Remaniement ministériel : « Seul Laurent Lamothe travaille »

Le Nouvelliste | Publié le : 2013-01-07
Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com
Si le président de la République a un peu écarté l’idée d’un remaniement ministériel comme le laissent croire les rumeurs, il a cependant nommément pointé du doigt le ministère de la Communication qui, selon lui, a beaucoup de lacunes. D’ailleurs, dans des déclarations faites vendredi au palais national, Michel Martelly a estimé que seul son chef de gouvernement travaille.
Le président Martelly et Laurent Lamothe le 1er janvier aux Gonaïves
Le président Martelly et Laurent Lamothe le 1er janvier aux Gonaïves

La question du remaniement ministériel n’est pas totalement écartée. Même si le chef de l’Etat a indiqué que parler d’un replâtrage du gouvernement  peut mettre mal à l’aise les ministres et les empêcher de travailler,  il a cependant laissé planer le spectre du remaniement. « Nous sommes maintenant à l’heure d’une évaluation», a-t-il indiqué  vendredi au palais national au cours d’une cérémonie de départ pour l’Equateur de 30 jeunes Haïtiens partant suivre une formation en génie.

Selon Michel Martelly, à n’importe quel moment, si le chef du gouvernement ou le président réalise que quelque chose ne marche pas dans un secteur ou dans un autre, « on peut toujours apporter des changements », a-t-il avancé, soulignant que cela ne veut pas dire qu’il y aura un remaniement ministériel. « Vous n’avez pas une idée de ce que cela fait, le bruit d’un remaniement. Il met les gens en place mal à l’aise au point qu’ils ne peuvent pas travailler… », a-t-il fait remarquer.

Le remaniement existe, a poursuivi Martelly, cela se fait dans tous les pays. De façon un peu confuse, le locataire du palais national a souligné que « s’il va y avoir un remaniement, il va y avoir un remaniement…s’il n’y en aura pas…il n’y en aura pas. Je pense que vous devez attendre… que ça soit aujourd’hui, dans trois semaines ou après le carnaval…»

En revanche, le président Martelly a clairement fait savoir que le ministère de la Communication ne répercute pas assez les actions du gouvernement. « … Il y a de nouveaux projets sur lesquels on travaille que la population ignore et des réussites -vielles de six mois », a-t-il critiqué.

Le chef de l’Etat a précisé que des évaluations auront lieu pour savoir ce qui doit être fait. Il a reconnu qu’au sein du gouvernement il y a beaucoup de lacunes à combler. « Je l’ai dit, en terme de communication, nous avons des lacunes. Est-ce que cela veut dire qu’on va changer le ministre ? S’il faut le changer, on le changera… », a-t-il confié.

Interrogé par les journalistes sur le travail de son chef de gouvernement, Michel Martelly a tout simplement envoyé des fleurs à Laurent Lamothe. « Le cas de Lamothe est particulier. Je pense qu’il est le seul que j’aie qui travaille. D’abord, il partage ma vision. Deuxièmement, il n’a pas d’intérêts personnels et troisièmement, il me met en confiance, je n’ai même pas besoin de le surveiller », a-t-il déclaré.

Michel Martelly a considéré comme un acquis important sa collaboration avec Laurent Lamothe, parce que, s’est-il désolé, « tout est un problème dans ce pays… »

Dans les couloirs du Parlement, on parle d’un remaniement ministériel avant le lundi 14 janvier, date à laquelle la Chambre des députés rentrera de vacances. La majorité présidentielle à ladite Chambre avait déjà évoqué l’idée de cette évaluation qu’a mentionnée plus haut le chef de l’Etat. Le remaniement ministériel est donc toujours à l’ordre du jour.

Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com
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2 thoughts on “Remaniement ministériel : « Seul Laurent Lamothe travaille »

  1. Prouesses de la “Diplomatie des Affaires”

    Depuis l’avènement de Laurent Salvador Lamothe, étoile prodige et, on l’espère pour lui, non filante de la vie politique haïtienne, l’action extérieure d’Haïti a été érigée en “diplomatie des Affaires”, et tous les efforts de nos services étrangers sont supposément orientés vers la promotion et l’attraction des investissements étrangers.

    Venant d’un businessman retors et rompu aux “affaires africaines” comme Lamothe, on pouvait craindre le pire. On n’a pas été déçu.

    Plus d’un an et demi après l’investiture du Président Martelly et plus d’un an après la prise de pouvoir effective du puissant Chancelier-Premier Ministre, devenu Premier Ministre-Ministre du Plan, on peut bien sur commencer par dresser le bilan des Affaires et des investissements, et en premier lieu le résultat des efforts concernant le redressement annoncé du climat des affaires en Haïti, premier critère d’une écrasante majorité d’investisseurs étrangers potentiels.

