Les personnes et les médias ne devraient pas être guidés par les résultats non officiels, les spéculations ou les supposés comptes partiels qui circulent actuellement. Le seul scrutin qui compte est celui qui a eu lieu le 28 novembre », a déclaré mardi soir la Minustah dans une note verbale rendue publique alors que les premiers éléments de résultats ont fait leur apparition dans les médias.

Cette note intervient dans un moment de grande confusion pour les principaux acteurs du scrutin que sont les candidats à la présidence alors que se poursuivent des manifestations à travers différentes villes pour supporter tel ou tel gagnant des joutes de dimanche.

Depuis le 28 novembre, le jour de l’élection, les candidats sont scindés en trois groupes : ceux qui acceptent sans conditions le vote en dépit des irrégularités (Anacasis et Célestin) ; ceux qui ne les acceptent à aucun prix (la majorité des candidats) ; et ceux qui sont prêts à aller au deuxième tour, confiants qu’ils sont bien placés après avoir réclamé et même manifesté pour demander l’annulation du scrutin (Martelly et Manigat).

Dans son communiqué daté du 30 novembre 2010, la MINUSTAH félicite les Haïtiens pour l’esprit patriotique qu’ils ont démontré par leur participation aux élections du 28 novembre, avant de poursuivre :

« Nous prenons note de l’initiative de certains secteurs de diligenter des sondages d’opinion, qui sont un instrument de promotion d’un débat politique sain. Cependant, les “décomptes rapides” ou les sondages d’opinion ne sont pas une science exacte. Les personnes et les médias ne devraient pas être guidés par les résultats non officiels, les spéculations ou les supposés comptes partiels qui circulent actuellement. Le seul scrutin qui compte est celui qui a eu lieu le 28 novembre. »

« Nous faisons appel à tout un chacun d’être patient et d’attendre la proclamation des résultats officiels du 7 décembre, conformément à la Loi électorale. Le Conseil Électoral Provisoire devrait disposer de temps et de stabilité politique pour compléter son travail, dont le résultat sera alors soumis à l’éventuelle contestation des candidats, des partis politiques et du peuple haïtien, à travers les procédures légales de contentieux. »

Pour des observateurs, les revirements de deux des favoris de l’élection ont validé, plus que les rapports d’experts des observateurs, le scrutin de dimanche et ouvrent la voie à la publication de résultats de n’importe quelle nature.

On imagine difficilement les deux M revenir, encore une fois, sur leur position après avoir abandonné l’Alliance du Karibe et décidé de faire cavaliers seuls si les résultats changent de sens.