Le PNUD exige des redditions de comptes au CPT, au comité de pilotage et au VDH

Juno7

Le 20 novembre dernier, le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Haïti, Xavier Michon, a adressé une correspondance formelle à la secrétaire générale du Conseil présidentiel de transition (CPT), Marie Elizabeth Régine Joseph Haddad. Dans cette lettre, il exige que soit remis, au plus tard le 30 novembre 2025, un rapport détaillé concernant le décaissement de 800 000 dollars américains et de 50 millions de gourdes. Ces fonds avaient été alloués dans le cadre du contrat signé entre le Comité de Pilotage et le Volontariat pour le Développement d’Haïti (VDH), gestionnaire du fonds, en vue de l’organisation des assises liées au référendum constitutionnel.

À ce jour, aucun rapport n’a été soumis, a appris la rédaction de Juno7. Face à ce refus de reddition de comptes, Régine Hadad a transmis une copie de la lettre à chaque conseiller présidentiel afin de les informer de la situation. Le PNUD réclame un rapport financier clair et complet sur l’utilisation de ces fonds, une exigence qui met en lumière un manque de transparence dans la gestion de ce projet controversé.

Le référendum constitutionnel, rappelons-le, n’avait finalement pas eu lieu. Jamais les autorités n’ont expliqué clairement ce qui avait été décidé, renforçant chez beaucoup l’impression d’un échec total. Pour une grande partie de la population, le projet est aujourd’hui perçu comme un fiasco politique et institutionnel.

Depuis plusieurs semaines, tout porte à croire que le CPT a discrètement renoncé à son projet de référendum constitutionnel. Le Comité de pilotage avait pourtant transmis, le 28 août dernier, la version finale de la proposition de nouvelle Constitution. Mais plus d’un mois après cette soumission, ni le gouvernement ni le CPT n’a pris la moindre position publique sur la suite à donner.

Les discours des membres du CPT confirment ce désintérêt progressif : lorsqu’ils évoquent l’avenir politique du pays, ils insistent sur la nécessité d’organiser les élections, mais ne font aucune référence au texte constitutionnel. Même lors de son allocution à l’Assemblée générale de l’ONU, le président du CPT, Laurent Saint-Cyr, a soigneusement évité toute mention du référendum ou de la nouvelle Constitution.

Le projet de référendum avait suscité de vives critiques dès son annonce. De nombreux juristes, formations politiques et organisations de la société civile avaient dénoncé une démarche contraire à la Constitution de 1987, qui interdit explicitement ce type de procédure. Pour beaucoup d’observateurs, lancer un référendum dans un contexte de faible participation citoyenne et d’instabilité politique revenait à fragiliser davantage la légitimité du processus.

La majorité de la population ignorait par ailleurs les contours du projet, et aucun effort significatif d’éducation civique ou de consultation publique n’avait été mis en place.

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