Le Coup d’Etat d’Aristide/LAVALAS contre Martelly/TET KALE, en 7 points

Haïti est un pays paralysé par la démagogie, le mensonge et une élite rétrograde.

J’ai entendu, sur un media de la capitale haïtienne, un commentateur politique se demander : comment Martelly est-il arrivé là ?
La réponse est simple et claire :
1- Le projet de Coup d’Etat d’Aristide contre Martelly….Me pwojè koudeta Lavalas la!
Depuis son retour d’exil en 2011, l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide qui n’a pas pu faire basculer le 2e tour des élections présidentielles a mis en place un plan visant à miner le pouvoir du Président Martelly avec quelques parlementaires qui lui sont restés fidèles. Des sénateurs ont pris part à plusieurs réunions avec l’ancien Président. Ils n’ont jamais caché leur projet de bloquer Martelly et de créer le chaos en Haïti. Le Sénateur Moise Jean-Charles traduit ce projet en un mot créole qui explique tout : KATCHOUBOUMBE (Chaos). Il l’a toujours répété : ” Nous allons combattre Martelly jusqu’à créer en Haïti, un « katchouboumbe » qui l’obligerait à démissionner pour être remplacé par un gouvernement provisoire qui aura la tâche d’organiser des élections générales dans le pays.” L’objectif du parti d’Aristide est de revenir au pouvoir à partir d’une transition qui lui permettrait de mettre en place un Conseil Électoral et de falsifier les élections.
2- Coincée par la politique du gouvernement qui visent à faire augmenter les recettes publiques i.e. faire payer les taxes, les impôts et combattre la contrebande, la bourgeoisie traditionnelle, propriétaire de grands médias en Haïti, a facilité une campagne de diffamation sur ses organes de presse. Donc, depuis 2012, Moise Jean-Charles, John Joël Joseph, Wesner Polycarpe et d’autres parlementaires ont accès facile pour raconter n’importe quelle ineptie sur des médias haïtiens. D’ailleurs, certains commentateurs politiques avaient annoncé l’avenir de Michel Martelly en brandissant l’exemple du Président équatorien Abdalá Bucaram connu sur le nom de « El Loco ». Devenu Président, ce dernier a dû abandonner le pouvoir après que l’élite, la classe politique et les médias de son pays eu créé une perception négatif de folie, incitant la population équatorienne à le rejeter. El loco a été destitué par le parlement de son pays. (Nous reprenons là, une approche de Daly Valet sur Radio Vision2000, quelques semaines après l’élection du Président Martelly.)
Depuis lors, pas une semaine sans que des parlementaires ne parlent de l’éventualité de mettre le chef de l’Etat en accusation et de le destituer.
3- Le projet de l’ancien Président Aristide a tristement rencontré les intentions des mauvais perdants, de pédants, des jaloux et aigris de la société civile, des organisations de droits humains, de partis politiques impopulaires et des cadres bénéficiaires d’instabilité, de chaos et de transition. Ils se sont rencontrés pour former le MOPOD (Mouvement de l’Opposition Democratique), une monstruosité, montée de toutes pièces, avec l’unique objectif de fomenter un coup d’Etat contre le Président Martelly et son mouvement TET KALE. Depuis 2012, soit moins d’un an après l’investiture du Président Martelly qui a passé plusieurs mois sans pouvoir installer un nouveau Premier ministre, ces conspirateurs accusent sans preuve, la Présidence de violation des droits humains, de corruption, de dérives, etc… En septembre 2012, ils organisaient leur première manif anti-gouvernementale. Avez-vous déjà vu des gens sain d’esprit procéder à des évaluations avant que le sujet d’évaluation ait produit quoi que ce soit ?  Eh bien, c’est la réalité en Haïti. Poussés par leurs préjugés à l’endroit du Chef de l’Etat, les conspirateurs ont crié « ABA Martelly » quelques mois après son investiture. Ils ont accusé sans preuve le Président Martelly de mettre sur pied une « Milice rose » et ont même attaqué la nationalité du Chef de l’Etat, l’accusant d’être un citoyen américain, un italien, etc. Cela, alors que les rapports internationaux sur les libertés d’expression et de presse prouvent des progrès en Haïti. En effet, depuis l’arrivée du pouvoir TET KALE, Haïti ne cesse de progresser dans plusieurs domaines. Dans le dernier Rapport de RSF (Reporters Sans Frontières), sur le plan international, le pays est classé 47e, derrière les Etats-Unis et dans le domaine de la corruption, Haïti a progressé de 14 places, en 3 ans.
