Qu’est ce qu’il faut retenir de l’intervention de Anacasis sur RadioVision200

Texte de Cyrus Sibert
J’ai suivi l’interview du Sénateur Anacasis Jean Hector sur Radio Vision2000, et j’ai compris que cette gauche traditionnelle et démagogique est un vrai problème pour Haiti.

1- Pour elle la politique est un jeu de poker. Il suffit de jouer éternellement sur les contradictions sans tenir compte des problèmes réels du peuple et de la population en générale.

2- Aucune considération pour le peuple, pour sa misère, ses difficultés économiques (l’écolage des enfants en ce mois de décembre 2016), sécuritaires et environnementales.

3-  Cette gauche croit dans les agitations politiques, les conspirations, les complots, le terrorisme de basse intensité. Intimidation, assassinats, attentats à la bombe, incendie des marchés et des écoles, l’instabilité permanente, blocage total au mépris du peuple, tous les moyens sont bons pour contrôler le pouvoir.

4-  Elle minimise le vote populaire. Elle voit en tout, l’oeuvre de la bourgeoisie. 
Pourtant, cette gauche avait bénéficié de l’engagement des masses dans le passé; elle a occupé le pouvoir durant 25 ans, grâce à la contribution des forces populaires; elle ne rate aucune occasion pour vanter les révolutions cubaine, chinoise, vietnamienne, Sud-Africaine qui sont en réalité des résultats de luttes populaires. Mais, en Haiti, au lieu de chercher à comprendre la décision du peuple dans une conjoncture, elle accuse la bourgeoisie. Une façon de dire que le peuple haïtien n’est pas capable de comprendre son vécu et d’exprimer ce qu’il ressent sous forme d’appui, d’indifférence ou de sanction politique.

5- Anacasis Jean Hector qui nous présente Jude Célestin comme un mauvais leader, un snobe, autosuffisant au point de mépriser son environnement jusqu’à refuser tout contact même avec ceux qui contribuent financièrement à son projet politique, voulait faire de lui le Chef de l’Etat d’Haiti. De grands leaders de la gauche traditionnelle haïtienne comme Paul Denis, Sauveur Pierre-Etienne, Samuel Madistin, voulaient nous imposer ce pédant, épicurien, hédoniste, comme Chef d’Etat. C’est un désastre !!! Il a imposé un mauvais leader à ses amis de la gauche comme candidat au détriment de Erick Jean-Baptiste qui depuis des années dévloppe une ligne claire nationaliste, anti-MINUSTAH, anti-corruption… C’est la réédition du choix d’Aristide au dépens de Victor Benoit ou de Gérard Gourges. On connait le résultat.

Eh bien, le peuple haïtien n’est pas dupe. Au 21e siècle, étant exposé à la culture globale au moyen des nouvelles technologies de communication, elle a évolué. Si Anacasis et ses amis de la gauche traditionnelle/retardée sont restés accrochés à des citations de Karl Marx et de Lenine prises hors de leur contexte historique, le peuple et sa jeunesse ont atteint un niveau d’émancipation qui ne finira pas de les surprendre. Les dernières explications de l’ex-Sénateur Anacasis sur la défaite électorale de Jude Célestin prouvent clairement que la gauche retardée d’Haiti a perdu les élections faute de leader. C’est une honte que des militants de carrière soient obligés de supporter la candidature d’un amateur comme Jude Célestin. Le peuple a compris que parmi les 5 candidats qui dominaient la course, Jovenel Moise était l’homme du moment avec des idées nouvelles, un programme clairement exprimé et des projets détaillés; Il a vu dans la personne du candidat du PHTK, un leader sensible qui n’attaque personne mais qui se concentre sur les problèmes réels de la population comme la situation des sinistrés après le passage de l’ouragan Matthieu.

Ce n’est pas cette gauche qui a dominé la scène politique et la bourgeoisie haïtienne durant les 25 dernières années qui nous fera croire qu’une classe dominante dicte au peuple haïtien la position qu’il doit adopter. Car, le 16 décembre 1990, ce peuple avait défié cette classe dominante au profit de Jean-Bertrand Aristide; elle avait résisté au coup d’Etat militaire du Général Raoul Cédras et encaissé l’impact des trois (3) années d’embargo total et l’indignation d’une deuxième (2e) occupation américaine. Aujourd’hui encore, il fait les frais de la tutelle des Nations Unies en payant de sa vie l’arrivée du choléra par des casques bleus sur le sol national. Que cette gauche retardée et démagogique soit consciente de ses faiblesses et qu’elle décide de se restructurer en plaçant au rancart tous les irresponsables déphasés, ces leaders surannés qui la tiennent en otage.

A bien entendre Anacasis Jean-Hector, Jude Célestin, Moise Jean-Charles et Maryse Narcisse n’avaient ni la compréhension, ni l’organisation disponibles pour remporter les élections. Ils ont bel et bien perdu ces élections. De plus, face à un stratège en communication politique et en campagne électorale de la taille de Antonio Sola, ces candidats mal-préparés et mal-organisés n’avaient aucune chance. Ne parlons pas de financement; car, en 1990, la gauche n’avait pas de ressources financières adéquates pour vaincre Marc Bazin. Pourtant, elle avait remporté les élections grâce à ce peuple héroïque qui avait décidé souverainement de tourner la page, comme il l’a fait le 20 novembre dernier. Ne soyez pas ingrats envers le peuple haïtien, messieurs/dames!
Share:

Author: `