Haïti-Pédophilie : Le Ministre Evans Lescouflair, toujours sur le banc des accusés.- (Texte Retrouvé – 10 oct. 2010)

Evans Lescouflair

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo. fr
Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com
Personne ne saura la vérité sur les accusations de viol et de pédophilie
portées contre le Ministre Evans Lescouflair par M. Dor et d’attouchement
sexuel sur son neveu de 16 ans. Le classement sans suite du dossier de
l’acte d’accusation contre l’homme fort du ministère de la Jeunesse et des
sports ne fait que renforcer le doute sur son innocence. Les manifestations
des membres du parti politique KOMBA, sans compter les supporteurs qui à
longueur de journée intimident les plaignants qui ont porté plainte sont
plus que tendancieuses. Le mineur de 16 ans qui est à la base de ce
scandale doit surement se sentir terrorisé. Le déferlement de supporteurs
menaçants arguant que ceux qui se disent victimes font partir d’un complot
ourdi par des sénateurs de l’opposition contre le pouvoir en place a altéré
le principe d’égalité devant la justice. La mise en scène d’un ministre
exemplaire prêt à répondre au juge sur une accusation portée contre lui n’a
pas atteint son objectif. Le classement sans suite du dossier faute
d’évidence dans le certificat médical du plaignant pourrait être interprété
comme une fuite en avant pour éviter une enquête en profondeur et un
jugement de l’accusé pour les faits qui lui sont reprochés. Car nous savons
tous, les difficultés techniques pour un médecin haïtien de diagnostiquer
ce genre de cas.
Dans le dossier Douglas Perlitz, le médecin était incapable de dire si le
sang aperçu au niveau de l’anus d’une victime hospitalisée, après avoir été
sodomisée, était d’origine anale, rectale ou abdominale. Aux journalistes
de Connecticut Post, il avait déclaré : « Nous ne pouvons pas dire avec
précision l’origine du sang, nous n’avons pas des équipements appropriés.
Parfois, nous sommes obligés de faire une touchée qui n’apporte pas trop de
précision sur la localisation de la lésion ». Aussi, est-il possible que le
jeune terrorisé décide de porter plainte après plusieurs rapports. A ce
moment, il peut ne pas y avoir des lésions visibles, ni d’hémorragie. C’est
la raison pour laquelle les enquêteurs dans le dossier Perlitz ont beaucoup
mis l’accent sur le parcours de l’accusé, ses fréquentations, ses rapports
avec d’autres jeunes et ses vices cachés, sa vie en générale.
Un observateur averti ne comprendra pas cette logique du Parquet de
Port-au-Prince à vouloir nous faire croire que le certificat médical est
l’unique preuve matérielle capable de justifier le transfert du dossier au
Cabinet d’instruction. La concordance des témoignages recueillis de sources
diverses devrait en être une. Et le seul moyen d’arriver à percer l’écran
de fumée habituel érigé par les prédateurs sexuels est de lancer une
enquête approfondie. Que fait-on des mobiles de ceux qui ont porté plainte
? Comment expliquer que deux hommes, dont un mineur, acceptent d’affronter
les stigmates liés à l’homosexualité pour accuser un ministre ? Pourquoi
a-t-on préféré classer le dossier au lieu de mener une enquête sur la vie
et l’environnement du ministre, sur les témoins, sur la vie et
l’environnement des plaignants… ? Il serait utile d’établir les liens qui
existent entre les plaignants et les membres de l’hypothétique complot
contre Lescouflair.
La révocation pour détournement de fonds au Centre d’appui à la jeunesse
qui aurait motivé Willio Dor à se venger de son patron en inventant un viol
imaginaire, selon la thèse des Avocats de la défense, était intervenue le 2
janvier 2010, un jour férié chômé en Haïti, au cours duquel les
administrations sont censées rester fermées. Déjà, une incohérence de la
défense qui justifie l’ouverture d’une enquête judiciaire.
De plus, même quand il y aurait complot pour détruire le ministre, le fait
reproché est-il une invention ? On comprend mal ces plaignants prendre le
risque d’attaquer un ministre sans avoir une base pour lancer leur
accusation. Une enquête du juge d’instruction pourrait établir les
fondements de l’accusation, les motivations de ceux qui ont porté plainte.
Lors même qu’un groupe de parlementaires aurait utilisé un quelconque
rapport illégal entre le ministre et un mineur pour le faire tomber
n’élimine pas le caractère répréhensible de son acte. Le mineur peut à un
