Qui finance Martelly et Manigat de l’extérieur ?

Mis à part les liens, qui ne sont plus à démontrer, du candidat à la présidence de « Repons Peyizan » Michel J. Martelly avec des secteurs très conservateurs dans la société haïtienne : les militaires/macoutes et un pan de la bourgeoisie pro yankee qui avaient organisé le coup d’Etat de 1991 contre le prêtre Jean-Bertrand Aristide avec le feu vert des Etats-Unis, sans oublier les GNBistes de 2004. Aujourd’hui, c’est le triste sir Stanley Shrager ancien porte parole de l’ambassade nord-américaine en 1991, sous la direction de l’ambassadeur Alvin P. Adams dit « Bourik Chaje », fanatique de l’organisation terroriste Fraph d’Emmanuel Constant et de Louis Jodel Chamblain, qui vient d’endosser la candidature de Martelly.

Myrlande H. Manigat du RDNP, qui affrontera Michel Martelly au second tour le 20 mars prochain, a aussi ses accointances avec les secteurs durs de la droite haïtienne. L’un des avocats, les plus remuants, de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, Reynold Georges, est un des supporteurs attitrés de Mme Manigat. Ces deux candidats se partagent les secteurs traditionnels haïtiens. Point n’est besoin d’aller plus loin ! Mme Manigat vient aussi de recevoir la visite et le support de la veuve de l’ancien dirigeant politique et candidat malheureux dominicain feu Peña Gomez.

Mais, l’aspect le plus méconnu du public en général et de la presse en particulier ce sont les sources de financement, en provenance de l’extérieur de ces deux candidats « choisis » par la « communauté internationale ». Le dimanche 20 février dernier, au cours de l’émission « Intérêt Public » animée par la journaliste Liliane Pierre-Paul cette question a été posée à l’avocat André Michel représentant de Mme Manigat et à l’avocat Grégory Mayard-Paul représentant de M. Martelly. Le premier a pris la tangente. Il a promis que la direction de la campagne rendra publique les sources de financement du candidat. Les jeux seront déjà faits ! Mme Pierre-Paul a réitéré la question à Mayard-Paul mais en précisant, selon des ouï-dire, qu’un étranger de la Floride finance la firme qui dirige la campagne de Michel Martelly ? Grégory Mayard-Paul n’a fait que signaler que ce n’était pas un étranger ; laissant ainsi les auditrices et auditeurs sur leur soif.
En effet, ce n’est pas un mystère que la firme espagnole Ostos & Sola est en charge de la campagne du candidat Martelly depuis au moins octobre 2010. D’ailleurs, on voit M. Antonio Sola dans les conférences de presse de Martelly et dans ses tournées à travers le pays veillant au grain. Mais, qui paie la note de cette firme qui a « joué un rôle indispensable en aidant le mexicain Felipe Calderon, en 2006, à  devenir le président du Mexique » (Toronto Star, 7 décembre 2010). Notons que Damien Melo, Directeur exécutif de la firme Ostos & Sola présentement, travaillait pour la campagne de John Mc Cain face à Barak Obama. Le « Toronto Star » a aussi questionné Antonio Sola au sujet de ce mystérieux « homme d’affaires qui est son employeur ? « C’est un ami, un homme d’affaires, qui nous a présenté Michel Martelly aux Etats-Unis » a répondu Sola d’un style lapidaire. Pourquoi tout ce mystère autour d’un entrepreneur qui supporterait un candidat ? Serait-ce un péché ? A moins que ce serait quelque chose d’illégal ?

Selon certaines sources fiables, l’individu en question ne serait autre que Laurent Lamothe PDG de la compagnie « Global Voice Group S.A. établie en Haïti et qui a son adresse au # 22 Impasse Lavaud Port-au-Prince, local qui abrite l’Institut Lope de Vega. Mais, M. Lamothe travaille aussi en Floride pour la compagnie « One World Telecom. Inc. » qui a des ramifications avec d’autres compagnies. Un enchevêtrement. Laurent Lamothe fait aussi partie du « Miami Beach Holding Company ». Une  véritable toile d’araignée (Voir graphiques). En d’autres termes on a affaire à une multinationale. Il y a aussi d’autres personnes originaires d’Haïti faisant partie de ces deux compagnies suscitées telles : Gilbert Pasquet et Patrice Baker. Quand on sait que dans la campagne de Martelly des appels robots ont été utilisés auprès des centaines, pour ne pas dire des milliers de compatriotes de la diaspora (ainsi qu’en Haïti) afin de les inciter à convaincre leurs familles à voter le candidat, une grande première dans un processus électoral en Haïti, on peut aisément comprendre que ce n’est pas une mince affaire, et qu’il y a de gros investissements consentis. Ceci est un aspect de la question.

