Fort national et Bowenfield, deux projets introuvables

Le Nouvelliste | Publié le : mardi 19 juin 2012

Carlin Michel michelcarlin@yahoo.fr
La quatrième rencontre organisée par l’Initiative de la société civile (ISC) sur le suivi du budget de la République s’est déroulée ce mardi autour de l’exécution du budget alloué au ministère des Travaux publics, Transports, Energie et Communication (MTPTEC). L’ISC dénonce d’importants projets d’infrastructures qui n’ont vraisemblablement pas été exécutés, alors que leurs financements ont été totalement débloqués.
Une vue des participants à la quatrième rencontre sur le suivi du budget
Une vue des participants à la quatrième rencontre sur le suivi du budget
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Les projets Bowenfield (phase 2) et Fort national (phase 3), deux projets de rénovation urbaine et de développement résidentiel, financés chacun par le Fonds Petro Caribe à hauteur de 22 millions de dollars américains ne sont pas exécutés, bien que le financement pour ces deux ouvrages ont été totalement décaissés. C’est le principal responsable de l’ISC, Rosny Desroches, qui a dénoncé un ensemble d’anomalies constatées dans l’exécution du budget alloué aux travaux d’infrastructures. « Tout ce qu’on a trouvé au Fort national, c’est une maquette, fait savoir Rosny Desroches. Au Bowenfield, il y a seulement un immense bâtiment en construction qui n’a rien à voir avec ce projet. Cette construction est d’ailleurs financée par la coopération canadienne », dénonce le dirigeant de l’ISC. « Jusqu’à ce jour, il nous a été impossible de localiser ces deux ouvrages et de constater l’état des travaux », souligne-t-il. Ces deux projets ne sont pas exécutés sur commande du ministère des Travaux publics, mais sur celle de la Planification et de la Coopération externe, fait remarquer M. Desroches, expliquant qu’un haut fonctionnaire du ministère de la Planification, responsable de ces travaux, a refusé tout contact avec lui après deux conversations téléphoniques. En effet, ces projets faisaient partie des six projets dénoncés par le rapport préliminaire d’audit commandité par le bureau de l’ancien Premier ministre Garry Conille. Pour ces deux projets, le montant exposé sur le site du ministère de l’Economie et des Finances est différent de celui indiqué par le rapport commandité par l’ancien Premier ministre. Ces deux projets s’élèvent à plus de 300 millions de dollars américains. « Il est inconcevable que tout cet argent se soit évaporé sans laisser de trace », fustige M. Desroches, espérant que le nouveau gouvernement fournira des éclaircissements sur ces contrats dont les projets de Fort National et Bowenfield qui devraient représenter, selon lui, des pièces maîtresses dans la reconstruction de Port-au-Prince et le relogement des familles sinistrées. Ces deux projets devraient être réalisés par deux firmes de la République dominicaine. Le projet de Fort national a été confié à la compagnie Construcciones y Disenos et celui de Bowenfield à la firme construction Rofi S.A. « C’est déjà énorme que le commerce et l’alimentation soient dominés par la République dominicaine, faut-il que les travaux publics le soient aussi? », se questionne le principal responsable de l’Initiative de la société civile. La quatrième rencontre organisée par l’ISC sur le suivi du budget national a été également l’occasion pour la société civile d’analyser d’autres projets d’infrastructures. Le Projet de la réhabilitation des rues du Cap-Haïtien réalisé par la firme Vorbe et Fils et financé à hauteur de 7 millions dollars américains n’est pas encore terminé et présente, selon Rosny Desroches, des insatisfactions du côté de la population. Le deuxième projet considéré par l’ISC est la réhabilitation des tronçons de la route nationale #1 (St-Marc-Gonaïves), de Bigot à Carrefour Joffre et de Carrefour Turenne à rue Clerveau, réalisée par la compagnie dominicaine Estrella. Des inondations fréquentes en saison pluvieuse au niveau du tronçon Carrefour Turenne – rue Clerveau ont pertubé les travaux de drainage sur cette voie. La réhabilitation urbaine à Lascahobas et à Mirebalais, réalisée par la firme GTC et financée à hauteur de 4 millions de dollars américains, dont 88% des fonds ont déjà été décaissés, est l’autre projet pris en compte par l’ISC qui fait l’éloge de ces travaux qui contribuent à moderniser ces deux villes. Invité d’honneur à cette quatrième rencontre sur le suivi du budget national financée à hauteur de 100 000 dollars par l’USAID, le ministre des Travaux publics, Jacques Rousseau, n’a pas pu pse présenter. 5 des 32 projets financés par le Fonds Petrocaribe depuis février 2010 ont été présentés par l’Initiative de la société civile à un parterre composé des personnalités de la communauté internationale, des gens de la société civile et des cadres du ministère des Travaux publics.
Carlin Michel michelcarlin@yahoo.fr
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