Fevrier 1, 2016
La démocratie haïtienne, en l’état actuel, inspire les plus grandes inquiétudes. Troquant l’universalité des droits et des devoirs, le pluralisme politique et les principes sacro-saints de légalité et de légitimité pour la quête singulière d’un RASSEMBL EUR, les co-dépositaires de la souveraineté nationale, en l’occurrence, l’Exécutif et le Législatif, ont choisi de faire de l’État de Droit un DEZAFI JURIDIQUE, c’est à dire un lieu de NON-DROIT ELECTORAL.
De quel mal endémique souffre ce pays, pour que ses dirigeants, à des niveaux aussi responsables, en arrivent à des décisions et scénario de gouvernance si proches de la démence?
Le refus historique, séquelles de l’esclavage et de la colonisation, de considérer l’autre comme YON MOUN TANKOU TOUT MOUN, sera-t-il à l’origine de cette dérive suicidaire?
Comment, en effet comprendre le choix de la mise à l’écart de la Constitution, a mère des lois, et sa substitution à un BARBACO LEGISLATIF, en attente du grand chambellan RASSEMBLEUR?
On est en transition. N’est-ce pas le moment privilégier de jouer avec l’histoire, pour ne pas dire avec la vie des gens? En pays légendaire de comédiens, est-il surprenant de jouer à la comédie?
On est en transition. Les archives de l’histoire enregistrent la BAMBOCHE DEMOCRATIQUE. Suivie de l’Opération Bagdad. Précédés par les mitrailles de Anthonio Thompson Kébreau, l’Occupation Américaine de 1915,les sanglants mois de Décembre 1888 et d’Aout 1889,la tragédie des conspirations et levées de mouvements insurrectionnels, la scission de 1806…
Autant de moments de la transition qui n’en finit pas, transition ouverte avec l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, le Fondateur et que le régime démocratique, voté par le peuple Haïtien en 1987,s’évertue à fermer avec le concours des démocrates de l’intérieur et de l’extérieur.
N’est-ce pas l’occasion de rappeler que, de Rassembleur, il n’y a eu qu’un dans l’histoire d’Haïti: c’est Dessalines, secondé par Pétion, en ce 18 Mai capital du CONGRÉS DE L’ARCAHAIE 1803.
Quel que soit son profil, sa profession, ses antécédents, le RASSEMBLEUR qui naitra des œuvres du Parlement, des partis politiques et de l’Exécutif, ne peut être qu’un imposteur, pis un facteur de turbulences et de guerres civiles. Ce, peut-être, bien qu’animé de la meilleure bonne volonté de bien faire.
Car, le Rassembleur, pour unifier, doit disposer des éléments de programmes des différentes parties et des divers partis.
Où sont-ils?
On les cherche désespérément.
Le Rassembleur, pour intégrer et aller de l’avant, a besoin de leaders dont les actes sont en harmonie avec les luttes menées en vue de la satisfaction des besoins du peuple?
Où les trouver?
D’appartenance idéologique libérale, social-démocrate, populiste, de droite ou de gauche, socialiste, ils disent tous la mémé chose, selon qu’ils sont dans l’opposition ou le pouvoir.
Alors, de quelle saison sera le parler et les orientations de ce Rassembleur? D’autant que, selon les termes de son profil, il ne doit être ni à droite, ni à gauche. Mais soit-il, le Rassembleur que le Centre Politique, s’il faut vraiment le dénicher, il est conseillé de se poster aux carrefours des manifestations périodiques, qui revendiquent LEUR PART DE TRANSITION. Pour ne pas dire, leur part de gâteau…
SAK SANBLE, RASANBLE!SAK PA SANBLE, KANPE LWEN!
On est en pleine catégorie physiologique. Donc, pas trop loin des ressentiments, du racisme, des préjugés, des luttes de pouvoirs, des coups bas, des injustices, bref de la loi du plus fort…Pas trop loin d’un passé, fait de transitions qui se refusent à mourir pour que se développent de nouvelles conditions de vie, dans un État de Droit fort et durable.
Sommes-nous devenus fous pour troquer la seule référence de paix,la seule garantie de la permanence des liens sociaux et de solidarité, qu’est la CONSTITUTION DE 1987,pour nous consacrer à la quête suicidaire d’un insolite Rassembleur, porteur, malgré lui et, peut-être tous les autres, de toutes les résurgences anti-démocratiques de notre histoire.
Assurément, nous pouvons faire mieux. Rien qu’en ayant une pensée pour ce peuple, ses femmes, ses hommes, ses enfants qui en ont assez de souffrir et aspirent à de meilleures conditions de vie.