Economie: Une fin d’année 2015 totalement morose

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La fin d’année 2015 se révèle totalement morose pour différentes couches de la population en Haïti, avec une hausse inconsidérée du coût de la vie. La vie chère, comme l’appellent les citoyennes et citoyens, dépasse la mesure…

A l’approche des fêtes de fin d’année 2015, plusieurs familles du pays, notamment dans la capitale Port-au-Prince, se plaignent de l’augmentation des prix des produits de première nécessité, selon différents témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.

Ces familles affirment avoir du mal à se nourrir convenablement, à cause de l’augmentation des prix de ces produits et de la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain.

Il faut 60.00 gourdes pour un dollar américain et 67.00 gourdes pour un euro.

« Depuis un certain temps, manger à ma faim en Haïti devient un luxe », avoue un père de famille de deux garçons, qui travaille dans une institution privée de la capitale.

« Même si je travaille, j’ai des difficultés à boucler la fin du mois sans m’endetter. J’ai l’impression que, même si on perçoit un salaire plus ou moins raisonnable, on ne travaille que pour la consommation », affirme-t-il.

La situation va de mal en pis depuis les cinq dernières années (de 2011 à 2015), déplore une mère d’un bébé de 9 mois.

Elle souligne combien l’accession de Michel Martelly à la tête du pays a contribué à aggraver les réalités socio-économiques.

A Port-au-Prince, des marchandes et marchands, interrogés par AlterPresse dans plusieurs marchés publics, font aussi part de leurs inquiétudes par rapport à la hausse vertigineuse des prix des biens essentiels à la consommation.

Cette situation diminue le pouvoir d’achat de nombreux responsables de familles, qui fréquentent très peu les marchés publics, regrettent-ils.

La marmite de 5 livres d’haricots (pois noir) se vend à 350.00 ou 400.00 gourdes, alors que le petit sac de riz de 50 livres, qui coûte actuellement 1,100.00 gourdes, se vendait autrefois à 875.00 gourdes.

Le demi-sac de sucre brun ainsi que la marmite se vendent respectivement à 1,125.00 gourdes et 150.00 gourdes.

En raison de la hausse des prix de différents produits, la vente diminue considérablement, rapporte une marchande qui établit sa barque au marché de Delmas 32 (municipalité au nord-est de la capitale).

« Nous aimerions que les prix des produits baissent, afin que les gens puissent acheter. Autrefois, j’achetais la caisse (une caisse contient 6 gallons) d’huile à 1,500.00 gourdes, maintenant elle se vend à 2,000.00 gourdes ».

La caisse de pâte de tomate, qui se vendait à 1,500.00 gourdes, est passée maintenant entre 2,000.00 gourdes à 2,150.00 gourdes.

Dans une lettre ouverte en date du mercredi 16 décembre 2015, adressée au président Michel Martelly et au premier ministre Evans Paul, le Collectif 4 décembre a exprimé ses préoccupations face à l’augmentation des coûts de la vie, la dégradation économique générale et la descente vertigineuse de la qualité de vie des citoyennes et citoyens.

Il a appelé les autorités à prendre des dispositions correctives urgentes par rapport aux allocations et dépenses faramineuses de certains hauts fonctionnaires de l’État et à la montée fulgurante du coût de la vie durant les quatre dernières années.

La petite marmite (d’une livre) d’haricots (pois noir), qui se vendait à 25.00 gourdes sous la présidence de René Garcia Préval en 2011, est débitée aujourd’hui à 75.00 voire à 80.00 gourdes.

Le sac de charbon, très utilisé dans la plupart des ménages, qui se vendait à 200.00 gourdes, coûte maintenant 550.00 gourdes.

La mesurette d’huile (appelée couramment “Gloss” en Haïti), estimée à 5.00 gourdes autrefois, se vend maintenant à 12.00 gourdes, tandis que le récipient d’huile de 5 gallons – qui se vendait autrefois à 750.00 gourdes – avoisine les 1,300.00 gourdes.

Le sac de riz de 9 marmites, qui se vendait à 600.00 gourdes, a atteint maintenant 1,200.00 gourdes sous la présidence de Martelly.  Par Betty Désir et Jenipher Charles source ALter Presse

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