LA CRISE INSTITUTIONNELLE DE L’ÉTAT HAÏTIEN

Il n’est un secret pour personne que l’État Haïtien est en crise, une grave crise institutionnelle caractérisée par la faiblesse des institutions à répondre à leurs critères de vocation et par un système présidentiel fort qui s’accapare de leurs missions techniques, en les vassalisant, les rendant inopérants.

L’exemple de la TNH qui vient de passer plus de trois mois sans un Directeur Général, la bibliothèque Nationale qui depuis plus d’un an n’a pas de Directeur Général, témoigne de la faiblesse des institutions étatiques toujours victimes du présidentialisme fort d’Haiti.

Le plus grave de tous, c’est le cas du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités

Territoriales géré par un Ministre qui est à la fois le Coordonateur Général  du CONALD, Conseil National de Lutte Contre La Drogue. Le gouvernement veutil se moquer des citoyens ? Comment peut-on prétendre gérer deux institutions si importantes en même temps ?

Le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales requiert un Ministre à plein

temps, et le Conseil National de la Lutte Contre la Drogue requiert un Coordonnateur à plein temps. David Bazile, si l’on se réfère aux critères de vocations des deux entités, n’est ni Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, ni Coordonnateur du CONALD. Il vacille entre les deux, sans accomplir grand-chose. D’ailleurs sa gestion au

Ministère de l’Intérieur est catastrophique. Un simple directeur technique du Ministère a fermé les portes du CICC, Centre d’Information et de Coopération Conjointe, un outil important dans  la surveillance des frontières, du flux migratoire, de l’intégrité territoriale et de la lutte contre la  drogue, qui est sensé être le support technique et stratégique du CONALD, en renvoyant les cadres chez eux sans aucune forme de procès.

Que fait le Coordonnateur du CONALD, Mr. David Bazile ? Absolument rien. Oh ! Il attend  surement une décision du Ministre de l’intérieur Mr. David Bazile ?

Que fait le Ministre Bazile ? Absolument rien. Le Ministre de l’Intérieur Mr. David Bazile ne croit pas nécessaire d’agir. Le Coordonnateur Général du CONALD, Mr. David Bazile, n’a pas jugé nécessaire d’agir.

Le Ministre, David Bazile ne croit pas nécessaire de réorganiser une direction administrative-technique du Ministère qui a été fermée en dehors des procédures administratives requises. Il n’a pas le temps.

Le Coordonnateur du CONALD, David Bazile ne croit pas nécessaire de réclamer l’outil indispensable qui lui permettra d’exécuter le programme du gouvernement dans sa lutte contre la drogue et les autres crimes connexes. Il n’a pas le temps.

Ainsi va l’administration publique… Les cadres compétents sont mis à l’écart, et le gouvernement s’étonne qu’il n’obtient pas de résultats. Il relève des prérogatives du gouvernement de nommer ses proches aux postes politiques, mais,  dépourvus  de l’expérience de l’administration publique et de la compétence nécessaire pour exécuter  leurs  missions ces proxénètes et néophytes ne peuvent que contribuer à l’échec de leur gouvernement qui, ce faisant, crée les moyens de son autodestruction.

C’est une anomalie de laisser des entités comme la TNH et la Bibliothèque Nationale sans Directeur, et c’est encore une plus grave anomalie que de nommer un Ministre à temps partiel au Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales et un Coordonnateur Général à temps partiel au CONALD.

Si le gouvernement veut « délivrer » si le gouvernement veut « atterrir »  il lui faudra changer de stratégies. Il lui faudra faire comprendre aux supporteurs, amis et parents, que la dette a été payée, et que désormais il faut penser « nation » en utilisant les meilleurs cadres de l’administration. Le gouvernement est à la croisée des chemins, opter autrement, c’est opter pour le chemin de l’échec.

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1 thought on “LA CRISE INSTITUTIONNELLE DE L’ÉTAT HAÏTIEN

  1. It is a shame to see the level of corruption within the Martelly Regime.

    It is a non sense that a Minister of Interior can hold another important function in this country… No wonder the MICT is moving backward.

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