L’autre aspect, c’est qu’on se demande pourquoi donc il y a un écran de fumée, voulu,  autour de l’homme d’affaires Laurent Lamothe dans la campagne de Martelly mais surtout son rôle dans l’embauchage de la firme Ostos & Sola ? Firme qui a certainement contact avec l’Institut Lope de Vega qui a toujours eu des liens privilégiés avec les autorités espagnoles. Il semblerait que d’après des sources de presse internationales, surtout d’Afrique, M. Lamothe est très controversé sur le continent africain et il utilise des manières peu orthodoxes, ainsi que ses employeurs,  pour arriver à ses  (leurs) fins! Le quotidien d’informations générales, du Sénégal, LE GRIOT, titrait le 11 novembre 2010, « Global Voice : Wade manipulé par Laurent Lamothe». Et le journaliste Steven Addamah écrivait : « Suite à plusieurs enquêtes, il s’avère que Laurent Lamothe, président de Global Voice a trompé tout le monde, y compris le président Wade pour pouvoir installer Global Voice au Sénégal. Il a corrompu des autorités avec des sommes d’argent, des voyages en Afrique du Sud pris en charge par lui, pour faire passer le projet à la présidence. Plusieurs personnes dont un ministre, un conseiller du président, une femme sénatrice, un Directeur Général devaient gagner 29 millions de dollars sur le dos du contribuable sénégalais et de la SONATEL, (la compagnie nationale de téléphonie) après signature du contrat. Ces derniers n’ont pas donc hésité à convaincre le président sénégalais ainsi que d’autres personnes concernées pour faire avancer la procédure. Laurent Lamothe a également envoyé plusieurs mails à ses collaborateurs et à Ndongo Diaw qui a pu convaincre Wade, car ce dernier avait foi en lui. Il a aussi voulu profiter de l’arriver des étudiants haïtiens pour entrer en contact avec Wade qui a refusé de le recevoir. Pour rappel, Global Voice avait signé un contrat au niveau de l’ARTP pour gérer et facturer les appels rentrant au Sénégal afin de procurer un certain bénéfice au pays. Mais ce contrat a été résilié suite aux différentes manifestations de SONATEL, et des sénégalais vivants à l’étranger. » On peut comprendre pourquoi M. Lamothe a utilisé Global Voice S.A. car il y a certainement des lois aux Etats-Unis qui interdisent qu’une compagnie soudoient des autorités d’autres pays. Ce qui semble n’être pas le cas en Haïti !

Le 10 novembre, L’Observatoire sur les systèmes d’Informations, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal, s’appuyant sur la source : Bitimrew, écrivait que « c’est depuis l’Afrique du Sud où il se trouve que cet haïtien tirait les ficelles………c’est une histoire de milliards (monnaie FCfa)  que ces gens (Global Voice) ont fait miroiter à certaines autorités qui n’ont pas hésité à défendre ce dossier auprès du président (Wade)………Laurent Lamothe n’a pas ménagé ses moyens pour décrocher ce marché de milliards. Des voyages ont été financés entre Dakar et l’Afrique du Sud au profit de certaines personnes uniquement de faire passer ce projet à la présidence. Tous ceux qui ont eu à défendre ce projet de Global Voice ont été bernés…… » Conséquences : « Global Voice S.A. » et M. Lamothe sont indésirables au Sénégal. Ils ont pignon sur rue au Ghana présentement, pour le moment, mais c’est une question de temps pour qu’ils soient aussi non autorisés à faire business dans ce pays.

Donc il a fallu des manifestations pour finalement provoquer la résiliation du contrat qu’avait en main Global Voice pour « gérer et facturer les appels rentrants ». En effet, en septembre 2010, en marge de la troisième conférence régionale de « Uni Africa Telecom » les participants ont manifesté avec leurs partenaires du Sénégal pour dire (Non à Global Voice Group S.A.) L’Inter Union des travailleurs de SONATEL (compagnie nationale de téléphonie) qui représente deux syndicats avait organisé une grande manifestation dans les rues de Dakar afin de protester la décision du gouvernement du Sénégal de donner à la compagnie « Global Voice » tout le contrôle des appels rentrants internationaux. « L’application d’une surcharge sur tous les appels rentrants, en plus de la supervision et du contrôle……… (Qui se sont déjà produits en Guinée, à la République Démocratique du Congo, au Ghana, au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Sierra Leone) auront des conséquences négatives sur les ouvriers et les consommateurs…. En plus les portes seront grandes ouvertes pour les fraudes et les appels seront détournés des opérateurs nationaux » avait expliqué l’Inter Union des Travailleurs. Après ces manifestations au Dakar, les participants à la troisième conférence régionale d’Uni Africa Telecom qui représentent l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’ Ivoire, le Danemark, le Kenya, le Mali, le Maroc, la Mozambique, le Nigéria et la Suisse qui s’étaient solidarisés avec leurs collègues ont juré de continuer la lutte contre « Global Voice S. A.»

Voilà le rôle de toute évidence que s’apprêtent à jouer Laurent Lamothe et « Global Voice » et possiblement à travers eux le consortium dont nous avons parlé plus haut. Car, les multinationales ne financent pas pour rien. Est-ce pourquoi ils ont jeté leur dévolu sur Michel J. Martelly qui était déjà un allié de la maison. Autre fait, pour le moins surprenant, à deux mois et quelques jours du départ du Président René Préval c’est l’installation d’un nouveau directeur du Conseil National des télécommunications (CONATEL). D’après l’Agence Haïtienne de Presse (AHP), qui cite sûrement un quelconque officiel, « le nouveau DG du Conatel, l’ingénieur Jean Jaunasse Elisée qui a déjà occupé ce poste en 1995 et qui fut directeur général de la Téléco, qui a remercié le chef de l’Etat, doit faire le suivi de l’agenda  TIC (Technologie de l’information et de la communication) dans le processus de reconstruction dans le contexte post séisme et travailler sur les questions internationales qui doivent être un pilier majeur dans l’agenda de la régularisation et du développement du secteur de la télécommunication en Haïti. » Un charabia qu’il reste à décoder. Dieu seul sait si ces magouilles dont nous venons d’en parler ne se sont pas déjà produites au sein de l’ex compagnie nationale haïtienne, la Téléco ; jusqu’à ce que le président René Préval et son gouvernement mettent à la porte un bon nombre d’employés et l’a privatisé, pour une pitance, à 60%. Aujourd’hui, l’Etat haïtien ne détient que 40% des actions ; et les vautours de la finance rôdent autour de la proie affaiblie en attendant l’arrivée du poulain au pouvoir pour leur donner feu vert afin d’en finir totalement avec elle.

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