Des mœurs et Pratiques Administratives Haitiennes Post-Duvaliéristes

07/22/2019 

 

Une Tranche du Gateau, oui, mais le Couteau, C’est moi, Doc Duvalier, qui l’ai en Mains!

François Duvalier, en bon dictateur, avait le contrôle absolu de toutes les branches de l’Administration Haitienne. La Présidence à Vie est sans conteste un régime totalitaire, le modèle par excellence de nos dictatures historiques.

 

Il n’est pas étonnant que Papa Doc soit le suprême distributeur de récompenses à ses partisans, militaires ou miliciens, à ses ministres, directeurs-généraux ou fonctionnaires, à ses amis ou admirateurs. Récompenses ou privilèges reçus, en espéces sonnantes ou positions dans l’administration, n’étaient en aucune façon parts de pouvoir. 

 

Papa Doc donnait des parts du Gateau, mais gardait fermement et jalousement le couteau en mains. 

 

Le pouvoir, c’est lui. Négres des villes, fonctionnaires, miliciens, militaires, bourgeois mulatres, bourgeois noirs, administrateurs, bénéficiaires de privilèges, devaient s’en persuader, pour éviter de se retrouver du jour au lendemain dans les cachots de Fort-Dimanche, face au péloton d’exécution ou en partance pour l’éxil.

 

Que l’opposition, à l’extérieur ou dans la clandestinité, assimile ses pratiques de privilèges à des actes de corruption, Papa Doc n’en avait cure. Il se disait Dessalinien et se croyait le révolutionnaire destiné à réparer les torts faits aux *« démunis »* depuis l’acte odieux du Pont-Rouge en 1806.

 

Autres temps, autres mœurs. La Dictature a cédé le pas à la Démocratie. Beaucoup d’eaux ont coulé sous les ponts. Tant d’eaux que la Démocratie, régime de droits et de devoirs inaliénables à construire, s’est faite au fil des ans, sarabandes successives de chiméries uniquement préoccupées des jouissances et priviléges du pouvoir. 

Petro Caribe, les administrations autonomes données en cadeau à des parlementaires, les postes diplomatiques en liquidation, la Banque de la République en perdition, les partis politiques à la vente, sont de tragiques illustrations de privilèges faits parts de pouvoirs économiques doublés de parts politiques.

 

Il y a du nouveau sous le soleil. 

 

Car, l’histoire ne se répète pas à l’identique. Alors que la dictature distribue des privilèges et que ceux qui les reçoivent sont des privilégiés du pouvoir, la démocratie accompagnent les privilèges économiques accordés de priviléges politiques mués en territoires politiques. On aboutit à une morcellarisation de la Démocratie Haitienne, expression de privilèges économiques vite convertis en pouvoirs politiques. 

Le Parlement Haitien est la concrétion de cette nouvelle caractéristique monstrueuse de notre Démocratie.

 

Que conclure sinon qu’Haiti n’a pas encore trouvé la voie du progrès et du développement. Il est à craindre que la sueur et le sang du peuple se fassent parts politiques de richesses monopolisées, en lieu d’envers et de démocrature commandités par l’égoisme, la négation de l’autre et la permanence de l’exclusivisme.

    

*Citoyen Engagé.*

 

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