Préval au cabinet d’instruction: les ironies de l’histoire-Added COMMENTARY By Haitian-Truth

Le paradoxe qui se profile dans l’articulation des évènements de ces derniers jours, prend plusieurs dimensions. Un ancien bon ami de Jean Léopold Dominique, René Préval est reçu comme témoin dans le cadre de l’enquête sur son assassinat, vieux de treize ans.

L’ancien Président René Préval
Photo: JJ Augustin

Le paradoxe qui se profile dans l’articulation des évènements de ces derniers jours, prend plusieurs dimensions. Un ancien bon ami de Jean Léopold Dominique, René Préval est reçu comme témoin dans le cadre de l’enquête sur son assassinat, vieux de treize ans. L’avocat actuel de cet ancien président, Me Claudy Gassant quand il était juge d’instruction, a travaillé sur le dossier de l’assassinat de Jean Dominique et avait lui-même auditionné son client d’aujourd’hui. Enfin, un ancien conseiller du président Préval et actuel conseiller du président Michel Martelly, Joseph Lambert a cru devoir se présenter au Palais de justice pour soutenir Préval tout en protégeant Martelly.

René Préval et Jean Claude Duvalier ont failli faire une rencontre historique au Palais de justice, le jeudi 7 mars écoulé. Tandis que l’ancien leader de la plateforme Lespwa/Inite se trouvait au cabinet d’instruction du juge Yvickel Dabrézil, dans une autre salle du même bâtiment, la Cour d’appel poursuivait ses audiences sur l’affaire Jean Claude Duvalier. Ce dernier, hospitalisé, n’était pas présent à cette séance où ses accusateurs s’expliquaient à leur tour aux juges qui avaient entendu M. Duvalier, huit jours plus tôt.

« Je ne peux rien vous dire sur ce qui a été dit pendant l’interrogatoire, comme vous le savez, l’instruction est secrète », a dit en substance, le prédécesseur de Michel Martelly à sa sortie du cabinet d’instruction où il a dû témoigner pendant environ quatre heures. Simplifiant volontiers le symbolisme de cette audition au cours de laquelle il n’a été qu’un témoin, M. Préval ne s’est pas fait accompagner de son avocat. Sa femme Elisabeth D. Préval était son principal soutien.

En laissant le Palais de justice, l’ancien président, René Préval, a pris le temps de dire à la presse qu’il allait se diriger vers l’ambassade du Venezuela. Il voulait exprimer personnellement au représentant du président vénézuélien en Haïti, sa consternation suite à la mort d’Hugo Chavez. C’est d’ailleurs sous la présidence de M. Préval que le fonds Petrocaribe avait connu ses jours de gloire. Préval n’en fait aucune référence, se préoccupant seulement d’exprimer sa « reconnaissance » au peuple et à l’Etat vénézuéliens. Ce n’est peut-être pas une grande ironie de l’histoire si l’ancien président René Préval s’est retrouvé au cabinet d’instruction le jour où les dépouilles d’Hugo Chavez se trouvaient exposées dans son pays. D’ailleurs, Préval n’était convoqué ni pour corruption ni pour détournement de fonds. En tout cas, jusqu’ici.

La plateforme Inite, dont René Préval a été l’un des fondateurs, a crié « gare à la persécution politique » quelques heures avant la comparution de leur ancien leader au cabinet d’instruction. Mais c’est un Joseph Lambert, sanctionné et expulsé par ce parti, qui a accompagné M. Préval au Palais de justice. Autre ironie.

La sérénité dans laquelle s’est déroulé le passage de René Préval au Palais de justice le jeudi 7 mars a reflété le caractère du personnage. C’est d’ailleurs là, l’une des plus grandes ironies de l’histoire. Si huit jours avant, à l’audition de Jean Claude Duvalier, l’entrée du Palais de justice était chauffée à blanc par les duvaliéristes, pour René Préval c’était le calme plat. Aucun bruit ni manifestation, aucun grand soutien populaire pour un président ayant laissé le pouvoir depuis à peine deux ans, contrairement à ce qu’il en a été pour un président comme Duvalier, déchu il y a 27 ans.

Eddy Laguerre
laguerreeddy@gmail.com

__________________________________________________________

COMMENT: HAITIAN-TRUTH.ORG

In any nation of Law the concept of Claudy Gassant representing a potential murder suspect, in a case he had investigated as a government representative, would be a gross conflict of interests. Gassant is an important witness and must be called to testify. Perhaps, his use by Preval, is a simple effort to block any testimony on the basis of “client/attorney privilege.”

At the very least the Aristide/Preval cabal could be convicted – in a serious nation – of conspiracy or complicity in the murder of Jean Dominique.

In some other nations – 15 minutes with Claudy Gassant in a private room, would discover the Truth.

Not much hope when you see him arrive at court with one of Martelly’s closest advisers, Senator Lambert, in tow.

So much for transparency!!

Share:

Author: `