Afin de contrecarrer un éventuel atterrissage du Premier Ministre de facto, Ariel Henry, à l’aéroport international du Cap-Haïtien, des membres de la population civile de cette commune du département du Nord ont érigé, depuis dimanche 3 mars, dans la soirée, des barricades dans divers axes routiers de la ville.
Alors que le retour du neurochirurgien est attendu dans le pays après son déplacement officiel au Guyana puis au Kenya, la capitale haïtienne est dans le désarroi étant pris d’assaut par les gangs armés criminels. Avec l’annulation des vols à l’aéroport international Toussaint Louverture en raison de l’aggravation de la crise sécuritaire, plus d’un ont amoindri les chances de voir atterrir le chef du gouvernement impopulaire sur la piste du plus grand aéroport du pays. Donc, on se questionnait, se demandait quand, où et par quel moyen le locataire de la Primature fera son retour.
Ce n’est que dimanche après-midi des rumeurs ont commencé à circuler faisant croire que le chef du gouvernement vivement décrié atterrirait à l’aéroport international du Cap-Haïtien. Bien qu’elle ne parvient d’aucune source officielle, la Cité Christophienne n’a pas pris trop de temps pour être, à son tour, en ébullition.
En effet, depuis hier soir, la Deuxième Ville du pays est sens dessus dessous. De l’entrée nord à celle du sud, la municipalité est complètement bloquée à cause des barricades de pneus enflammés érigés par des membres de la population civile.
Selon les informations fournies par des correspondants, l’annonce a vite été reprise par le leader de la plateforme politique “Pitit Desalin”, Jean Charles Moïse qui avait demandé à la population locale d’empêcher le Premier Ministre de facto à mettre pied à terre dans leur commune. C’est ce qui a intensifié le mouvement de protestation ce lundi.
Toutes les activités dont le transport en commun, l’école et le commerce sont pour l’instant paralysées dans le Chef-lieu du département du Nord. Les protestataires entendent rester fermes sur leur décision de bloquer complètement leur territoire pour empêcher au chef du gouvernement impopulaire de se pointer
À rappeler que le Premier Ministre de facto Ariel Henry était en déplacement officiel à Georgetown, capitale de Guyana, pour participer à la 46e réunion des chefs d’État et de gouvernement de la CARICOM avant de se rendre au Kenya pour parapher un accord de réciprocité sur le déploiement des 1000 policiers kenyans dans le cadre de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité.