Le gouvernement risque d’être amputé de plusieurs membres

Il n'est pas erroné d'avancer que des pintades seront abattues après le coup de fusil du sénateur Moïse Jean-Charles », prédisait Joseph Lambert

LeNouvelliste:Le jeune gouvernement de Garry Conille risque d’être amputé par le Sénat, qui a diligenté une enquête sur la nationalité du président de la République, du chef de gouvernement, des ministres et secrétaires d’État. La commission d’enquête serait prête à démasquer deux membres du gouvernement.

Haïti: Le président de la commission d’enquête spéciale sur la nationalité des membres du gouvernement, Joseph Lambert, a délibérément vendu la mèche, ou presque, en révélant la nationalité étrangère de deux membres du gouvernement. « Dans le décryptage des informations sur dix des “hauts dignitaires” ciblés par la commission, deux cas d’étrangers sont avérés », a révélé le parlementaire, sans crainte d’être démenti. Le président de la commission, qui s’exprimait devant un parterre de journalistes, s’est gardé de citer les noms des deux hauts dignitaires qui seraient détenteurs de passeports étrangers.

Joseph Lambert s’est gardé également de préciser les fonctions des deux membres du gouvernement qui n’ont pas gardé leur seule nationalité haïtienne selon le voeu de la Constitution pour occuper certains postes politiques, électifs ou nominatifs dans le pays. La commission a passé au crible les pièces de 29 dignitaires dans le cadre de l’enquête ciblant le président Michel Joseph Martelly, le Premier ministre Garry Conille, les ministres et secrétaires d’Etat.

« Je ne suis pas surpris de la révélation faite par le président de la commission. Même au Sénat, certains pourraient avoir aussi la double nationalité », a réagi le sénateur Andris Riché joint au téléphone par le journal. Au cours de ces 30 dernières années, estime le sénateur de la Grand’Anse, certains Haïtiens ont mal compris la question de la double nationalité en adoptant une nationalité étrangère. « L’Haïtien, exprime un certain dégoût pour sa nationalité. C’est une perte de dignité très dangereuse », se désole-t-il.

Le président de la commission d’enquête spéciale, Joseph Lambert, dont le mandat arrivera à terme en mai prochain, a aussi évoqué le cas de deux secrétaires d’État, en l’occurrence Jean-Claude François et Paul Emile Adrien, qui ne serait pas élucidé dans les bases de données de la Direction de l’Immigration et de l’Émigration. « Des informations nous parviennent de part et d’autre sur la nationalité de tous les dignitaires y compris le président de la République, Michel Joseph Martelly », a fait savoir le sénateur Lambert, rappelant que la commission qu’il préside est sans états d’âme.

La commission envisage de se rendre aux États-Unis pour rencontrer le sénateur de Massachusetts, John Kerry du parti démocrate, et celui d’Indiana, Richard Lucas de tendance républicaine, qui seraient prêts, selon le sénateur Moïse Jean-Charles, à apporter des précisions sur la nationalité de certains dirigeants haïtiens.

Le sénateur Moïse Jean-Charles, ennemi juré du président Michel Joseph Martelly, pourrait être écarté de la commission. « Nous recommandons le désistement du sénateur Moïse Jean-Charles, qui trop impliqué dans le dossier et le sénateur Simon Dieuseul Desras élu à la présidence du Grand Corps », a indiqué Joseph Lambert lors du deuxième point de presse hebdomadaire de la commission.

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Lamothe, a défendu, avant de s’envoler la semaine dernière pour la France à la tête d’une délégation, « sa nationalité haïtienne ». La ministre du Tourisme, Stéphanie Balmir Villedrouin, a été, pour sa part, défendue par son père Alix Balmir, désigné récemment ambassadeur d’Haïti au Panama. Le chef de l’État, Michel Joseph Martelly, se réfère, de son côté, à une de ses vieilles chansons à succès pour minimiser les accusations du sénateur Moïse Jean-Charles relatives à sa multiple nationalité.`

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