Mai 13, 2016
Le développement de nouvelles technologies de communication oblige, un tract circule sur internet accusant des autorités haïtiennes de “détournement de 38 millions de dollars au profit de GB Group de la famille Bigio”.
Depuis plus de deux (2) ans, suite à l’ouverture du port privé Lafito construit par le Groupe Bigio faisant libre compétition à d’autres groupes traditionnels, on assiste à une guerre sale entre les plus grands cartels financiers d’Haiti pour le contrôle des ports et/ou du flux des containers rentrant en Haiti. Les 150 dollars par container constituent la pomme de discorde qui divise ces leaders du secteur et empêchent toute forme de coopération pour le développement du pays. Chaque secteur cherche à manipuler l’opinion publique au point de distiller des ‘’informations’’ qui ne correspondent pas avec la vérité, des contre-vérités. Des acteurs socio-politques en profitent à des fins politiciennes. Des gouvernants sont pris pour cibles.
Ainsi, dans le but de protéger l’opinion publique de ces manoeuvres d’intoxication qui seront sans doute relayées par certains medias, nous publions les documents au bas de cette publication et rapportons les faits suivants:
1- Si le Groupe Baussan cherche à contrôler le port de la capitale, le Groupe Bigio cherche à avoir une concession sur les containers qui rentrent dans le port Lafito.
2- Le financement du projet de dragage des estuaires n’est pas de 38 millions mais plutôt de 29.5 millions de dollars dont seulement 30% du montant venait des fonds PetroCaribe. Ce dragage était nécessaire, vu que ces exutoires n’avaient pas été débourbés depuis 30 ans.
3- Contrairement à ce qui est dit dans le tract, le projet a été exécuté dans sa totalité; l’Etat haitien a reçu l’ouvrage après supervision des instances concernées. Faut-il signaler que l’Etat haitien décerne un certificat de réception à l’accomplissement final d’un projet. Le rapport de supervision des travaux avant la réception de l’ouvrage prouve que les procédures en vigueurs ont été respectées.
4- Le Ministère des Travaux Publics dirigé par l’ingénieur Jacques Rousseau était le Maitre d’ouvrage dans le cadre de ce contrat entre l’Etat haitien et la firme haïtienne REPSA qui appartient au groupe Bigio. Le dilemme dans cette affaire, quand l’Etat utilise des firmes étrangères, on l’accuse de ne pas se servir des compétences haïtiennes; quand il engage des compagnies haïtiennes, on crie au scandale et insinue la corruption et/ou des trafics d’influence.
5- Comme on peut le constater sur les documents, il n’était pas question de draguer la baie de Saint-Marc, mais uniquement les exutoires de la baie de Port-au-Prince.
Que l’on cesse ces pratiques déloyales qui à terme finiront par décourager les cadres et personnalités honnêtes de l’intérieur comme de la diaspora à mettre leurs compétences et experiences au service d’Haiti. Les hommes d’affaire doivent s’entendre sur une manière décente de faire de la concurrence.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti