Massacre dans les quartiers populaires

Massacre dans les quartiers populaires; kidnapping (Raphaelle Montas et d’autres); viols d’étudiantes (à l’Université Quisqueya  par exemple où je termine des cours à 7 hres 30, justement ) ; attaques de paisibles citoyens…

La terreur… Le deuil…

Après cette cascade de drames du mois de mai – notamment l’assassinat par 7 balles d’un collègue Ingénieur, Alix Gaillard dont je me remets à peine – je viens de vivre un tragique moment :

En chemin vers Port-au-Prince sur la Nationale 2, notre voiture a failli heurter une chose informe : un amas de chair carbonisé. Un être humain sacrifié, brûlé vif étalé au beau milieu de la chaussée et reconnaissable seulement par un bout de pied et quelques oripeaux crasseux.

À côté, la vie se déroule comme si personne n’avait rien remarqué . Chak moun ap regle zafè yo. Sans état d’âme.

Peu importe la cause de cette immolation. Un voleur ? Certaines de ces barbaries ne sont que réponse à l’impunité, à l’Etat fantoche.

Désir de vengeance.
Rage de tuer.
Non respect de la vie.
Totale banalisation de la mort.

Nous sommes en train de perdre toute sensibilité humaine, toute humanité. Il est même question de canibalisme…

L’horreur en toute démesure…

Quel argument contre l’attribut de “pays de merde”? Quoiqu’il n’est de merde que ces dirigeants voyous qui s’enrichissent avec safreté. Sans rien accomplir de leur mission.

En 2003 je titrais un article : “Rendez-moi mon âme !” Aujourd’hui, j’ai envie de dire : “Rendez-moi mon peuple !”

Encore sous le choc, j’ai tenté d’alerter certaines autorités. Pas de réponse.

J’ai dû recourir à une radio à large écoute, la Radio Kiskeya, pour témoigner de la scène effarante qui s’est imposée à moi et dénoncer cette situation révoltante. Tout en saisissant l’occasion pour dire à la majorité qui se tait que nous payons la complicité de son silence !

Réveille-toi, toi qui te réfugie dans l’illusion du confort, avant d’être toi-même victime de ta lâcheté.

Cesse d’être résigné !

Lève-toi et marche !

Les bandits légaux ont fait main basse sur Ayiti.

Léve-toi et marche, enfin !!!

Ginette Chérubin

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