Monsieur Amos Durosier Directeur General de l’ULCC

Port-au-Prince, le 25 mai 2010

Monsieur Amos Durosier

Directeur General de l’ULCC

En ses Bureaux

Monsieur le Directeur Général,

Certains faits troublants dans la gestion du Conseil Électoral Provisoire (CEP) ont été portés à ma connaissance.  J’estime qu’il est de mon devoir de Sénateur de la République de vous les communiquer pour que l’institution que vous dirigez diligente une enquête afin de vérifier la pertinence  des faits qui m’ont été soumis et de prendre au besoin toutes mesures que de droit.  Le CEP est une institution trop importante pour qu’on laisse peser un quelconque soupçon sur elle et sur les personnes qui la dirigent.  Un scandale récent est déjà venu ternir l’image de cet organisme essentiel pour la solidité de notre démocratie.  Il n’est pas souhaitable de laisser dans l’ombre d’autres affaires qui pourraient achever de détruire la crédibilité de ce CEP.

Une société commerciale, la «JOCCO MULTI SPORTS», a parait-il gagné un appel d’offres lancé par le CEP pour la fourniture d’une certaine quantité de maillots et de lampes de poche pour une valeur de 14,662,810 gourdes.  Plusieurs anomalies relevées dans ce dossier, soulèvent des interrogations et me semblent suffisamment douteuses  pour justifier l’ouverture d’une enquête sérieuse. En effet, d’aucuns se demandent si cette entreprise existe, car elle demeure introuvable à l’adresse mentionnée dans sa patente et les résidents de l’immeuble affirment ne pas la connaître car elle n’a jamais été logée à l’adresse indiquée.

Il nous a été rapporté que la JOCO MULTI SPORTS appartient à un proche parent d’un membre de la Direction du CEP. Si tel était le cas, ceci constituerait un cas flagrant de violation des règles de passation de marché où le népotisme n’est pas de mise.

Par ailleurs, j’apprécierais que votre institution se penche sur un dépassement budgétaire de soixante quinze millions de gourdes (HTG75.000.000,00) du budget du Conseil Electoral de cette année.  Le parlement n’a jamais été saisi ni même informé de ce fait.  En dépit de la récente loi d’urgence scélérate qui donne les pleins pouvoirs au président de la république, un sénateur en fonction a encore le droit de demander des explications sur des faits qui remontent à l’année dernière.

Je veux croire que le CEP n’est pas au-dessus des lois, que l’ULCC a encore un pouvoir d’investigation et que vous saurez faire preuve du courage que l’on vous connaît, pour que toute la lumière soit faite sur ces deux dossiers.

Je saisis l’occasion pour vous renouveler, Monsieur le Directeur Général, l’assurance de ma parfaite considération.

Youri Latortue

Sénateur de la république

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