certain moment accepter de se livrer à des relations homosexuelles et
ensuite, pris de remord ou se sentant trahi par son partenaire qui n’a pas
tenu ses promesses, décide de tout dévoiler. Là encore la responsabilité
pénale du ministre resterait entière. En Haïti, nous avons la bestialité
d’utiliser l’acquiescement du mineur pour banaliser les actes pédophiles.
Ce qui est une monstruosité, vu que même quand le mineur aurait insisté
pour avoir une relation sexuelle avec un adulte, ce dernier n’est pas moins
coupable. Il est donc passible de peine prévue par la loi.
Pour ceux qui résident en Haïti, des rumeurs sur des comportements
interprétés comme homosexuels de Monsieur Evans Lescouflair ne datent pas
d’hier. Ce scandale devrait offrir une bonne occasion pour faire le point
sur la pertinence de ces rumeurs afin d’établir un lien entre les faits
reprochés et le comportement de l’accusé. On devrait pouvoir casser la
carapace de la vie de l’homme pour mieux juger ses aptitudes à diriger le
ministère de la jeunesse et des sports.
Des partisans de M.Lescouflair (Photo: Moranvil Mercidieu)
Dans un pays aussi corrompu comme Haïti, le comportement des membres du
parti KOMBA ou d’autres manifestants peut être facilement être compris. La
pauvreté et la précarité en Haïti dénaturent les gens. Ils sont ainsi prêts
à tout pour conserver leurs avantages et privilèges. Toutefois, cette
militance pour éviter que la lumière soit faite sur une accusation aussi
grave restera comme une tache d’huile dans l’histoire du parti. Les
arguments utilisés par le Directeur Exécutif du Parti faisant croire qu’une
telle accusation chercherait à détruire le pouvoir en place est surréaliste
et illogique. A qui peut-on faire croire qu’un régime aussi puissant et
supporté par la MINUSTAH puisse être renversé par un scandale de ministre
pédophile ?
Cette victoire à la Pyrrhus du Ministre de la jeunesse et des sports ne lui
rend pas service. Les intimidations contre le médecin Dr Jorden’s
Jean-Baptiste de l’HUEH qui a décerné le certificat médical et les plaintes
contre les plaignants sont autant de réactions hâtives qui mettraient le «
doute raisonnable » contre l’accusé. A tort ou à raison, le ministre a
évolué suivant la tendance traditionnelle des prédateurs sexuels accusés ;
à savoir : 1- dénoncer un complot pour confondre la société civile et les
organisations des droits humains, 2- constituer une batterie d’avocats pour
jouer sur les procédures et 3- lancer une guerre d’usure en vue de
décourager le plaignant, 4- organiser une démonstration de force en terme
d’appui social impressionnant et radical, une tache facile vu que ces
genres de vices sont supportés par une organisation de type « société
secrète » composée de personnes liées par le chantage donc l’omerta, 5-
attaquer et intimider le plaignant tout en cherchant à lui proposer un
arrangement dans le but de finir rapidement avec le dossier , 6- manœuvrer
pour éviter un jugement sur le fond.
On peut toujours utiliser le pouvoir et une batterie d’avocats pour faire
cesser les procédures judiciaires et rester en liberté dans un pays sous la
coupe d’un système judiciaire corrompu et inféodé aux pouvoirs constitués,
toutefois, l’opinion publique -nationale et/ou internationale – exigera
plus que des manœuvres tendancieuses pour vous rendre votre légitimité. En
ratant cette chance de faire la lumière sur les accusations d’abus sexuels
et de pédophilie portées contre lui, dans l’esprit de tous ceux qui peuvent
se faire une idée des rapports justice/pouvoir politique en Haïti, Evans
Lescouflair reste sur le banc des accusés. Au Cap-Haïtien, on l’appelle
déjà Lucifer.
RÉSEAU CITADELLE (Le Ré.Cit.), le 10 Octobre 2010, 16 heures 07.

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3 thoughts on “Haïti-Pédophilie : Le Ministre Evans Lescouflair, toujours sur le banc des accusés.- (Texte Retrouvé – 10 oct. 2010)

  1. I went to school at St Louis de Gonzague where Lescouflair was a coach (violent one that would hit kids ( I was 11) on the head with his knuckles: siyads and zoklos) and though I have never witnessed it myself, I can assure that these allegations of pedophilie have been around ever since, I am now 39.The problem in Haiti is that there is no real investigation and the law does not reach people in power. he has worked with kids all his lif so God knows how many he has abused.

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