Thèmes de l’Emission de la semaine

Orlando le 3 septembre, 2010

Actualités Politiques : Grandes Lignes

Peut-on persister à ignorer totalement le fait que sur le territoire d’Haïti, il y a une nouvelle force hégémonique méridionale émergente, qui est en train de faire son apprentissage depuis plus de 6 ans, de juin 2004, date de l’arrivée des troupes multinationales onusiennes dominées par les Sud-américains, la Minustah ? Voilà, pour corroborer ce fait, la déclaration faite cette semaine, au journal français, Le Monde, par Celso Amorim, ministre des affaires étrangères du Brésil : « Depuis près de huit ans, le Brésil a effectivement œuvré avec audace et, à l’instar d’autres pays en développement, nous avons changé notre importance sur la carte du monde. Nos pays sont vus aujourd’hui, même par les critiques éventuels, comme des acteurs dont les responsabilités sont croissantes et dont le rôle est de plus en plus central dans les décisions qui affectent l’avenir de la planète. » Ne doit-on pas conclure qu’effectivement les données ont changées en termes de rapport entre Haïti et l’Internationale ? Les interprétations ne doivent-elles pas aussi changer dans les mêmes proportions ? Le retour au statu quo ante avec Préval, n’a-t-il pas été imposé manifestement par l’hégémonie méridionale ? Malheureusement pour Haiti, elle a été le cobaye du premier teste hégémonique ! Heureusement pour le Brésil, dans ses premiers balbutiements de force hégémonique, il s’est trouvé en Haïti, en face d’un abruti et d’un plein de soupe ! Un autre constat de conflit de réflexes et de réclamation de droits hégémoniques, la Minustah ayant subi des pertes énormes, avait perdu le contrôle des événements au lendemain du 12 janvier. Qui s’était empressé de se formaliser et de porter des accusations aussi alarmantes que gratuites, quand, pour garantir la sécurité, les Etats-Unis avait immédiatement dépêché 20,000 troupes au chevet d’Haïti et pris le contrôle des ports et aéroports ? Ça a gêné qui ? Les Etats-Unis auraient dû solliciter la permission de qui ?

Un incident banal, qui illustre encore ce fait. Quand Préval était venu à Washington dans le cadre des réunions concernant les projets de reconstruction après le cataclysme, il avait soulevé la question des élections. La réponse du ministre des affaires étrangères des Etats-Unis, Hillary Clinton, avait été, qu’elles auront lieu en temps opportun. Ce qui a été interprété par tout le monde, pas cette année. Parce qu’à ce moment là, à l’unanimité les opinions étaient d’accord sur le fait que logiquement les élections étaient impossibles en 2010, après ce cataclysme. Pour parer à cet état de fait et garantir que ce soit lui qui gère ces élections, Préval a obtenu du parlement, l’état d’urgence, les pleins pouvoirs et la prolongation de son mandat présidentiel.

Revenu de la réunion des G20 au Canada, où on a fait comprendre clairement à Préval que les bailleurs de fonds n’investiront pas dans les projets de reconstruction, tant qu’il serait au pouvoir. Visiblement offensé, Préval s’est précipité vers ses compadres de la Caraïbe et de l’Amérique du sud. Là aussi il a reçu une fin de non recevoir. Il était alors évident que l’opinion internationale à l’unanimité avait rejeté Préval. Mais avec la nuance, que l’hégémonie méridionale, pour satisfaire ses intérêts politiques régionaux, veut qu’Haïti reste dans sa zone de tendance politique.

Pour gérer le maintien du statu quo, il faut que l’on fasse coûte que coûte les élections en 2010, avec le régime au pouvoir, avant que les Haïtiens abasourdis par le cataclysme, mécontents de la performance de ce régime populiste, ne se réveillent de leur torpeur. Cette nouvelle prise de conscience, qui crée le besoin de réflexion sur la refondation de l’Etat, née du choc du désastre, inquiète naturellement la nouvelle force hégémonique qui ne veut pas prendre le risque d’un changement de régime.

Préval s’est rapidement accommodé à sa nouvelle réalité, le constat du rejet unanime de l’Internationale. Mais conscient du fait qu’avec la volonté des hégémonistes méridionaux, de retenir Haïti dans leur cercle d’affinité politique, les élections peuvent être gérées par lui, sans danger. Puisqu’il est à son dernier mandat constitutionnel. Et que manifestement, c’est son intention de gérer la continuité. Préval veut saisir l’opportunité pour tirer le maximum de cette situation qui pour lui est une aubaine. Il entreprend des démarches auprès des Sud-américains et des Caraïbéens pour établir une date, qui puisse lui permettre d’organiser les élections, avant la fin de son mandat. De fait le dirigeant civil de la Minustah en déclarant que les élections auront lieu le 28 novembre, a œuvré dans le sens des intérêts de l’hégémonie méridionale

Entre-temps, le sénateur de l’Indiana Richard Lugar, membre du comité des affaires étrangères du Sénat américain, avait demandé formellement le remplacement de ce CEP, dont la crédibilité laisse beaucoup à désirer. Le Secrétaire général de l’OEA, Jose Miguel Insulza venant pour une visite de 48 heures en Haïti, s’empresse de rejoindre l’opinion d’Edmond Mulet. Il déclare exactement le contraire : « J’estime qu’il n’y a pas de raison pour que l’on ne fasse pas confiance à ce CEP. » Face à cette violation criarde de la neutralité que le secrétaire général de l’instance régionale aurait dû observer, on est bien obligé de se poser la question : Est-ce que Jose Miguel Insulza a fait cette déclaration en tant que Secrétaire général de l’OEA, ou en tant que porte-parole de l’hégémonie méridionale ?

