiens, cette procédure n’aurait pas été respectée par le directeur général.  Une situation qui paralyse les activités d’importation et entraîne une  diminution des recettes de l’Etat. « L’Etat perd de ses recettes à cause du  comportement du DG, nous ne voulons plus travailler avec lui; aujourd’hui il est  un général sans troupe », a martelé un douanier qui protestait contre l’attitude  de son directeur. Pour conclure il affirme: « Notre arrêt de travail est  définitif, jusqu’au renvoi de M. Jean-Baptiste qui a violé le droit de nos  collègues douaniers»,
Louis-joseph  Olivier ljosepholivier@gmail.com
 
