JEANTEL JOSEPH DÉFIE LE GOUVERNEMENT DU CANADA POUR SA SANCTION INTERNATIONALE SANS FONDEMENT À SON ÉGARD

Objet : Note de protestation et de demande de rétractation.-

Monsieur l’Ambassadeur,

Je suis Me Jeantel JOSEPH, Avocat au Barreau de Mirebalais, membre de la Fédération des Barreaux de la République d’Haïti, homme politique, ancien Secrétaire d’État à la Sécurité publique, ancien Directeur général de l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP) et actuel Chef de l’Opposition Plurielle Haïtienne, propriétaire, demeurant et domicilié à Port-au-Prince, Haïti.

En effet, je me permets de vous adresser, sous couvert de la présente, cette note de protestation et de demande de rétractation de la note me concernant, publiée par votre pays, le Canada, via le site officiel de votre ambassade (Affaires mondiales Canada, media@international.gc.ca) en date du 21 mars 2025.

Monsieur l’Ambassadeur, le contenu de cette note, en l’absence de toute preuve ou justification claire, constitue une calomnie gravissime à l’égard de ma personne, de ma réputation et de celle de ma famille, et porte atteinte de manière irréversible à mon honneur. Selon ma première compréhension, votre pays m’a reproché, sans aucun fondement, d’avoir supposément contribué au phénomène de l’insécurité en Haïti, alors que je suis la première des victimes, ayant dû abandonner ma maison pour aller me réfugier chez un ami.

Cette accusation vide de sens, aussi grave que non étayée, semble uniquement être basée sur des présomptions infondées, et ce, dans un contexte politique précis de contestation généralisée d’un pouvoir imposé par la force des choses, donc illégitime et impopulaire, qui, après plus d’un an de fonction, n’arrive même pas à initier les chantiers relatifs à la restauration de l’autorité de l’État, au retour à l’ordre constitutionnel et à l’apaisement socio-économique, malgré les apports incommensurables de la société et de l’opposition dont il est question.

Je tiens à vous rappeler, Monsieur l’Ambassadeur, que ma conviction citoyenne et mon engagement politique en faveur de la démocratie, de la justice et de la défense des droits humains en Haïti n’ont jamais été associés à des activités criminelles ni à des organisations violentes. En ma qualité de chef de l’opposition, j’ai toujours plaidé pour une résolution pacifique des conflits politiques et pour le respect des principes démocratiques. Ainsi, toute insinuation contraire est non seulement injuste, mais également dangereuse, car elle peut être interprétée comme une tentative de discréditer un acteur politique majeur dans un contexte d’imposition au pays d’un régime collégial dit CPT, impopulaire, illégitime et insouciant de la souffrance du peuple Haïtien.

Je suis particulièrement préoccupé par la nature non transparente et attentatoire de cette mesure, qui, à ce jour, n’est accompagnée d’aucune preuve ni explication. Une telle démarche risque de créer une dangereuse confusion, non seulement parmi les citoyens haïtiens, mais aussi dans le monde international, affectant ainsi les relations diplomatiques et l’intégrité des institutions politiques haïtiennes.

Cette accusation angoissante, portée sans aucune preuve et fondée uniquement sur des présomptions et des conjectures non vérifiées, semble être une tentative, voire une stratégie, de discréditer un homme politique important qui se trouve en désaccord avec les choix politiques chaotiques imposés à Haïti par des acteurs internationaux.

La publication de cette note, sans aucune justification concrète et dans un contexte où l’opposition joue un rôle déterminant à travers l’initiative « En Route vers la Cour de Cassation », constitue non seulement un acte d’injustice irréparable, mais aussi un grave précédent qui pourrait être interprété comme une tentative d’intimidation à l’encontre de ceux qui s’opposent aux choix politiques ordonnés par la communauté internationale contre le peuple haïtien. Il est de notre devoir de protéger la liberté d’expression, la démocratie et le droit des Haïtiens à décider de leur avenir politique sans ingérence extérieure injustifiée sous quelque forme que ce soit.

Je suis convaincu que ma détermination à défendre mon pays, Haïti, et sa souveraineté en tant que nation initiatrice de la liberté et de la dignité humaine ne peut pas faire l’unanimité à l’échelle nationale et internationale. C’est un choix imposé par mes ancêtres, assassinés pendant plus de trois cents (300) ans d’esclavage, d’oppression et d’injustice de toutes sortes. De ce fait, je tiens à mon combat pour le respect scrupuleux des principes démocratiques, la dignité humaine, la lutte pour la défense de l’État de droit, la justice sociale, l’indépendance politique et la souveraineté nationale.

C’est pourquoi je me suis donné corps et âme avec les agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) pour la construction du Canal de Ouanaminthe, dit canal de la souveraineté et de la dignité du peuple haïtien, et ce, malgré les menaces et intimidations similaires.

Monsieur l’Ambassadeur, je proteste énergiquement et rejette donc d’un revers de main toute cette accusation, dans sa forme et sa teneur, contenue dans cette note de l’ambassade du Canada, pour être mensongère, fausse, injuste et attentatoire. Je vous affirme qu’il est matériellement impossible pour votre gouvernement de prouver une quelconque implication de ma personne, moi, Jeantel JOSEPH, avec lesdits groupes violents en Haïti, soit directement, soit indirectement par : appel, réunion, messages, liens, contacts ou autres, qui pourraient aggraver la situation sécuritaire en Haïti.

En conséquence, je vous demande formellement de :

  1. Fournir immédiatement des explications claires et détaillées de la part des autorités canadiennes concernant les motifs de ces sanctions fallacieuses, ainsi que la présentation des preuves sur lesquelles elles se fondent.
  2. Vous rétracter publiquement de la déclaration injuste faite à l’encontre de ma personne, de mon honneur et de ma famille.
  3. Respecter les principes du droit international et la souveraineté d’Haïti. Il est essentiel que les acteurs internationaux agissent dans le strict respect des principes démocratiques et des processus politiques internes de notre pays.

Nous insistons sur le fait qu’une telle déclaration publique, sans explication adéquate, risque d’aggraver la situation politique actuelle en Haïti, où les tensions sont déjà fortes. Elle pourrait également inciter à des divisions et à des conflits inutiles au sein de notre société.

Je veux espérer que vous comprendrez la gravité de cette situation et que vous prendrez les mesures nécessaires pour rectifier cette erreur manifeste dans les plus brefs délais.

Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur du Canada, l’expression de mes salutations distinguées.

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