4- Ne pouvant pas mobiliser la population contre le Chef de l’Etat qui jouit encore d’une popularité indéniable, les conspirateurs ont dans un premier temps cherché à retourner le Premier ministre Garry Conille contre le chef de l’Etat lui démontrant que la Constitution amendée fait de lui le véritable Chef de la République. Ce qui a provoqué une situation de tension entre le Chef de l’Etat et son Premier Ministre Conille, choisi dans le but de mettre en confiance les bailleurs de fonds et de lancer les chantiers de la reconstruction.
Ensuite, les conspirateurs ont tout fait pour bloquer la machine électorale avec l’espoir d’utiliser la non tenue des élections comme justification pour faire accepter leur Coup d’Etat. En ce sens, depuis environ 10 mois, le Sénat n’arrive pas à organiser une séance sur le vote de la loi électorale votée par les députés.
Tandis que, sur les médias et dans la presse internationale les 6 sénateurs qui ont bloqué le processus n’ont jamais caché leur objectif qui consiste à renverser le Président de la République i.e à fomenter un Coup d’Etat contre le Président Michel Martelly, la propagande des conspirateurs continue d’accuser le chef de l’Etat de ne pas manifester aucune volonté d’organiser des élections en Haïti.
5- Sans aucun gène, ces conspirateurs qui ont utilisé leur campagne mensongère pour accéder au Conseil Electoral Provisoire, cherche aujourd’hui à faire main basse sur le gouvernement et la Cour de Cassation en évoquant une mauvaise perception autour de ces institutions d’Etat. Or, tout le monde sait que cette mauvaise perception a été créée de toute pièces par les médias qu’ils contrôlent.
6- Le problème du pouvoir en place est l’absence de gestion politique. Si au Palais National, on pense que les bonnes intentions, les réalisations humanitaires ou le fait de visiter les anciens chefs d’Etat allaient changer les démons en anges, à la Primature on passe plus de temps dans des rencontres sur l’exécution des projets, sur les plans spéciaux de développement, espérant que les résultats convaincront les acteurs politiques nationaux à contribuer au changement en renforçant la stabilité. Il n’y a aucun dispositif pour empêcher l’opération d’infiltration et de noyautage du pouvoir — s’il existe un, il est inefficace. Les conspirateurs arrivent toujours à écarter les personnages capables d’aider le pouvoir à faire échec à leur projet de Coup d’Etat. Ils envahissent l’espace – même privé – du Chef de l’Etat et du Premier Ministre, ne laissant aucune possibilité pour des rencontres stratégiques. Un homme d’expérience comme Stanley Lucas est maintenu à l’écart et traité en parent pauvre. Quand on leur demande de créer une organisation politique pour soutenir le Chef de l’Etat, un parti dénommé TET KALE, dont tous les membres sont des candidats, voit le jour. Dans le Nord, TET KALE a 7 branches, tous des opportunistes qui cherchent à devenir candidats profitant de la popularité du Chef de l’Etat. Aujourd’hui, la réalité saute aux yeux. Le parti TET KALE a  plus été un instrument de luttes internes pour le pouvoir qu’un outil capable d’aider le Président Martelly à encadrer les masses et fidéliser les bases.
7- Entre-temps, les extrémistes font flèche de tout bois. Ils cherchent à diviser la société, cherchant à dresser des groupes sociaux l’un contre l’autre. Ils font la promotion d’affrontement, de la haine basée sur la couleur de la peau : Noirs contre mulâtres, Pitit Dessalines contre Pitit Pétion. Dans les manifs, les lavalassiens, partisans d’Aristide, attisent la violence en annonçant qu’ils auront à brûler leurs adversaires politiques « Nou pral boule yo ». Des manifestations violentes remplacent les protestations pacifiques et démocratiques. On se demande, qu’attend l’équipe au pouvoir pour comprendre que le moment est venu de rassembler tous ceux qui n’acceptent pas de marcher sous le leadership d’Aristide, de former une Coalition Nationale pour la Stabilité et le Progrès. Des organisations politiques comme l’OPL (Organisation du Peuple en Lutte), le FRN (Front pour la Reconstruction Nationale), AAA (Ayiti An Aksyon), RESPÈ et d’autres organisations de base qui refusent de faire le jeu d’Aristide ni de marcher sous son leadership, devaient être des alliés. Sur le terrain, ils existent plusieurs dizaines d’organisations, de leaders communautaires qui veulent aider. Mais, comment le faire quand tous les espaces du pouvoir sont envahis par des menteurs, de bluffeurs, des démagogues et mauvais coucheurs qui trompent le Président Martelly, pensent plus à se tirer d’affaire au lieu de construire un projet politique allant dans le sens du renforcement de l’Etat de droit et de la modernité.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti
11 décembre 2014
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