La coopération française a déjà décaissé plus de 60 millions de dollars américains depuis 2005 en vue d’assurer la sécurité alimentaire des Haïtiens. Paradoxalement la situation se détériore de jour en jour. Les derniers rapports font état d’environ 1,5 millions de citoyens haïtiens qui vivent aujourd’hui dans l’insécurité alimentaire.
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La coopération française a déjà décaissé plus de 60 millions de dollars américains depuis 2005 en vue d’assurer la sécurité alimentaire des Haïtiens. Paradoxalement la situation se détériore de jour en jour. Les derniers rapports font état d’environ 1,5 millions de citoyens haïtiens qui vivent aujourd’hui dans l’insécurité alimentaire.
Ce constat a été fait par Dominique Delpuech, chargé d’affaires de l’ambassade de France en Haïti, au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi 14 avril 2013 dans les locaux de l’institution à la rue Capois – centre de Port-au-Prince -, pour présenter le bilan de la contribution de son pays au renforcement de l’agriculture haïtienne. Pour changer le statu quo, le chargé d’affaires invite les autorités haïtiennes à aménager particulièrement les bassins versants, à soutenir l’agriculture dans les plaines, à promouvoir la structuration de la filière agricole, à répondre à l’urgence de l’aide alimentaire et le programme d’achats locaux. La France a déjà procédé en ce sens en encourageant les investissements dans les mornes pour produire des revenus. Cela, soutient-il, vise à fixer la majorité de la population à la campagne. Les autorités françaises, a-t-il indiqué, ont réitéré leur volonté de poursuivre le travail engagé dans les plaines en vue de parvenir à une production plus intensive. Cette démarche contribuera à freiner l’exode rural. Revoir la stratégie En outre, selon M. Delpuech, il faudrait œuvrer à la structuration de la filière agricole en renforçant les Organisations professionnelles de l’agriculture (OPA) et anticiper les crises alimentaires en participant au Programme alimentaire mondial. Monsieur Delpuech a, par ailleurs, rappelé que cette dégradation de la situation résulte de la crise de la production agricole à laquelle sont confrontés les producteurs agricoles haitiens. Depuis 1986, l’abaissement des tarifs douaniers a exposé Haïti à la concurrence internationale. Ce changement a fait chuter les prix des produits agricoles du pays de 15 % lors des 15 dernières années. Dans l’objectif de se recapitaliser pour faire face à la crise de l’agriculture, les cultivateurs haïtiens, s’adonnent entre autres à la coupe des arbres, la vente du bétail reproductif, l’achat de nourriture à crédit, la mise en domesticité de leurs enfants comme des stratégies de survie, explique-t-il. La production agricole du pays couvre seulement 43 % des besoins nationaux et progresse moins vite. Alors que la population croit à un rythme exponentiel, déplore M. Delpuech. La population d’Haïti est estimée à plus de 10 millions d’habitants. Elle fait partie des pays les plus pauvres du monde. Plus de 70 % de sa population vit en situation de pauvreté avec moins de 2 dollars américains par jour. Et près de 50 % sont en situation d’extrême pauvreté. |
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Reynold Aris
arisreynold@yahoo.fr |