Pourquoi, ce gouvernement a t-il refusé d’anticiper les agitations sociales prévisibles?

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Pourquoi, ce gouvernement a t-il refusé d’anticiper les agitations sociales prévisibles?

(Texte de Cyrus Sibert)

Grève des enseignants, manifestations dans plusieurs communes, arrêt de travail dans les parcs industriels…nous avions mis en garde le gouvernement du Président Jovenel Moise et du Premier Ministre Jack Guy Lafontant contre le danger que représente les revendications sociales dans les grandes villes.

Même quand le travail en milieu rural au profit de la réhabilitation des infrastructures agricoles est indispensable, il fallait mettre en place un comité regroupant les ministères de l’intérieur, des affaires sociales, le FAES et comme il est démontré, le Ministère de l’Education Nationale pour négocier la paix et la stabilité dans les grandes villes. C’était un conseil gratuit. Nous leur avons recommandé d’agir dans les quartiers défavorisés pour supporter le pouvoir d’achat du peuple à travers la reprise de certains programmes sociaux.

Cette recommandation n’a pas été suivie. Et, nous ne sommes pas surpris, vu que d’expérience, nous savons que les conseillers et les membres de Cabinet des Présidents ou des Premiers Ministres aiment ce genre de situations de tension qui justifient les décaissements de centaines de millions de gourdes pour, dit-on : “calmer la rue”, ces fameux budgets d’intelligence.

Dans ce genre de situation, le Président et le Premier ministre étant préoccupés, affolés ou paniqués, les décaissements se font rapidement, sans attendre.

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Je suis un peu fatigué avec ces alliés qui n’écoutent pas le bon sens. En 2015, le président Martelly a opéré toute une série de manoeuvres autour de sa succession, engendrant la Présidence provisoire du Sénateur Jocelerme Privert et ses conséquences désastreuses pour l’administration et les finances publiques. Récemment, le Sénateur Youri Latortue a révélé qu’il était lui aussi choisi par Michel Martelly comme candidat à la présidence. On joue avec notre militance, avec notre avenir; on s’amuse, on se régale, on déstabilise son propre pouvoir avec la prétention d’avoir le contrôle absolu sur le destin du pays… Eh bien, n’était-ce le sacrifice des militants de conviction et la résistance du peuple, TET-KALE aurait été de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, encore, il parait que s’est reparti; on se lance dans des acrobaties illogiques en ignorant la réalité du terrain, et la fragilité de la scène politique haïtienne.

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Je ne demande à personne de suivre mon opinion personnelle. D’ailleurs, depuis l’installation du Président Jovenel Moise, je n’ai jamais mis les pieds dans la capitale haïtienne. Portant fièrement l’étiquette LAMOTHE que des rétrogrades cherchent à détruire, je suis resté loin des scènes de partage, des négociations et des marchandages, à l’abri des reproches. Personne ne peut dire que Cyrus Sibert est à la recherche de quoi que ce soit. Mais quand nous avançons des recommandations logiques qui correspondent au bon sens politique, il faut agir en conséquence et éviter la catastrophe.

Car, on ne fait que demander au pouvoir en place de suivre le bon sens politique : Haiti est un sable mouvant sur lequel aucun dirigeant ne peut prétendre gouverner sans tenir compte des paramètres socioéconomiques liés à la misère dans les grandes villes, dans les quartiers défavorisés de la capitale haïtienne, siège central du pouvoir politique, des ambassades ou des représentations diplomatiques. Notre pays doit profiter du mandat du Président Jovenel Moise et non régresser. Pour cela, il faut une bonne gestion politique, une bonne compréhension des revendications du peuple et des couches défavorisées.

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C’est toujours triste de voir un pouvoir qu’on a contribué à instaurer, perdre le momemtum politique parce que des gens qu’on considèrent comme des camarades, refusent de faire, les choses simples, correctement. S’ils commettent l’erreur de perdre le momemtum, ils seront obligés de réagir comme des pompiers; c’est-à-dire, à éteindre les foyers de tension un peu partout à travers le pays. C’est toujours mieux pour un pouvoir d’agir, mais non de réagir. Car, quand tu réagis, cela signifie que tu n’es plus maitre du jeu. Tu ne fais que suivre ton adversaire qui t’impose son plan et son style de jeu. Si tu es obligé de suivre, tu n’auras plus de temps ni l’aisance d’appliquer ton programme.

Les membres de ce pouvoir qui bénéficieront de ces mouvements de contestation, feront comme leurs prédécesseurs au lendemain de 7 février 2016 : Ils s’enrichiront de la caisse publique au nom d’un plan pour “calmer la rue” et se prépareront à changer de camp ou de chapelle politique, une fois la bataille perdue.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti

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