Quand un ancien Premier ministre Lavalas défend Martelly

Le Nouveliste:

Haïti: L’ancien Premier ministre Jean Marie Chérestal est catégorique. Sans langue de bois. « Contrairement à ceux qui le critiquent, je dis que Michel Martelly a droit à son comportement. Mais il doit l’ajuster à sa fonction de président », vite précisé Jean-Marie Chérestal, en direct sur Magik 9, jeudi matin. L’ancien chef de gouvernement, qui s’est depuis un bon bout de temps retiré dans le Sud pour s’adonner à des activités liées au tourisme, invite d’un autre côté les opposants du chef de l’Etat à arrêter de le provoquer.

Jean-Marie Chérestal dit déceler en Michel Martelly beaucoup de fougue, d’énergie, de volonté et de la disponibilité qui suscitent, selon lui, de l’espoir. « Il y a longtemps que je n’ai jamais vu un chef d’Etat avec autant d’énergie. Il ne faut sous aucun prétexte rater ce momentum », fait remarquer l’ancien Premier ministre sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide entre 2001 et 2002. Ce serait dommage si le pays n’arrivait pas à profiter de cette « énorme potentialité » que représente l’ancien chanteur », a ajouté Jean-Marie Chérestal.

« On ne pourra pas perdre les cinq années du mandat du chef de l’Etat à traîner dans cette affaire. Il faut en toute objectivité évacuer les doutes. Si on a des preuves, qu’on les amène. Dans le cas contraire, on doit passer à autre chose », a déclaré M. Chérestal questionné sur le dossier de la multiple nationalité du président de la République.

Plaidant en faveur du respect de la Constitution de 1987 qui n’admet en aucun cas la double nationalité, Jean- Marie Chérestal a toutefois exprimé ses réserves par rapport à l’intervention de l’ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Kenneth Merten, qui a déclaré le 8 mars que Michel Martelly n’est pas un citoyen américain mais plutôt un Haïtien. « C’est une affaire nationale qui doit être réglée par les nationaux eux-mêmes », déclare-t-il, confiant en la capacité des Haïtiens à résoudre seuls leurs problèmes. Il a en outre plaidé en faveur du respect et du renforcement de nos institutions au bénéfice du développement du pays.

C’est un très mauvais message pour les investisseurs et pour la sécurité dans le pays, conclut Jean-Marie Chérestal à propos du dossier des hommes en treillis militaires qui occupent certains anciens camps et casernes et d’autres espaces appartenant à l’Etat haïtien. Je suis d’accord avec l’idée qu’il y ait une force militaire devant servir à protéger nos frontières, à lutter contre le trafic illicite de stupéfiants et pouvant également aider la population en cas de catastrophes naturelles. Mais ce corps ne peut pas être mis sur pied dans l’indiscipline, a-t-il souligné.

« Ces messieurs, soutient l’ancien chef de gouvernement, doivent comprendre la nécessité d’aider dans la création de conditions favorables à l’investissement et à la création d’emplois dans le pays. Des objectifs qui, selon lui, ne doivent passer que par la stabilité. Il a toutefois reconnu le droit de ces anciens employés de l’Etat à recevoir leurs arriérés de salaires, une de leurs principales revendications.

S’agissant du dossier du Premier ministre désigné, Jean Marie Chérestal pense que les parlementaires devraient faire ce qu’il appelle un dépassement de leurs intérêts personnels. « Laurent Lamothe est quelqu’un de très dynamique dont les expériences dans les affaires pourraient être profitables au pays », a-t-il avancé.

Danio Darius
daniodarius001@yahoo.com

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