Cheryl Mills à l’écoute de l’opposition

Les questions de la crédibilité du Conseil électoral provisoire (CEP) et les agissements du président René Préval étaient au centre d’une rencontre jeudi dernier entre les dirigeants de partis et plateformes politiques de l’opposition et Cheryl Mills, le chef de cabinet de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, à la résidence privée de l’Ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince.

Haïti: Il n’y a eu aucune promesse, ni position arrêtée de la part de Mme Cheryl Mills. Selon le professeur Victor Benoît, l’un des dirigeants de la plateforme politique Alternative, le chef de cabinet de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton voulait tout simplement entendre les griefs de l’opposition. « Les Etats-Unis voulaient entendre l’autre son de cloche. Celui de l’opposition, d’après ce que Mme Mills nous a laissé comprendre », a indiqué M. Benoît au Nouvelliste.

Cette rencontre n’avait pas pour objectif de prendre une décision, ni de faire des promesses. Il était question pour les responsables de l’opposition d’exposer les motifs de leur position à la représentante du département d’Etat.

Les discussions ont porté sur plusieurs dossiers de désaccords avec le gouvernement. « Le point commun entre les différents représentants des organisations de l’opposition c’est le manque de crédibilité du CEP », a avancé Victor Benoît. La décision de l’institution électorale de mettre en veilleuse l’article 233 de la Constitution concernant le certificat de décharge de leur gestion de deniers publics exigé aux anciens hauts commis de l’Etat qui sont candidats à la présidence, renforce la position des dirigeants de l’opposition.

Selon M. Benoît, l’Alternative a maintenu sa position de ne pas participer aux élections avec le CEP décrié que dirige Gaillot Dorsinvil. Il a salué toutefois, l’initiative du Département d’Etat de rentrer en contact avec les partis de l’opposition. Car, a-t-il dit, cela fait longtemps que l’Internationale n’a pas pris contact avec les responsables de l’opposition.

Rappelons que la semaine dernière au cours d’une conférence de presse, le représentant de l’Organisation des Etats américains (OEA) en Haïti, Ricardo Seitenfus, avait déclaré que les critiques contre le CEP ne regardent pas la communauté internationale.

« Sur la position des partis politiques qui veulent ou qui ne veulent pas participer aux élections, cela ne nous regarde pas. C’est leur liberté de participer ou de ne pas participer aux compétitions », avait-t-il martelé.

« Il faut que les élections soient les plus transparentes, les plus démocratiques, les plus inclusives, les plus pacifiques, mais surtout les plus participatives possibles. Il n’y a pas d’élections sans électeurs, et, c’est le rôle des partis politiques de faire en sorte que les électeurs prennent part aux compétitions électorales. Il faut que les partis politiques présentent des candidats crédibles, respectés et respectables qui répondent aux aspirations de la population », avait souligné l’ambassadeur Ricardo Seitenfus.

Outre l’Alternative, les responsables de COREH, du RDNP, d’une branche de l’UNION (le pasteur Chavannes Jeune), de Fanmi Lavalas ( le Dr Maryse Narcisse) entre autres, ont pris part à cette rencontre. Du côté des Etats-Unis, on pouvait remarquer la présence de l’ambassadeur Kenneth Merten et de Cheryl Mills.

Robenson Geffrard

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