Ce discours qui prouve que Michel-Ange Gédéon était un élément polarisant et justifie la décision du Président Jovenel Moise de le remplacer

Ce lundi 27 août 2019, sur la page Facebook du Directeur Général de la Police Nationale d’Haiti est publié un message de Michel-Ange Gédéon. On nous dit que c’est son discours lors de la prise de fonction de son remplaçant.

Jamais dans l’histoire d’une institution républicaine, un responsable sortant n’a adressé un tel message haineux, conflictuel et polarisant. Ce texte est la preuve ultime qu’il ne fallait pas reconduire le DGPNH Michel Ange Gédéon. On comprend maintenant pourquoi tant de policiers ont été assassinés sous le commandement de Michel-Ange Gédéon, pourquoi l’institution n’arrive pas à performer dans sa mission “Protéger et servir”. Il parait qu’il existe une guerre de clan à l’intérieur de la Police Nationale, ce discours du Commandant en Chef sortant est un élément à considérer.

Pour le #LeReCit, ce jeune policier de carrière devenu Commandant en Chef de la Police est une victime des politiciens traditionnels qui cherchent à manipuler les institutions républicaines et les citoyens dans le sens de leurs intérêts politiques.

Nous persistons à croire que ce texte n’est pas l’oeuvre de monsieur Gédéon. Nous pensons que l’homme s’est laissé encore une fois manipuler et abuser par des politiciens sans scrupule qui n’hésitent pas à tout utiliser pour semer le trouble, l’instabilité, attiser la haine et diviser la société haïtienne.

En clair, ce texte est contreproductif, vu qu’il ne peut que décevoir, tous ceux — ces diplomates, qui ont soutenu son auteur en se basant sur ses qualités de policier de carrière, professionnel.

Nous gardons en mémoire la décision du DG Gédéon de porter l’uniforme du BLTS (Brigade anti-drogue) pour répondre à la convocation des sénateurs haïtiens, de façon à insinuer la présence de trafiquants de drogue au Parlement haitien.

La sagesse, c’est ce qui lui manque! Car, quelles que soient les circonstances, un Responsable d’une institution Républicaine qui présente un tel message en quittant son poste, est minable. Diriger la PNH est un privilège rare qui n’est pas donné à tout le monde.

Tous les policiers de ligne n’atteindront pas le poste de Commandant en Chef de la PNH.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
27 Aout 2019
#LeReCit @ReseauCitadelle
WhatsApp : +509-3686-9669
reseaucitadelle@yahoo.fr

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Nous vous invitons à lire le triste message du DGPNH Michel Ange-Gédéon:

Policiers, Policières,
Mesdames et Messieurs,

Boucler ce mandat de trois ans était un vrai défi, diriger l’institution jusqu’à ce jour a été une rude épreuve. Aujourd’hui, par la force des choses arrive pour moi le moment de tirer ma révérence. C’est l’occasion de remercier le ciel, les dieux tutélaires de m’avoir soutenu quand mon ciel était gris et nuageux avec de nombreuses zones de haute turbulence rendant le parcours plus difficile qu’il ne devrait être.

Merci à tous ceux et à toutes celles qui m’ont accompagné jusqu’à ce jour pour remplir cette noble mission à la tête de l’institution policière. Je remercie les camardes de promotion, les frères, les sœurs, les collègues qui m’ont encouragé dans cette tâche ô combien difficile.

J’adresse des remerciements spéciaux aux collaborateurs fidèles que je pouvais compter sur les doigts de la main. Je remercie les moins fidèles et les envieux qui m’ont appris une nouvelle dimension de l’ingratitude humaine. Je remercie également les traitres et les détracteurs qui m’ont permis de gagner en expérience et en maturité. Ils m’ont permis de développer un leadership situationnel, ce qui m’a aidé à faire face à des circonstances particulières. Ils sont utiles eux aussi à leurs manières.

Je remercie bien sincèrement mes collaborateurs de la MINUSTAH et de la MINUJUSTH qui ont joué une partition considérable pour me permettre d’arriver à ce jour. Gérer est un acte pluriel. Je partage donc tout le succès que j’ai eu à la tête de la PNH avec vous tous ici présents et bien d’autres qui brillent en cet instant par leur absence.

Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui, j’aimerais dire à mes détracteurs que jamais je n’ai appartenu à une chapelle politique. Je n’ai été et je ne suis aujourd’hui encore ni à droite, ni à gauche. Ma priorité a toujours été le devenir d’une institution endossant la lourde responsabilité d’assurer la sécurité des vies et des biens de toute une population. Ma priorité aujourd’hui encore c’est le professionnalisme d’une institution qui m’a vu naître et qui m’a vu grandir sur le plan professionnel.

Aux jeunes cadres de la génération montante, aux jeunes cadres ici présents, je vous demande de faire un faisceau autour de celui qui va endosser la responsabilité de tenir le maillet. Je vous demande instamment de vous grouper autour de la hiérarchie sommitale pour bien guider, orienter et bien gérer l’institution. C’est par là que vous conserverez les acquis professionnels et déontologiques. C’est par cette attitude et par cette attitude seulement que vous enverrez un message d’harmonie, de fraternité et donc d’unité à toute l’institution. C’est par cela et par cela seulement que l’institution deviendra plus forte.

Ayez le souci de faire la promotion de l’institution et non la promotion des individualités. C’est cette culture du moi qui nous empêche d’avancer.

Il y en a qui vont faire la fête, il y en a pour qui l’instant présent est un moment de grande jubilation parce que je vais partir. Mais à ceux-là, je voudrais dire que cela ne prendra pas longtemps pour qu’on dise : « si Gédéon te la ». Dieu seul sait combien j’ai résisté pour qu’on ne fasse pas n’importe quoi à l’institution. Dieu seul sait à quel point j’ai souffert dans ma chair et dans mon esprit pour conserver un bon profil à la PNH.

Je me suis attelé à combattre la division, la politisation et une certaine polarisation au sein même de notre police. Restez unis, vous resterez forts. Si, en portant l’uniforme, vous vous amusez à faire le jeu des politiciens, vous allez en payer le prix, malheureusement avec l’institution.

Monsieur le nouveau Directeur Général de la PNH,

Je vous préviens, la tâche ne sera pas facile. Elle sera parfois pénible, compliquée et périlleuse. Certaines fois, il vous faudra faire l’effort d’oublier votre orgueil pour défendre la PNH, pour défendre votre pays. Sachez que les vrais bandits à craindre ne sont pas ceux connus de tous, mais ceux qui circulent en costume et chemise blanche roulant de grosses cylindrées.

Dans des moments difficiles, vous allez vous trouver seul face à de hauts cadres de l’Etat pour la plupart sans hauteur, sans poigne, fuyard et malhonnête privilégiant les commérages malveillants, les ragots désobligeants, les petits coups bas d’amateurs stupides et débiles. Ils ne sont habiles qu’à faciliter des courts métrages dignes de metteurs en scène de seconde zone, au lieu de poser les vrais problèmes avec hauteur et dépassement de soi.

Haïti est le pays des paradoxes ! Gardez votre calme et votre pondération quand des arrogants qui devraient être en taule croient pouvoir vous dire n’importe quoi par manque d’éducation. Vous défendez une institution Républicaine permanente ; contre vents et marées, gardez votre calme et surtout gardez votre azimut de départ pour amener l’institution à bon port.

Volez plus haut comme ce grand oiseau aux griffes puissantes pour regarder de votre hauteur ces scènes grotesques et burlesques où l’on discute d’un air sérieux sur des secrets de Polichinelle dont plus d’un feint d’en vouloir percer le mystère. Des scènes qui pourraient inspirer Graham Green pour écrire le tome II de son fameux livre les Comédiens.

Mes chers amis,

Mon départ ne doit pas être une nuit de Cristal qui annonce une certaine Shoah au sein de l’institution policière ou dans le pays en général. Nous avons une PNH que la politique a tenté de diviser. Serrez les rangs autour de votre nouveau chef. Continuez à tenir tête. Restez unis, cultivez encore l’apolitisme au sein de l’institution et vous ferez échec et mat à toute tentative de division et d’implosion. Interpellez les infracteurs autant de fois qu’ils enfreignent la loi même si on les libère après, faites votre travail. Un jour, on comprendra que c’est vous qui avez raison. Les défaites du droit ne sont que de très courte durée. L’histoire nous donnera raison.

Policiers, Policières,

Restez professionnels !
Restez unis !
Méfiez-vous de la politique !
Bonne chance au nouveau Directeur Général de la PNH !

 

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