En Haïti, l’épidémie de choléra qui frappe le pays depuis la mi-octobre pourrait rapidement se propager, selon l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), une émanation de l’OMS. Près de 600 décès ont été enregistrés et plus de 9 000 personnes ont été hospitalisées, selon un dernier bilan. Et pour la première fois, 73 cas de choléra isolés ont été recensés à Port-au-prince, la capitale, où des dizaines de milliers de sinistrés du séisme du 12 janvier vivent dans une promiscuité favorable à la propagation de la maladie.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Plusieurs cas de choléra avaient déjà été enregistrés dans la capitale, mais il s’agissait de personnes qui s’étaient déplacées depuis le département où coule le fleuve contaminé.

Or lundi, un enfant de trois ans qui n’est jamais sorti du quartier de Cité Soleil a dû être soigné pour la maladie. Dans ce bidonville qui compte environ 800 000 habitants, déjà une personne est morte du choléra et une centaine d’autres souffrant de diarrhée sont hospitalisées.

Les conditions d’hygiène catastrophiques à Cité Soleil sont telles que le choléra peut se propager très rapidement et s’installer dans la durée.

Ainsi, dans l’aire métropolitaine près de la moitié des habitants vivent depuis bientôt dix mois dans des camps. Les autorités sanitaires et les ONG se mobilisent donc, mais elles affirment que la situation dépasse désormais la simple compétence du ministère de la Santé.

On parle aujourd’hui d’un problème de sécurité nationale. Tous les acteurs étatiques doivent se mobiliser. L’inquiétude s’accroit dans le pays mais aussi sur la scène internationale. L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a tenu mardi 9 novembre une réunion à ce sujet à Washington et selon ses projections, si l’épidémie continue pendant plusieurs années, Haïti pourrait faire face à quelque 270 000 cas.