Nonobstant le fait qu’au niveau des autorités internationales, entre Lugar et Insulza, il y a une certaine divergence d’opinions au sujet de ce CEP. Mais, qu’en est-il de l’opinion nationale qui ostensiblement et sans équivoque déclare unanimement à cor et à cri, qu’elle n’a pas confiance dans ce CEP. Qu’il est vassalisé par Préval ! Qu’il n’offre aucune garantie d’impartialité ! La question est de savoir, est-ce que l’opinion nationale, le cas échéant, a moins de pertinence politique que celle du chilien Jose Miguel Insulza en matière électorale haïtienne ?

Ce sont les Haïtiens qui, après tout, vont subir les conséquences des inconséquences des fraudes et des irrégularités électorales. De fait, nous sommes en train malheureusement de subir jusqu’à présent, les résultats des élections du 7 février 2006, imposées par le compatriote de Jose Miguel Insulza, le chilien Juan Gabriel Valdès le premier chef civil de la Minustah et son complice le premier ministre haïtien d’alors.

Ce n’est pas parce que des partis, tel que le RDNP et Respè ont accepté, en se pinçant le nez, à participer à ces élections que l’on doit ipso facto interpréter leur participation comme un brevet d’impartialité et d’intégrité décerné à ce CEP. Absolument pas ! La présence de ces partis porteurs de légitimité pour le processus électoral, ne leur empêche pas d’exiger le remplacement de ce CEP. Ces partis ne veulent pas commettre la bêtise de s’exclure eux-mêmes, comme d’autres l’ont fait aux dernières élections. « La ri blanche pôt fèmin. » Laisser libre cours aux exactions des dirigeants malintentionnés, en boycottant des élections, n’est pas du tout une preuve d’intelligence. On ne peut rien changer à partir de l’extérieur. De fait, il est absolument impossible de changer quoique ce soit, si on n’est pas partie prenante de ce que l’on se propose de changer ! Particulièrement quand on a en face de soi, des dirigeants jouissant de la protection d’une garde prétorienne au service de l’hégémonie méridionale, qui compte 12000 paires de bottes sur le sol natal. Et dont la mission est uniquement de maintenir la stabilité militaire, de pérenniser le régime en place et d’accompagner le gouvernement dans tout ce qu’il se propose d’entreprendre. Rappelons-nous que cette fois-ci la chose est encore plus grave. C’est le chef civil de cette garde prétorienne qui a lui-même annoncé la date du 28 novembre 2010, pas Préval ! Il n’a fait qu’acquiescer (sic).

Ce processus électoral qui pour les Etats-Unis aurait dû avoir lieu en temps opportun, est maintenant un projet en pleine exécution, endossé et géré directement par l’hégémonie méridionale. Cela explique pourquoi Insulza soucieux de vouloir maintenir le cap coûte que coûte, vers la tenue des élections, soit aussi entiché, malgré l’opinion contraire du public haïtien, à vouloir lui imposer l’acceptation de ce CEP décrié. Les intérêts de Préval ayant rejoint ceux de l’hégémonie méridionale constituent un complot meurtrier qui tue littéralement tout espoir d’émancipation de l’ornière du populisme ! Allons-nous accepter servilement que Mulet, Insulza et Préval nous amènent à l’abattoir, le 28 novembre 2010 ? Avec ce CEP, il n’y a aucune garantie de possibilité d’alternance démocratique. Cette hégémonie méridionale en herbe, ne nous a-t-elle pas forcés, le 16 février 2006, à avaler cette couleuvre qui aujourd’hui nous étrangle à perdre le souffle ?

Cette fois-ci, à cor et à cri, nous disons, Non !

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1 thought on “Thèmes de l’Emission de la semaine

  1. La minustah est l’instrument par lequel, le gouvernement de preval va emporter les elections en faisant comme en 2006, voler les boites de bulletins pour porter la masse populaire a gagner les rues pour plebiciter le candidat du parti au pouvoir.

    Cependant les vont maltourner pour certains candidats que DEA aura a proceder a leur arrestation pour traffic illicite de drug . Le dernier rapport de la Minustah en dit long.Le diplomate Brezilien a jete le de en disant que les elections n’auront pa lieu comme prevues.

    Ce diplomate est bien. Il a le courage de demamentire le chilien, president de L’OEA.Rien n’est que d’attendre. Effectivement il n’y aura pas d’election en Haiti cette annee. Et si le gouvernement persiste, il doit etre pret a assummer toutes les responsabilites qui en decouleront.

    Le peuple prendra le large et tout le monde resters bouche bee.

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