    Hélas!, les classements 2012 des 3 principaux rapports internationaux faisant référence en la matière sont cruels et tous mettent à mal les ambitions veléitaires du couple executif et du sémillant PM en particulier. Voyons plutot:

    1. Indice de perception de la corruption établi par Transparency
    International: en 2011, 175 sur 182 (score 18 sur 100). En 2012, 165 sur 176 (score 19 sur 100). Insignifiante progression, mais toujours parmi les bons derniers.

    2. Indice d’attractivité du cadre légal des affaires “Doing Business” calculé par la Banque Mondiale: en 2011, 166 sur 183. En 2012 174 sur 183. En net recul.

    3. “Index of Economic freedom”, mesurant le degré de liberté de l’économie établi par Heritage Foundation: en 2011, 133 sur 179 (score 52.1). En 2012, 142 sur 179 (score 50.7). En net recul.

    Pire encore, à la fin du mois de décembre 2012, alors que les décideurs publiques se gargarisaient de l’ouverture actuelle (Royal Oasis) et prochaine (Best Western et Marriott) de 3 hôtels auto-classés 5 étoiles, et qu’ils voulaient surtout y voir un signal fort de la ”Nouvelle Haïti” économiquement et touristiquement émergente, le Département d’Etat américain et le gouvernement canadien renouvellaient une habitude qui tendait à s’estomper depuis 1 an et émettaient tous deux à quelques jours d’intervalle un avis très défavorable à destination de leurs ressortissants intéressés à voyager en Haïti. Le Canada a depuis aggravé les choses en décidant de geler son aide publique à Haïti et en faisant savoir à peine diplomatiquement que l’absence de résultats, l’incurie, le gaspillage, la dilapidation et les détournements opérés par les contreparties haitiennes en étaient la cause principale.

    A l’échelle internationale, nous sommes donc loin d’une perception sinon d’une réalité positive des grands discours de changement d’une Haïti “open for business” anônés depuis l’arrivée de la vague rose. C’est que Lamothe et ses sbires, Pierre Richard Casimir, Ministre des Affaires Etrangères, Nixon Myrthil, Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères et Michel Brunache, Secrétaire Général de la Primature, se sont emparés de la diplomatie pour y promouvoir et protéger leurs familles, amis, amies, et autres parents de leurs alliés politiques. Dans tous les pays du Monde, l’histoire, la jurisprudence institutionnelle sinon la Constitution elle-même, établit les Affaires Etrangères comme le domaine réservé du Président. C’est ce que Casimir, sentant peut-etre venir la fin de son mentor Lamothe, a subitement découvert lors de sa récente interview à Vision 2000. Pourtant, la Nature ayant horreur du vide, la pratique de cette petite équipe a été tout autre, à part le bref épisode où le “Centurion” Stanley Lucas, renvoyé depuis à ses activités d’intelligence centrale, chevauchait la diplomatie haïtienne sabre au clair pour le compte (et les mécomptes) de Martelly .

    Quand est-il donc des hommes et des femmes placés aux postes clés des missions diplomatiques haitiennes après la razzia, la vendetta qui y avait été opéré?

    Un petit tour d’horizon, effectué déjà dans maints médias, est révélateur du copinage et du clientélisme en cours dans les Missions et Consulats, loin de la compétence ou de l’expérience nécessaire à une vraie diplomatie des affaires. Les curriculum de nos représentants disent déjà tout de cette diplomatie de l’équilibre politique n’ayant rien à voir avec de quelconques affaires si ce n’est les affaires personnelles des heureux élus. Des parents directs, des citoyens étrangers, un déporté par ci, un repris de justice par la, des compagnons de magouille ou de parties fines, entre autres. Le cynisme, l’arrogance, l’infatuation proverbiales et la sottise ordinaire de Lamothe auront ici fait merveille, contribuant hélas ! à renforcer jusqu’à la caricature la mauvaise image que les étrangers se font trop souvent d’Haïti.

    Au fond, à bien y penser, ces dignes diplomates roses sont le symbole parfait de cette supercherie, cette énième escroquerie intellectuelle, technocratique et administrative que représente la fumeuse diplomatie des affaires de Laurent Salvador Lamothe et à ce titre seul, ils auront bien mérité de la Patri…poche.

  2. Aristide does not appear in court as required. Commissioner of Government has gone to Aristide residence in Tabarre for explanation.
    Aristide plan to march from Tabarre to court – accompanied by mob of people was cancelled when fewer than 30 willing to participate.
    Lamothe government must regain the initiative. They have allowed Aristide to place Lamothe team on defensive.
    Aristide gang leaders in gun fight in lower Delmas area of Port-au-Prince.
    Situation very dangerous as Aristide begins major actions to topple Martelly.

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