Haïti: La commission sénatoriale chargée d’éclaircir les zones d’ombre de la falsification du texte amendé de la Constitution de 1987 a démarré, jeudi, une série d’auditions qui pourraient remonter jusqu’à l’ancien président René Préval. « Une correspondance sera bientôt adressée à l’ancien chef de l’Etat », a annoncé le sénateur Joseph Lambert, membre de la commission d’enquête spéciale. Aucune piste ne sera négligée, a fait savoir le parlementaire en marge d’une première audition menée au salon diplomatique du Grand Corps.

Les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, respectivement Jean Rodolphe Joazile et Saurel Jacinthe, seront également interrogés par la commission spéciale diligentée par l’Assemblée des sénateurs. Le directeur des Presses nationales, Wilhems Edouard, ainsi que le sénateur Jocelerme Privert sont également ciblés par la commission pour tenter de fixer les responsabilités dans la version erronée de l’amendement constitutionnel publiée la veille de la passation des pouvoirs entre René Préval et Michel Martelly. Ce dernier a convenu de remettre en application la Constitution de 1987 après une vaine tentative du bureau de l’Assemblée nationale de faire publier dans Le Moniteur, journal officiel du pays, de texte authentique voté le 9 mai dernier.

Les membres de la commission présidée par la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile se sont mis d’accord sur les modalités de travail. Ils ont également élaboré un questionnaire et fixé une échéance pour soumettre un rapport à l’Assemblée d’ici à la semaine prochaine.

Pas moins de huit articles ont été manipulés dans le document publié au dernier jour de l’ancienne présidence de René Préval. Les articles manipulés traitent particulièrement du vote de censure que le Parlement pourra prendre contre un chef de gouvernement. Les mandats des députés, sénateurs et élus locaux ont été littéralement modifiés.